02.10.2023 – Chronique du lundi
2 octobre 2023 § Poster un commentaire
Déjà octobre et toujours plus de 30 °C à l’ombre !
Chères et chers ami·e·s qui découvrez les mots de cette Chronique du lundi 2 octobre 2023, permettez-moi de vous exprimer un bonjour sincère et de vous y souhaiter une chaleureuse bienvenue, à travers un vent d’autan chaud et sec qui souffle à décorner les bœuf le long du Canal du Midi.
Et donc oui, nous voilà déjà en octobre, nous entrons dans les tout premiers jours déjà trop chauds d’un mois d’automne naissant. Nous sommes en octobre et voilà déjà aussi il me semble quelque chose comme 154 chroniques régulières qui paraissent sans coup férir et sans interruption, une fois par semaine à chaque lundi et qui abreuvent vos lectures. C’est en ce mois d’octobre 2023 que nous en fêterons très bientôt les 3 ans.
Trois années ferme d’une folle équipée qui jalonne et remplit mes lundis, ainsi que les autres jours qui eux me voient prendre des notes pour mieux servir mon propos le jour de son écriture.
Vous savez, j’aime bien croiser parfois des gens IRL [+], comme on dit dans les milieux du numérique – In Real Life : dans la vrai vie en français -, qui me remercient pour l’écriture de mes tentatives d’exercices éditoriaux hebdomadaires. Je les remercie en retour humblement de suivre mes mots. Qu’ils ou elles soient proches comme lointain·e·s, la distance étant donnée ici comme une expression métaphorique.
Je vais arrêter de m’épancher en autosatisfaction un lundi de si bon matin et me lancer enfin dans le vif du sujet du billet du jour dont je sais qu’il sera assez peu enclin à mes logorrhées et diatribes sur l’imbécilité de la politique et des médias qui en rendent comptes. Car je voulais dans mon numéro de ce jour d’automne épuiser enfin toutes mes notes d’été. Normal puisqu’il n’y a plus de saison !
Il est vrai que le long de ces trois années, marquées par le sceau d’une pandémie mondiale déjà mise aux oubliettes de l’information, je vous ai souvent entretenu des turpitudes de la vie politique politicienne fourbie par les médias de masse aux lignes éditoriales bien trop souvent crapuleuses. Vous aurez remarqué que j’ai levé le pied (ou presque !) depuis quelques semaines.
En fait je me souviens vous avoir entretenu dans une chronique bien lointaine à présent de cette inutilité de s’indigner. Il est bien là le nœud du problème, quoique fasse le personnel politique au pouvoir dans nos pseudos démocraties, c’est fait à l’encontre des intérêts de la population et dans l’intérêt des profits d’un capitalisme de plus en plus consommateur et extractiviste, malgré tous les voyants de la planète au rouge [+] cramoisi. Une gouvernance capitaliste de nos sociétés de la consommation et du spectacle qui vont bien réellement finir par devenir de belles dictatures où tout filera droit vers la catastrophe sous la pression avide des oligarchies du bloc bourgeois de par le monde. Dans ces quelques mots j’ai tout dit et donc j’arrête là de m’insurger et de pester.
Je ne parlerai donc pas des imbéciles prestations publiques du président de la République Française qui a tout oublié de nos futures catastrophes climatiques annoncées pour préférer la bagnole, reprenant à son compte le terme de planification écologique d’un de ses adversaires politique pour l’édulcorer [+] au maximum, un peu comme s’il essayait sans complexe de brosser le poil de son électorat de base, le plus bourgeois [+] et évidemment le plus con qui puisse exister. Je ne pesterai pas contre les passages en force de sa première ministre pour son énième 49.3 [+] pour tailler en pièce un modèle social construit par près de trois siècles de luttes ouvrières. Je ne vous entretiendrai pas des élections sénatoriales [+] d’un autre âge qui a vue se conforter dans la soie la vieille gauche politicienne des parties de campagne bedonnantes avec barbecue, celle qui aime bien abattre [+] les arbres centenaires pour le profit du capital. Je ne m’étendrai pas non plus sur un dîner royal somptueux qui a coûté la peau du dos à des finances publiques déjà éreintés pour cause de cadeaux permanents aux plus riches qui eux essayent de faire croire aux classes moyennes, leur chair à canon électorale, que c’est la faute de notre modèle social [+] qui en donne trop aux pauvres. Et je mentionnerai à peine un président [+] des État-Unis d’Amérique assez gâteux pour qu’on puisse le croire vivre dans un bocal de naphtaline en dehors de ses représentations publiques. Pour finir, je ne dirai rien de plus à propos d’une guerre faite pour durer pour le plus grand bonheur [+] des oligarques des deux côtés des lignes de front.
