24.06.2024 – Chronique du lundi

24 juin 2024 § Poster un commentaire

Un nouvel espoir ?

Amies lectrices ou auditrices , amis auditeurs ou lecteurs, mais aussi tous les autres qui ne seraient pas mes ami·e·s et qui trouvent mes paroles et positions trop empreintes d’un certain partis pris, voire d’un sectarisme certain, ou encore celles et ceux qui n’ont rien à faire de tout cela mais qui passez ici à travers ses mots par hasard, qui que vous soyez rien ne m’empêchera de vous souhaiter la bienvenue dans cette nouvelle Chronique du lundi, ce 24 juin 2024. Nouvelle chronique juste le temps de sa composition et déjà ancienne dès le moment où elle sera dépassée par la suivante.

Ainsi va la vie de mes billets hebdomadaires que je vous écris sans faillir, chaque lundi depuis bientôt quatre ans. Et parfois, comme aujourd’hui, que je vous dis à voix haute dans le poste.
Si celle d’aujourd’hui est aussi parlée, sur les ondes de la radio, c’est bien parce qu’il y a urgence à vous dire qu’il ne faut pas désespérer du temps qui passe sous nos yeux et nos oreilles. Beaucoup de vilénies et d’abjections dans les médias aux mains du bloc bourgeois ont été dites pour discréditer toute parole de progrès, laissant libre cours aux plus pourris discours réactionnaires et fascisants. Inversant toutes les valeurs contre toute vérité historique, pour nous amener au bord d’un gouffre dans lequel la barbarie sera le terrible moteur si nous y tombons.
D’ailleurs voilà bien longtemps que je ne m’étais pas exprimé sur cette Radio FMR [+], sur les ondes du 89.1 Mhz de la bande FM à Toulouse. Une radio créée en 1981 dans l’effervescence de la fin du monopole d’état sur la bande FM, une radio dont pourtant je suis un des membres que l’on nomme historiques ou fondateurs, une radio dont je me suis occupé activement à plusieurs reprises jusqu’à la décennie précédente et pour finir une radio dont je suis actuellement redevenu co-président. Et à ce titre que je déteste, tant tout pouvoir me fait horreur, mais en tant que responsable éditorial que j’assume pleinement, je me dis tout de même qu’il est temps que les radios que l’on dit libres rentrent dans la lutte face au rouleau compresseur des médias des milliardaires qui mènent la dance des idées, avec le résultat que nous observons à présent.

Ces dernières semaines, portés par le vent mauvais de la haine, les paroles décomplexées sortent au grand jour. Ou plutôt deviennent audibles, car il n’y a aucun doutes que celles-ci étaient bien tapies dans les recoins de notre humanité repue d’un gavage forcé à base de consommation et de spectacle. La haine de l’autre, l’instrumentalisation de l’histoire, les idées faciles d’accès, la stupidité, tout un cocktail propice à cette infâme bouillie dans laquelle on se débat à présent.
Pour exemple dans l’actualité, ici un couple de bidochons fâchos portent une attaque nauséeuses à l’encontre une aide soignante à la couleur de peau noire, là des miliciens fascistes protégés par la police attaquent le cortège d’une manifestation citoyenne, ou encore une journaliste du média indépendant Blast [+] dont je vous parle souvent dans mes billets hebdomadaires mise en garde à vue contre toute règle légale et démocratique. Là encore un cinéaste, qui pouvait paraitre bien sympathique un temps, nous explique qu’après tout la France n’est plus le pays des Droits de l’Homme et qu’après tout aussi l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite ne serait peut-être pas plus mal.

Toujours dans cette actualité où la stupidité culmine, l’abjection lui dispute les sommets. Ainsi on a appris qu’une enfant de 12 ans fut violée par d’autres enfants du presque même âge en la traitant de sale juive lors de leur acte abject et barbare. Mais que sait-on de la vie quand on a moins de quinze ans ? Que savent de la vie ces gamins violeurs ? À part ce que leur montre une société des adultes qui fait la promotion de la compétition, de l’argent facile et des grosses voitures, au lieu de s’attacher à promouvoir l’empathie, le dialogue ou la coopération. Ce fait divers en pleine campagne électorale a promptement été instrumentalisé par la fachosphère, tout ce petit monde du nationalisme rance essayant d’y voir puis de démontrer une dérive islamiste dans notre beau pays. Hélas pour elles et eux il est vite apparu que ces jeunes délinquants avaient des noms bien européens, et que pour toute dérive ils naviguent dans la tempête sociale des classes les plus défavorisées de notre société. Pendant ce temps encore une fois une mosquée était taguée de propos raciste dans l’indifférence totale de l’éditocratie nationale. Je pourrai encore et encore vous citer des dizaines de faits de cet ordre à travers la chaude actualité qui secoue notre société, ici sur ce territoire nommé la France, mais aussi ailleurs de par notre vaste Monde

