10.07.2023 – Chronique du lundi

10 juillet 2023 § Poster un commentaire

Retournements de situations…

Chères et chers ami·e·s qui entrez dans mes mots du jour, avant toute autre considération rédactionnelle, laissez moi vous souhaiter la bienvenue dans cette nouvelle Chronique du lundi, chronique du lundi 10 juillet 2023 pour la situer son temps.

Une chronique d’été légère et qui s’annonce extrêmement peu étoffée afin de profiter du moindre rayon de notre généreux Soleil. À l’heure et date où je compose ce billet, nous sommes donc en été dans l’hémisphère Nord de notre planète Terre depuis maintenant presque trois semaines. J’ai mis un peu de temps pour le coup car c’est juste aujourd’hui que je rejoins mes quartiers d’été éditoriaux. C’est à dire que je m’essayerai un temps à la légèreté narrative tout du moins jusqu’à la rentrée de septembre.

Ceci dit voilà déjà de nombreuses semaines que mes Chroniques du lundi se révèlent être très légères faute de temps et de punch créatif pour y maintenir des heures de dissertations et de considérations approximatives sur le temps qui passe sous mes yeux, ainsi j’ai eu l’occasion de vous en abreuver bien souvent et ce depuis des années à présent.

J’étais énervé voire en colère la semaine dernière, cette colère est presque retombée à l’arrivée de la forte chaleur de saison, il m’en reste un fond tout de même.
D’autant qu’à titre personnel plusieurs mésaventures m’ont été assez difficiles à assimiler ces dernier jours, je ne m’étalerai pas trop ici sur ces péripéties qui m’ont un peu pourri mes nuits et mes jours derniers.
Heureusement d’autres imprévus se sont révélés regorger de joyeuses promesses. Toujours cette balance positive que je trouve à ma vie malgré tous ses aléas.
Je reviendrai dans une prochaine chronique sur la mésaventure qui a vu le travail de 2 mois d’études et de réflexions ainsi que 3 semaines de labeur artistique acharné détruit en quelques minutes par une espèce de malentendu stupide et de manque de réflexion, de surplus d’émotion, tout autant que de concertation.

Et même si cette forte et très désagréable déconvenue autour de ce labeur récent m’a empêché de dormir ces nuits dernières, à mon âge je sais rebondir… Ce n’est pas à un vieux singe que l’on apprend à faire la grimace, comme on dit !
Je ne vous en dit pas plus car il me faut assimiler, et réagir avec rationalité et humanité afin de sortir de cette affaire par le haut comme l’on dit aussi. Tout cela me donne beaucoup d’idées et de grain à moudre pour le lobe frontal de mon cerveau.

Bref, il n’y a pas mort d’homme, loin de là.
On ne peut pas en dire autant à propos de ces dramatiques épisodes de la récente actualité en France qui m’ont tant mis en colère la semaine dernière.
Entre dérapages d’une grande partie des forces de l’ordre de plus en plus factieuse et entêtement d’un pouvoir à l’entière solde du « bloc bourgeois » tétanisé de voir la situation lui échapper, nous continuons par conséquence à nous enfoncer dans la surenchère politiques droitière. Une surenchère surfant sur les peurs irrationnelles et stupides d’une population affolée de « rednecks » et d’une classe moyenne à la limite du déclassement social.

Je ne vais donc pas être long et m’appesantir sur ces événements, mais en lisant une autre presse que celle qui assène des mots délétère au sujet de populations stigmatisées et rejetées vivant dans les quartiers populaires en France, c’est à dire pratiquement toute la presse française dite « mainstream », on peut lire des propos qui sortent toute cette actualité de l’unique point de vue émotionnel à fonction électoraliste.
Je vais me permettre de reproduire ici un long passage des propos de Sandrine Foulon [+], la rédactrice en chef du site d’Alternatives Économiques [+] écrits en éditorial de leur Newsletter le 9 juillet dernier :
« Une semaine après les émeutes qui ont embrasé la France, l’heure est à la recherche de boucs émissaires. La droite, jusqu’à ses extrêmes, a fustigé des banlieues ingrates, croulant sous l’argent public. C’est pourtant tout l’inverse qui se produit. Les quartiers pauvres contribuent plus qu’ils ne coûtent. Cette semaine, nous avons cherché à faire la radioscopie, chiffres à l’appui, de l’état de santé des quartiers et tenté d’analyser les raisons de la colère. Une rage qui tient moins aux échecs de la politique de la ville qu’aux discriminations raciales persistantes. […] »

