17.06.2024 – Chronique du lundi

17 juin 2024 § 1 commentaire

Au bord du gouffre ?

Chères amies et chers amis, ainsi que tous et toutes les autres et vice-versa, nous sommes le 17 juin 2024 il est tard au moment où je commence à composer cette nouvelle Chronique du lundi. Il est même plus près de 13h que du petit matin. Je vous y souhaite la bienvenue chaleureuse autant qu’amicale qui que vous soyez. Dans le continuum espace-temps de l’écriture de ces mots, il est tard car je travaille à encadrer des groupes d’élèves qui étudient dans le cadre d’une deuxième année de « bachelor », pour celles et ceux qui ne le sauraient pas le « bachelor » est une formation pluridisciplinaire, professionnalisante et ouverte à l’international, comme il est dit dans sa définition au cœur des cursus de formations supérieures. Et donc cette semaine je n’ai pas trop le temps d’épancher mes propos à travers mon traditionnel éditorial du temps qui passe sous mes yeux. La chronique du jour sera courte, et même pas énervée… Je me réserve pour les semaines qui arrivent, il y a des probabilités que la moutarde me monte au nez rapidement !

En effet nous sommes le 17 juin 2024 et le monde tremble, vacille et fait mine de s’effondrer. De bien tristes ténèbres semblent pointer leurs sombres dessins à nos portes. Un président irresponsable vient de provoquer un séisme impensable en France. De graves débiles désespéré·e·s abreuvé·e·s par les écrans de la haine sont prêtes autant que prêts à élire des salopards de tous les genres au pouvoir. D’autres qui mettent la République en coupe réglée depuis des décennies sont tapi·e·s en embuscade pour continuer leurs méfaits en toute impunité.

Fort heureusement, d’une situation désespérée le dimanche soir après les élections européennes hier soir, suite à de fortes mobilisations partout sur le territoire de la république, suite à de gros efforts – souvent contre leurs natures – des appareils politiques des partis émiettés de la gauche, suite à la formidable mobilisation syndicale et surtout à la pression populaire de française et de français qui n’en peuvent plus des querelles stériles de quéquettes, un Nouveau Front Populaire est né et sur le chemin d’un pouvoir enfin accessible. La semaine dernière, dans mon précédent billet, je vous disais que c’est dans la mobilisation citoyenne et syndicale qu’il fallait voir l’espoir. Tout au long de la semaine l’intelligence collective a tout de même été au rendez-vous. Et on ose enfin imaginer respirer dans cette atmosphère étouffante. Évidemment il y a quelques grincements aux entournures des investitures à côté de la plaque et des dissidences qui apparaissent. Des turpitudes inévitables dans ces cas de figures. Encore une fois le moindre atermoiement et surtout la moindre erreur sont montés en épingle par la presse d’un bloc bourgeois aux abois. Dans tous les cas beaucoup de nos concitoyen·ne·s montent au créneau, non pas seulement pour faire barrage, mais aussi pour proposer. C’est le sens mis en œuvre dans le programme intitulé « Contrat de législature » du Nouveau Front Populaire et que je vous enjoins de lire en cliquant ici [+]. En tout cas c’est pour cela que depuis plusieurs jours je bats le pavé avec ma chère et tendre Thérèse [+] pour soutenir ce futur qui nous est proposé dans les lignes de ces propositions de gauche. Même si je vous l’ai déjà répété mainte fois je n’ai aucune appétence pour ces soi-disant élections démocratiques dans un régime de représentation parlementaire, et pire encore comme en France, dans un régime de royauté présidentielle, mais il me semble qu’il faudrait bien une sortie par le haut du cercle vicieux dans lequel nous sommes tombés depuis longtemps.

