15.01.2024 – Chronique du lundi

15 janvier 2024 § Poster un commentaire

Comme un perforateur qui frappe de l’autre côté de la cour

Il y avait longtemps que je ne m’étais pas réveillé si tôt pour prendre ma plume – ou plutôt mon clavier -, directement au saut du lit afin de vous entretenir du temps qui passe sous mes yeux. Chères et chers ami·e·s à l’heure où je rédige ces premiers mots de cette nouvelle Chronique du lundi, il est 5h30 dans ce frais matin du lundi 15 janvier 2023, et je vous y dis donc bonjour autant que je vous souhaite la bienvenue.

Une nouvelle chronique dans laquelle je ne pourrai pas m’empêcher de commenter cette actualité des Sapiens que nous sommes au cœur des turpitudes de notre monde, enfin tout du moins de ce que je capte de ce dit monde. Car comme le disais le sophiste Protagoras [+] : « -L’homme est la mesure de toutes choses » !
Nous indiquant par cette sentence que rien n’est vraiment objectif, ainsi que Platon [+] le faisait remarquer plus tard. Et vous aurez compris si vous me suivez depuis longtemps et à travers cette réflexion de comptoir philosophique approximative, mes billets expriment bien plus ma subjectivité lundis après lundis qu’une neutre objectivité. Quoi de plus logique donc.

Et pour le coup ça tombe bien tellement je bous d’envie de défoncer par des mots autant qu’avec délectation ce nouveau gouvernement dirigé à droite [+] toute par un soi-disant brillant jeune homme. Brillant est donc ce qualificatif dont est auréolé ce nouveau 1er Ministre de la République Française. Un attribut flatteur repris par tout ce que le monde médiatique orthonormé de l’hexagone compte de faiseuses et faiseurs de « storytelling » [+] à la solde du bloc bourgeois. Heureusement il existe quelques voix ou écrits qui ramènent la raison sur le plancher des vaches et nous indiquent comment ne pas être dupes ainsi que l’on peut le lire ici en lien [+] dans un article de « Frustration Magazine ».

Et puis à ce moment de mes pensées de ce lundi matin, je me dis que tirer sur un corbillard ne sert pas à grand chose, tellement on ne sait si nous devrions nous effondrer en pleurs, nous tordre de rage ou bien mourir de rire face à cette farce qui se joue sous nos yeux atterrés. D’autant que les imbécilités n’ont pas mis longtemps à survenir. C’était prévisible me direz-vous tant les casseroles trainent aux fesses des nouvelles et nouveaux promu·e·s. Et ce qui est prévisible ce sont évidemment tous les éléments de langages [+] qui sont mis en œuvre dans cette séquence médiatique. Sauf qu’en quelques heures il y aura eu un premier mensonge d’une ministre de l’Éducation Nationale qui vire au scandale. Une éducation nationale française à géométrie variable [+] tendant vers une direction qui organise un séparatisme de classe sans scrupule. Et pour en revenir au mensonge éhonté de la nouvelle ministre qui fut déjà ministre des sports avant de s’occuper aussi de l’éducation, il est maintenant clair qu’elle n’a jamais mis ses enfants, ou juste un seul quelques semaines, dans une école publique et qu’elle a inventé des raisons bidonnées comme l’explique cette publication ici [+]. Évidemment il n’y a pas que ce scandale. En moins d’une semaine avec ce nouveau 1er Ministre enfin ouvertement gay [+], on aura vu une belle opération de « pinkwashing ». Alors que pour une fois nous aurions pu nous réjouir sans limites pour le principe mis en œuvre et le signal fort émis dans une société qui se renferme, alors que nous aurions pu applaudir des quatre mains, on s’aperçoit que la moitié de ses ministres sont clairement homophobes [+]. Il y a aussi un Ministre des Affaires Étrangères qui a du mal à faire une phrase sans faute, mais qui a été un temps le compagnon [+] de son chef.