Et puis dans toute cette perspective mortifère de l’actualité de ce début d’été, comme il est souvent formulé dans la presse: « en marge des événements » , en l’occurrence cette récente explosion d’émeutes, la mort d’un jeune sapeur-pompier en Seine Saint Denis est bien symptomatique de ce grave malaise intellectuel dans lequel nous plonge notre société de la consommation et du spectacle. Voilà donc une mort instrumentalisée [+] par tout ce que la France contient de rance, mais évidemment une mort qui n’a rien à voir avec les émeutes décrites en amont.
Car ainsi que l’avait communiqué le parquet de Bobigny, dont dépend le lieu de cette mortelle tragédie : « Il a été établi que le drame n’avait aucun lien avec les émeutes ». La porte-parole des pompiers de Paris a fini par confirmer à la presse : « des feux comme ça, on en fait une dizaine par semaine en région parisienne ». Bref le nauséeux s’affiche encore et toujours sans vergogne.

Enfin avec les refus d’autorisation de marches pour Adama Traoré [+], il est clair que la guerre est ouverte avec violence contre le prolétariat. Car il est clair aussi que les contours du lumpenprolétariat suivent toujours ceux d’une France de l’immigration. Ce qui est loin d’être nouveau [+].
La seule solution pour le gouvernement et ses sbires aux abois est la violence, la violence contre son peuple. Le bloc bourgeois fera toujours le choix de l’extrême-droite s’il voit la situation lui échapper, quitte à créer des monstres – à l’image de cette police hors contrôle – pour garder le pouvoir. Ainsi que le dit si bien l’anthropologue Didier Fassin [+] dernièrement dans un article de la revue AOC ici en lien [+] : « […] Si le président de la République et le gouvernement ont peur, ce n’est pas, comme nombre de commentateurs l’ont cru, du risque d’extension et de prolongation des désordres urbains. Ils ont peur de leur police. […] On n’est plus dans un système où la police obéit à son gouvernement, mais où le gouvernement plie devant sa police. […] »..

Je vais ici conclure pour aujourd’hui, non sans vous livrer une petite anecdote pleine de conséquences, tout du moins pour mon raisonnement très prochain, perdu dans les abimes d’expectatives dans lesquelles j’essaye de surnager au mieux…
En effet en commençant d’écrire cette Chronique du jour aux aurores, je suis rapidement parti dans les méandres de mon cerveau pour essayer de rassembler le puzzle de mes mésaventures dont j’ai effleuré la teneur en début de cette chronique du jour et dont je vous reparlerai plus tard dans un prochain exercice éditorial de l’été. Et tout à la réflexion que je mène à travers mon travail plastique entre-autres sur les questions environnementales autour de la biodiversité, cette introspection du moment a connu un point d’arrêt pour le coup réellement cocasse avec Louison notre jeune chatte, dont je vous ai souvent parlé depuis près d’un an. Cette jeune féline a failli attraper en plein vol un pigeon qui essayait de se poser sur le balcon de notre chambre donnant sur cette petite rue toulousaine plongée dans le calme d’un petit matin d’été. La fugacité de cette action animale m’a rappelé à quel point la biodiversité dépend à présent des environnements de l’anthropocène [+]. Voilà donc de quoi nourrir mon travail avec une efficiente conscience dans ce futur proche qui m’attend. Il ne me reste plus qu’à retourner la situation !

Sur cette réflexion, je vous laisse pour le coup et vais vaquer à mes occupations toulousaines toutes faites d’ateliers artistiques encore deux semaines afin d’aborder la création, l’art contemporain et certains de ses outils avec des enfants, des jeunes et des moins jeunes dans des quartiers dits populaires en compagnie de Combustible Numérique [+]. Tout cela avant de partir enfin avec ma chère et tendre Thérèse [+] aborder d’autres aventures pour un temps dans notre beau pays Diois aux sources de la Drôme… Adissiatz !

Photo d'une page d'un carnet "Aiga - la cartographie sensible de l'eau" par Philippe Pitet artiste plasticien - Carnet de la Meyrosse - juillet 2022
« Aiga – La cartographie sensible de l’eau »
Page du carnet « La Meyrosse »
Crayon mine de graphite sur papier – Juillet 2022.

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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