Alors tout de même, je voulais revenir sur une info glanée dernièrement à propos de la structure sociale de la chambre haute du parlement, le sénat de la République Française pour ne pas le citer, car en effet quoi penser quand il y a 2 fois plus de chefs d’entreprise, 35 fois moins d’employés et d’ouvriers et deux fois plus de plus de 60 ans que dans la population française dans cette assemblée [+] qui est sensée représenter les territoires français ?
Et puis dernière info qui traite de la gouvernance de notre société, je reviens juste quelques instants dans le marigot politique pour dire un dernier mot du 1% artistique [+] en Occitanie. En fait cette pratique essentielle dans le système économique de l’art a du mal à se faire place face à une région qui pratique un plafonnement du montant. J’ai appris cela il y a quelque temps en réunion syndicale locale au sein du CAAP [+], un syndicat national d’artistes dont je fais partie. Alors, une chose est simple pourtant : 1% reste 1% quelque soit le montant de la somme, si importante qu’elle fusse. Ce n’est pas gagné face à un pouvoir régional qui s’accroche à un modèle d’un autre âge sous prétexte de pragmatisme. Je le répète à l’envie, comme je l’ai déjà dit la semaine dernière et les semaines précédentes il serait temps que ces édiles régionaux qui gouvernent et se disent à gauche se souviennent vraiment qui était un certain Jaurès dont elles et ils se réclament.
Je reste dans les paradigmes de l’art et de cet art contemporain si décrié, mais dont les facettes multiples sont indispensables à nos réflexions de Sapiens. Dans un sursaut de conscience, je ne peux que vous donner le lien [+] vers une histoire autant improbable qu’habituelle dans l’art. C’est au sujet de turpitudes qui se sont jouées entre un musée danois et un artiste plasticien conceptuel de la même nationalité. Je ne connais pas réellement les tenants et les aboutissants de l’affaire si ce n’est ce que j’en ai lu par voie de presse [+]. Mais de loin elle est bien un exemple d’incompréhensions multiples et régulières dans ce monde de l’art contemporain, surtout conceptuel, où bien trop souvent traine la question de l’égo, voire du nombrilisme. Sauf que là contre toute attente je donnerai plutôt raison à l’artiste Jens Haaning [+], dont par ailleurs j’ai aimé pas mal de ses labeurs [+] dans le temps. Il n’y a pas que dans l’art contemporain que le nombrilisme est de mise, bien loin de là, c’est d’ailleurs le secteur de la création où il est le moins présent. Quelques discussions récentes m’ont bien montrées que les pires artistes nombrilistes à l’égo démesuré se trouvent bien parmi celles et ceux qui œuvrent dans les art de la scène et du cinéma. Comme leur matière est humaine leur propension à détruire beaucoup autour d’elles ou eux est incroyable. Je sais sans aucun doute qu’il existe pléthore d’artistes de droite qui ne le savent pas… Bon j’arrête aussi ici de jeter mon fiel, car bien évidemment beaucoup d’autres ne sont fort heureusement pas ainsi fait·e·s !