Et puis encore il y a ces relations familiales qui confèrent à la consanguinité entre médias de milliardaires et membres du gouvernement, voire membres du gouvernement entre eux. Jamais la République Française ne fut autant centralisée et dans les mains d’une caste qui vit hors-sol dans un périmètre territorial qui renforce la sécession de grande bourgeoisie française. Quant à la culture et à sa nouvelle ministre [+], qu’exprimer de plus que mon affliction quand j’entends qu’elle fait mention de son intérêt appuyé pour « l’offre culturelle de la capitale et plus particulièrement son patrimoine » lors de son entrée au ministère. Bref il n’y aura rien à tirer de cette ministre placée là pour conquérir le mairie de Paris. Ce centralisme politique et culturel affligeant est dramatique mais tellement bien ancré.
En fait il n’y a rien à faire ni à dire, on ne peut juste que prédire que le fruit pourri tombera de lui même et que l’extrême-droite en France pourra s’emparer de l’arbre sans coup férir. Dure constatation alors que la mort rode partout dans le monde, entre extinction massive du vivant, crise climatique et guerres d’un autre âge. Sauf que le capitalisme extractiviste et consumériste drivé par toutes les oligarchies du bloc bourgeois de par le monde n’en a rien à faire. Après eux le déluge.

Je vais arrêter là mes constatations lamentables et juste faire un petit saut vers les rivages de l’art qui se fait sur le terrain par les artistes, loin des ministères pour vous dire tout le bien que je pense de l’Atelier Borderouge [+] à Toulouse. L’Atelier Borderouge [+] est un collectif à géométrie variable (comme on dit !) d’artistes. Des artistes venu·e·s de divers horizons et qui mettent en commun un espace de travail pour leurs pratiques respectives et singulières. Les labeurs que ces artistes mènent naviguent principalement avec joie sur les eaux vives de la peinture et du dessin. De supers artistes dont je vous ai mainte fois parlés pour certain·e·s dans ces Chroniques du lundi. Actuellement, depuis le début du mois de décembre et jusqu’au 27 janvier prochain, ils ont investi la Chapelle des Cordelier [+] un espace patrimonial privé dédié à l’art au plein cœur du centre historique de la Ville rose. Je n’ai pas encore les mots qui pourraient décrire à son juste niveau cette exposition intitulée « Chargeons Chérie ! » [+], mais voilà plusieurs semaines que je voulais vous en parler : quelle classe et quelle claque ! Il y aura cette semaine et la semaine suivante plusieurs événements dans ce lieu pour rythmé cette exposition, si vous êtes entre Canal du Midi et Garonne n’hésitez pas à y passer.

Et tant que je suis dans l’évocation de l’art dans la Cité Mondine et avant d’aller déjeuner avec ma chère et tendre Thérèse [+], cette semaine jeudi n’hésitez pas non plus à vous rendre à La Fabrique du Mirail – CIAM [+] pour l’exposition « Blast » dans laquelle, à l’invitation du Master CARMA (Création Artistique, Recherche et pratique du Monde de l’Art) et du CIAM ( Centre d’Initiatives Artistiques du Mirail), neuf artistes – dont la formidable Anouck Durand-Gasselin [+] et le non moins formidable Nicolas Daubanes [+] – investiront le lieu, sous le commissariat d’exposition d’Hélène Virion [+] et Alain Josseau [+]. Vous avez plus d’information ici en lien [+] autour de cette exposition dont le vernissage aura lieu dès ce jeudi 18 janvier 2024.

Bon comme je n’en peux plus des bruits de perforateurs qui animent l’immeuble en réfection de l’autre côté de la cour derrière les palmiers frigorifiés et les figuiers déplumés, je vais m’échapper (ou non !) de mon si douillet chez moi pour affronter les frimas pas si froid mais humide de l’hiver toulousain. Je vous laisse avec la photo de deux dessins préfiguratif de mes installations de Microbassines, car elles sont juste sous mes yeux à l’instant présent. Je vous souhaite une belle semaine de janvier malgré tout cela et vous donne rendez-vous dès la semaine prochaine même endroit, même temporalité. Addisiatz !

Photos de dessins de préfiguration de l'installation "Microbassines" par Philippe Pitet, plasticien. Avril-Juin 2023
Photos de deux dessins de préfiguration de l’installation « Microbassines ». Dessins à la gouache – avril-juin 2023

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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