Mais voilà le mal est fait, le racisme est là et gangrène nos sociétés, le moteur principal des votes à l’extrême-droite reste profondément la xénophobie ainsi que le montre cette étude [+] du sociologue Félicien Faury, qu’il me semble vous avoir déjà citée dans une précédente chronique, mais ça fait toujours du bien de le rappeler.
Alors, évidemment tout est bon pour faire barrage à l’Extrême-droite, des sportives et sportifs aux influenceurs et influences du Web. Mais pour beaucoup ils resteront à vanter la loi du libéralisme et donc des équipes politiques en place. Et surtout n’en déplaise à champion de football à la limite du décérébrage, la gauche parlementaire est loin d’être extrême, même dans sa composante la plus radicale qu’est LFI, ce n’est pas moi qui le dit mais bien le Conseil Constitutionnel [+], et il faudrait faire un rappel utile sur le fameux discours des extrême manipulé par un président et son parti aux abois ainsi que nous le rappelle dans ce lien [+], le média de gauche Contre-Attaque [+] sur son compte Instagram.
Quand aux limites elles sont vraiment dépassées par le RN, et nous sommes déjà sûres autant que sûrs que le pays dans les mains des fascistes qui ne veulent pas se nommer ainsi sera livré aux plus riches et écrasera les plus démuni·e·s quelles que soient les origines, locales comme externes. Les dossiers de Médiapart ici ouverts en libre consultation [+], sont édifiants et surtout à lire.

Pour ce qui est de l’art, je ne parlerai pas de grand chose si ce n’est que l’appel du collectif La Buse [+], que partage ici dans cet autre lien [+] vers leur compte Instagram, encore lui, désolé !
Et encore dans cette actualité brûlante, je relaie une autre information symptomatique de l’abandon total de la culture par une République aux mains de libéraux, des conservateurs et peut-être des fascistes, mais aussi de la casse du service public, les Inspect·rices·eurs et Conseill·ères·ers à l’action culturelle dans les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) se mettent en grève cette semaine, je relaie leur communiqué ici même car je ne l’ai trouvé que dans le courriel reçu la semaine passée :
« Le Corps  ICCEAAC a été créé par les premiers conseillers création et à l’action culturelle en DRAC,  pour défendre leurs et nos métiers d’expertise artistique, de conception de projet et de politique publique du Ministère, mais aussi pour sécuriser leur métier et leur emploi, car ils étaient à cette époque tous contractuels.  Symboliquement , ce Corps est ainsi constitutif de nos métiers et quelque-soit notre statut.
Nous savons aujourd’hui que le corps ICCEAC est menacé  du fait de l’absence de concours pour les 4 années à venir, mais aussi du fait de la volonté de notre administration de recourir de plus en plus à des agents contractuels pour le remplacement des départs à la retraite. C’est un retour en arrière ! Évidemment le recours aux contractuels, s’inscrit dans un vaste plan de la réforme de la fonction publique , pour autant, c’est de fait un retour à la précarisation, à une grande fragilisation de nos métiers ! »
Pour ce qui est de Toulouse je relaie aussi cet autre communiqué plus local, mais j’imagine la même action ailleurs :
« Vous êtes cordialement invités et invitées à la DRAC mardi 18.06.2024 à 13h afin de rejoindre la mobilisation nationale de défense du corps des conseillers création et à l’action culturelle…
13h : auberge espagnole
13h30 : échanges sur les faits exposés le communiqué de presse.
Votre présence sera très appréciée, néanmoins si vous ne pouvez vous déplacer, un mot de soutien sera le bienvenu et permettra de transmettre à notre administration des témoignages concrets pour la défense de notre corps.
Merci de bien vouloir diffuser largement ce communiqué.
Bien cordialement.
PS : n’étant pas spécialement outillé·e·s, l’apport de banderoles sera également très apprécié ! »

Je vous quitte pour retrouver mes étudiants avec qui nous parlons de l’IA et des algorithmes dans la création artistique. Sujet tellement intéressant qu’absent de la plupart des programmes politiques depuis des années. Je vous laisse avec la photo d’une autre exhumation du fin fond de mes archives encore existantes. La photo d’un page d’un songbook à l’époque où je jouais dans un groupe de musique amplifiée qui répondait au doux nom de « Frigo Génétique » et où j’étudiais en école d’art. Un temps où l’espoir était encore de mise. Sur cette sorte d’élégie, je vous dis au revoir et vous donne rendez-vous dès lundi prochain, même endroit. Addisiatz amigas e amics !

Phgotogaphie de page de "songbook" de l'artiste plasticien Philipe Pitet. Songbook datant de 1982 (époque où il jouaint dans le groupe "Frigo Génétique")
Photo d’un songbook de 1982 (époque où je jouais avec le groupe « Frigo Génétique »)

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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