Juste avant de changer de sujet pour finir mon billet du jour, je vais vous narrer deux faits divers de l’art… Le premier est le coup de gueule contre la 73e édition de Jeune Création [+] à Paris, dont vous trouverez les infos en lien ici [+]. Ensuite ce qui devait arriver arriva et le photographe Jordi Borràs [+] en a fait les frais avec la déprogrammation de ses images dans le cadre du dernier Visa pour l’image de Perpignan, dont vous trouverez les infos dans cet autre lien [+].
Et puis alors que les gros connards [+] de la chanson française d’un autre siècle détestent le féminisme et le « wokisme » (sic !), je vous l’avais promis la semaine dernière j’avais une forte envie de vous parler d’une moitié de l’humanité dont on a tendance à oublier bien trop souvent l’apport à notre société de Sapiens, voire dont on a tendance à minimiser l’existence dans ce monde du capitalisme consumériste à part quand il s’agit de parler chiffons et corps objectivés. Je voulais parler des femmes en général et des femmes dans l’art en particulier, bon je sais ça fait horriblement vieux con ce type d’expression, désolé mais je suis en panne d’expression à cet instant présent.
Or donc comme je vous l’annonçais aussi en début de cette présente chronique de début d’octobre, aujourd’hui je voulais aussi en finir avec mes lectures furtives de la saison estivale ayant pour sujet notre histoire ancienne. Ces lectures de l’été qui vient de passer et dont je vous ai partagé beaucoup de liens la semaine dernière, sauf qu’il me restait des notes à la toque…
Alors pour commencer il me semblait important de rappeler que les femmes du néolithique chassaient pour subvenir aux besoins de la communauté autant que les hommes à lire ici en suivant ce lien [+].
Et pour rester dans les temps anciens tout en mettant une perspective vers notre temps où l’on nous bassine à coup d’identité religieuse, n’oublions pas Hypatie d’Alexandrie qui fut tuée par le fanatisme chrétien à écouter sur ce podcast [+] de France-Culture.
Et de violences faites aux femmes il est aussi question dans l’histoire de l’attentat du Havre contre Louise Michel le 22 janvier 1888 que l’on pourra lier en cliquant sur ce lien [+]. Un attentat qui avait vu l’agresseur de la figure révolutionnaire acquitté en assise quelque temps plus tard, laissant peu de doute sur une justice aux ordres de l’ordre bourgeois. Un peu à l’image plus tard de l’assassin [+] de Jaurès qui fut acquitté lors d’un procès et qui vit la femme du fameux député du Tarn payer ignominieusement les frais de procès à ses dépends.
De toute façon les féminicides politiques ont toujours été et restent une pratique courante, dans les dictatures comme dans les « démocraties », comme on peut le voir sur cette enquête vidéo de Blast ici en lien [+].
Je reviens vers les arts visuels et plastiques et leur histoire en partageant cette histoire étrange histoire ici en lien [+] de « La Joconde nue » dont on ne sait si elle est l’œuvre de Léonard de Vinci, mais qui au-delà de l’anecdotique coquetterie dans l’œil du modèle peint nous questionne encore et toujours sur l’objectification [+] des corps féminins dans l’art qu’il soit européen et occidental, comme de partout ailleurs dans le monde.
Il paraît que Vénus est l’astre féminin par excellence, ce qui n’a sûrement rien à voir avec la jeunesse apparente de cette planète à lire en suivant ce lien [+]. Quoique dans l’inconscient collectif de l’humanité Vénus est bien une des images prégnante de la femme. Ce qui arrange parfois nos sociétés en manque de boussole d’où sûrement ces relents d’objectifications [+]…
En attendant les femmes et l’art ce sont surtout celles qui créent depuis toujours, comme ces femmes qui ont fait le Bauhaus autant que les hommes, à écouter sur ce podcast en lien [+] et en anglais !
Et puis comme tant d’autres, il y a Lise Deharme. Une artiste majeure du 20e siècle malheureusement oubliée du surréalisme, dont peut retrouver l’histoire sur ce sujet vidéo en lien [+].
