18.03.2024 – Chronique du lundi
18 mars 2024 § Poster un commentaire
L’art d’aider les autres…
Ce lundi matin 18 mars 2024, me voilà sous la pression d’une nouvelle semaine où je vais encore sauter d’une activité à une autre. Des activités qui dans la pratique n’ont pas grand chose à voir les unes avec les autres. J’avoue que tout ceci à tendance à me stresser. Alors que malgré un léger crachin sur la Ville rose ce matin et quelques nuages bas sensés se dissiper rapidement selon Météo France, depuis plusieurs jours voire semaines c’est le printemps même si ça ne l’est pas encore sur le calendrier, ça l’est dans l’air et sur ce coin de terre. Je ne devrais donc pas être trop stressé, et même plutôt heureux tant le chant des oiseaux au réveil gonfle mon ravissement contemplatif. Et pourtant c’est dans cet étrange inquiétude du futur que je vous souhaite la bienvenue dans mon billet du jour.
Alors me voilà vous entretenir dès mes premiers mots de mes angoisses, je ne voudrais tout de même pas faire mon « Ouin-ouin » de base et me plaindre à tout bout de champs. Sauf qu’après une dure séquence de problèmes que seul le corps médical ne pouvait résoudre et surtout à devoir travailler coûte que coûte pour gagner un peu de quoi faire bouillir la marmite, vu que la condition d’artiste-auteur [+] n’est définitivement faite que pour les riches dilettantes. Après aussi de forts soucis d’attaque virale que ma chère et adorable Thérèse [+] a dû et doit toujours affronter avec courage. J’avoue être peu enclin à observer le temps qui passe sous mes yeux, et surtout à le commenter dans un nouvel exercice éditorial aujourd’hui. Sans galéjade, je serai extrêmement bref ce matin.
Alors quelque amertume me monte au cerveau malgré la promesse des beaux jours. Quelques amertumes évidemment alimentées par les imbécilités de mes contemporains mais aussi par un travail parallèle à mes recherches et ma pratique personnelle. Un travail qui me pèse singulièrement ces derniers temps, même si je le sais important pour celles et ceux des artistes, créatrices et créateurs que j’essaye d’accompagner depuis des années et des décennies ou encore ces tafs qui m’amène vers les rivages scénographiques quelque part aux confins du spectacle dit vivant. Mais voilà plus j’avance dans l’âge tous ces boulots, nécessaires à ma pitance quotidienne mettent constamment de côté mon labeur d’artiste. J’avoue que ça m’est difficile à assumer physiquement tout autant que psychologiquement. Car souvent il y a de l’aide à la production et donc beaucoup de construction. Depuis des décennies je cite souvent cette boutade : « quand tu as fait une école d’art, tu sais être plombier », en fait on n’a pas trop le choix.
Bien sûr ces travaux de « l’à-côté » sont souvent extrêmement enrichissants du point de vue du capital intellectuel et culturel. Malheureusement pas vraiment du côté financier, mais dans tous les cas pour ma part ils me permettent laborieusement de me maintenir au niveau supérieur du seuil de pauvreté. Et comme toujours je me pose cette question de savoir si le jeux en vaut vraiment la chandelle, pour à la fin finir par se dire qu’il n’y a de toute façon pas le choix, car c’est ça ou le RSA, voire la mendicité…
Oh, mais que voilà un discours bien misérabiliste me direz-vous !
Dites-vous qu’en fait c’est la vie de la grande majorité des artistes-aut·eurs·rices de par le monde. D’autres ont choisi tout autre chose et sont sorti·e·s du circuit de l’art. Croyez-moi c’est le genre de décision qui ne se fait pas de gaité de cœur, surtout quand on a passé des années d’études d’art tout autant que quand est autodidacte.
Heureusement il y a en ce moment un grand mouvement pour reconnaitre un statut européen [+] des artistes-aut·eurs·rices, et aussi il faut noter que des événements sont prévus un peu partout dans une semaine autour de ce thème, événements que vous pourrez trouver en suivant ce lien [+].
Pour couronner le tout et petite cerise sur le gâteau un projet de loi pour la continuité [+] de revenus des artiste-aut·eurs·rices est sur les rails à l’Assemblée Nationale Française, sous le nom exact : « Instaurer un revenu de remplacement pour les artistes-auteurs temporairement privés de ressources », proposée par le député communiste de la 13e circonscription des Bouches du Rhône M. Pierre Dharéville [+]. Proposition soutenue par beaucoup de ses collègues dans l’hémicycle. Même si ce sera loin d’être la panacée on les en remercie sincèrement.
À ce point de cet exercice éditorial du jour, un point presque final, je ne vous entretiens que de mon vague à l’âme du moment, point de point sur l’actualité des turpitudes du monde de Sapiens, point de point de vue sur le temps qui passe sous mes yeux, juste des considérations un peu désabusées. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas trop rigueur pour aujourd’hui et même plus tard. D’autant que quand on remonte le fil de mes Chroniques du lundi j’affirmais il n’y a pas si longtemps que je détestais parler de moi et même que ces tribunes que je rédige tous les lundis depuis des années n’avaient absolument pas cette vocation. Comme quoi il ne faut jamais dire : « fontaine, je ne boirai pas de ton eau ! »
Alors avant de vous quitter je n’aurais qu’un mot à dire de plus : « soyez curieuses et curieux de l’art qui vous entoure ! » Effectivement il y a sûrement beaucoup de choses à voir des arts plastiques et visuels autour de vous, où que vous soyez. Comme par exemple dès vendredi prochain dans les Landes à Peyrohade à Quasar – Donation Lesgourgues [+] où vous pourrez voir une exposition monographique de Jeanne Lacombe [+] une artiste dont j’aime beaucoup le travail, avec qui je travaille en support de production depuis quelques temps et dont j’ai souvent parlé dans ces billets hebdomadaires comme par exemple dans ma chronique du lundi 14 novembre 2022, il vous suffit de remonter le temps.
Voilà pour ce court billet bien nombriliste. Et puisqu’il est de bon ton de parler de nature et de monde agricole dans l’art, et puisqu’aussi j’ai passé une partie de mon enfance et de ma jeunesse dans un monde rural autant que méridional, je vous laisse avec une image, « avé latssant », produite à travers mes petites mains associé à quelques outils de dessin et de peinture, une image créée il y a déjà bien trop longtemps.
Je vous avais prévenu·e·s : j’ai été extrêmement bref aujourd’hui. C’est ainsi quand vague à l’âme et activité intense convergent, mes Chroniques du lundi se raccourcissent, c’est aussi prévisible que mathématique. Je vous embrasse et vous donne rendez-vous la semaine prochaine selon le même procédé. Addisiatz…

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP

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