Travail de l’image photographiée

Working pics trough the image

– FR –

Entre 1980 et 1982, alors jeune étudiant en art, je découvrais la photographie profitant d’un appareil 24×36 « Foca Sport » que j’avais hérité de mon père, ainsi que d’un stock de pellicules noir et blanc. Profitant aussi sans honte du labo photo de l’école pour accomplir un labeur quotidien qui m’a permis d’explorer, tout du moins du point de vue technique, la pratique photographique et l’usage de ce médium…

Souvent, je fus mon propre sujet, comme le personnage important de mon travail. Les fameux « selfies » ne datent pas d’aujourd’hui. Ils n’ont pas attendu le développement des technologies de l’information et des réseaux sociaux pour se déployer. En art, l’autoportrait est d’usage depuis les temps les plus reculés. Vision narcissique peut-être ou sûrement, mais avant toute introspection : économie d’échelle. L’autoportrait est une pratique aisée pour affiner et exercer sa technique, comme pour les peintres de la renaissance, le modèle le plus facilement disponible étant soi-même. Moyen aisé et simple aussi pour être capable à tout moment de fournir un travail de recherche.

Rapidement j’ai abandonné la pratique photographique. Les champs d’exploration de ce médium à l’époque n’étaient plus pour moi (trop de contraintes techniques). Le besoin du geste et de la matière m’attirait trop. Je ne suis revenu à la photographie et aux caméras que bien plus tard. Quand à ma propre mise en scène, elle est devenue hors propos il y a bien longtemps, sauf à travailler l’auto-dérision de mon image.

À travers beaucoup de déchets j’avais retrouvé un temps quelques tirages de jeunesse. Je m’étais empressé d’en numériser quelques-uns pour les montrer bien sûr, comme des « selfies » qui auraient traversés le temps et l’espace.

Entre-temps, pour moi, la manipulation et le travail de l’image photographiée était devenu autre-chose. Ces images grâce aux technologies numériques, même si les tirage d’origines restaient argentiques, pouvaient s’enrichir de motifs comme des texte dans autant de « méta-informations » qui orientaient et orientent encore les propositions que je donne à voir. D’autant qu’aujourd’hui, les champs d’exploitations de l’image photographiée s’orientent inéluctablement vers des horizons « digitaux / non-verticaux », bien souvent factices, qui mêlent dans la plus grande confusion commerciale l’acte de création et les modèles de diffusion.

– EN –

Between 1980 and 1982, as a young art student, I discovered photography with a 24×36 « Foca Sport » camera that I had inherited from my father, as well as a stock of black and white film. I also unashamedly used the school’s photo lab to accomplish a daily task that allowed me to explore, at least from a technical point of view, the practice of photography and the use of this medium…

Often I was my own subject, as the important character in my work. The famous « selfies » are not new. They did not wait for the development of information technology and social networks to take hold. In art, self-portraits have been used since ancient times. Narcissistic vision perhaps or surely, but before all introspection: economy of scale. Self-portraiture is an easy way to refine and practice one’s technique, as it was for the painters of the Renaissance, the most readily available model being oneself. It is also an easy and simple way to be able to do research work at any time.

I quickly abandoned photography. The fields of exploration of this medium at the time were no longer for me (too many technical constraints). The need for gesture and material attracted me too much. I only returned to photography and cameras much later. As for my own staging, it became irrelevant a long time ago, except for working on the self-deprecation of my image.

Through a lot of rubbish I had found for a while some prints from my youth. I hastened to digitise some of them to show them of course, like selfies that would have crossed time and space.

In the meantime, for me, the manipulation and working of the photographed image had become something else. Thanks to digital technologies, these images, even if the original prints remained silver, could be enriched with motifs such as texts in so many « meta-informations » that oriented and still orient the proposals that I give to see. Especially since today, the fields of exploitation of the photographed image are ineluctably moving towards « digital / non-vertical » horizons, often fake, which mix in the greatest commercial confusion the act of creation and the models of diffusion.

Quelques travaux récents… | Some recent works …

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– Paysages augmentés –

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– Métadonnées du portrait –

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– Images de flot social –

 

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Ne vas jamais à Navatar

Photographie Ne vas jamais à Navatar - Bienvenue en Chamanie - Été Photographique de Lectoure édition 2020 - Thérèse Pitte et Philippe Pitet

Bienvenue en Chamanie -o- Ne va jamais à Navatar
Thérèse Pitte & Philippe Pitet – Été Photographique de Lectoure 2020

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