Il y a quelque temps, je vous avais parlé de l’artiste Aurore Leduc [+]. Je ne sais plus trop situer tellement j’ai écrit de Chroniques depuis ces mois et années passées. Peut-être même était-ce à la radio d’une époque avant mes Chroniques du lundi. Quoique j’en doute fort étant donné ma rupture radiophonique engagée il y a maintenant près de dix ans. Enfin quoiqu’il en soit Aurore Le Duc [+] est cette artiste qui fut plagiée par cet autre artiste conceptuel qu’est Maurizio Cattelan [+]. L’une est peu connue et une femme, l’autre est un homme, une célébrité mondiale dans le monde de l’art contemporain et même au-delà. Ce n’est pas tant ce cas d’école classique dans le monde de l’art qui m’intéresse, ce sont juste les réponses qu’Aurore Le Duc a pu mettre en œuvre dans cette triste affaire : « Je suis dans une situation de célébrité anonyme » dit-elle. On peut retrouver l’histoire en question en suivant ce lien [+] ou en écoutant ce podcast [+].
À parler d’art, contemporain ou non, et des femmes qui y œuvrent avec grande qualité, juste un petit mot pour vous annoncer la prochaine expo de Die Residenz [+] dès demain (pour celles et ceux qui prendrons connaissance de mes mots ce lundi 2 octobre !), le 3 octobre donc à Die au cœur de ce petit paradis où nous aimons tant nous ressourcer sur les bords de la Drôme. Une exposition avec l’artiste Berlinoise Pia Linz [+] qui rend compte de son séjour Diois sous la forme sensible tout en aquarelles et l’artiste française Stéphanie Cailleau [+] qui partagera ses recherches plastiques de sa résidence au Lichtenberg Studio [+] de Berlin. Un travail croisé de femmes artistes au centre du labeur mis en œuvre par Connie Becker [+] commissaire d’exposition et directrice artistique de Die Residenz dont je vous parle effectivement souvent, mais dont je ne me lasse pas.
Parmi les choses que j’avais à dire depuis plusieurs mois maintenant, il y en a une qui me tient à cœur. Avant de clore l’exercice éditorial du jour, je ne pouvais vous laisser sans partager cet article du numéro 128 de la revue « Empan » à lire sur Cairn Info [+], ou à commander avec tout le numéro papier ici en lien [+]. Ce numéro de cette revue de recherche en sciences sociales traite des violences conjugales et l’article ici en référence est coécrit par une fille qui m’est très chère.
Sinon pour terminer cette Chronique du lundi 2 octobre 2023, j’avoue être assez content, malgré une grosse crève qui m’a cloué au lit avec une sale bronchite infectieuse la semaine dernière, malgré aussi une infection Covid du fils de ma chère, tendre et adorable compagne Thérèse [+], infection qui n’a visiblement et étonnamment aucune prise sur ma santé, mais dont il faut se méfier de la contagion.
Alors oui, je suis content parce que je rassemble beaucoup de mon labeur éparpillé façon puzzle, pour paraphraser un génial scénariste de cinéma des temps passés. Au cœur de ces fouilles quasi archéologiques dans mon atelier du fond du Tarn, j’ai trouvé beaucoup de pièces éparses que j’avais cru perdues. Dont singulièrement une vidéo musicale enregistrée sur une bande VHS, et aussi sauvegardée sur de vieux supports numériques, une vidéo qu’avec tous ces éléments je viens de restaurer pour le plaisir de replonger dans ces années folles où je me complaisait avec délice au sein de la BAO Comix Group. Une vidéo créée à la fin des années 80 avec des moyens vidéos analogiques et parfois numériques balbutiants, sur un morceau de musique composé quelques années plus tôt par le groupe « Josef et les Philles » [+] au sein duquel j’avais usé mes piètres talents musicaux quelques temps dans les eighties. Je vous en laisse ici une image extraite de cette dite vidéo, avant de la poster complète pour la postérité.
Je vous souhaite une belle semaine et vous donne rendez-vous dès lundi prochain. Addisiatz amigas e amics !

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP

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