Fort heureusement contre toute attente du pouvoir en place, face à ce raz de marée délétère, un espoir s’est dressé. Poussés par une base qui en a marre de voir des combats de chefs d’un autre âge, les forces sociales que l’on peut nommer de progressistes ont fini par lever un immense bouclier. Comme quoi l’imminence d’un danger peut activer des ressources insoupçonnées au plus profond du corps social. Celles et ceux qui me lisent, je l’exprimais pas plus tard que dans ma précédent Chronique du lundi, ou peut-être celle d’avant, qu’importe, savent que je n’ai aucune confiance dans le système de représentation parlementaire et de monarchie présidentielle qui gouverne la République Française. C’est une invention hautement bourgeoise qui convient à une société toute dévouée au capitalisme consumériste et extractiviste qui détruit notre planète. Ce système politique n’est absolument pas adapté aux enjeux de survie que l’humanité traverse. Mon camp est libertaire autant qu’anarchiste. Sauf qu’aujourd’hui, en sexagénaire bien entamé, alors que je suis bien plus près de la fin que du début de mon existence, je sais que nous ne pourrons jamais atteindre aucun objectif de l’autogestion dans une société où la violence sociale est la norme, où on instrumentalise le désespoir des plus précaires et surtout où le système criminalise à outrance toute action qui va dans le sens inverse de son profit. Nous devons donc malheureusement nous résoudre à passer par ces combats électoraux et battre avant toute chose la tyrannie du capital et le retour de son allié fasciste à travers les extrêmes droites partout sur la planète.

C’est bien pour cela que je voterai à ces futures élections législatives ce dimanche et le dimanche d’après, comme je l’ai fait pour les élections européennes, afin de contenir et repousser les idées fascistes de l’extrême droite, mais aussi ultra-libérales de l’extrême centre. Bien sûr je donnerai ma voix, comme on dit, pour la candidate du Nouveau Front Populaire qui se présente dans la circonscription tarnaise où je vote, cette deuxième circonscription qui fut celle de Jean Jaurès. Et sur ce point politique, à celles ou ceux qui pensent que l’on a jamais essayé l’extrême droite, comme ce fameux réalisateur dont je vous narrais le propos en début de cette chronique, je tenais à dire qu’évidemment le fascisme a déjà été essayé au siècle dernier y compris en France, je tenais à dire aussi de multiples peuples sur Terre s’y crament actuellement la vie et enfin que quelques territoires de la république administrés par des municipalité FN/RN sont passés en coupe réglée par cette engeance qui n’a jamais été du côté du peuple et des plus démuni·e·s comme ils voudraient le faire croire. Je vous laisse consulter une chouette vidéo intitulée « Tuto : reconnaître le fascisme (quand il toque à votre porte) », dans ce lien [+], sur la chaine Youtube de Clément Viktorovitch qui parle de tout cela bien plus brillamment que moi.
Et en parlant de lien sur le web, parce que le sujet me touche intimement vu mon histoire familiale, face à la réalité antisémite en France, je tiens à vous partager une tribune intitulée : « Réponse collective à une infamie : Sur l’accusation d’antisémitisme portée contre la France insoumise » parue il y a quelques jours sur le site web du média indépendant « Au Poste » dénonçant cette infâme accusation avec force et arguments imparables, ici sur cet autre lien [+].

Voilà je vais terminer ma tentative éditoriale approximative du jour par une note d’espoir, au Rojava seul territoire actuel sur Terre à ma connaissance où l’expérience libertaire suit son cours contre tant de violence de toute part à son encontre on se bat contre aujourd’hui avec quelques succès contre la désertification, à lire dans un article intitulé « Le Rojava expérimente le goutte à goute pour luter contre la désertification », sur le site web de Kurdistan au féminin, en suivant ce dernier lien [+]. Comme une petite goutte de bonheur dans ce monde de désespoir.

Avant de conclure, certaines et certains savent que dans ces Chroniques du lundi vous racontant le temps qui passe sous mes yeux, je vous parle généralement et plutôt essentiellement d’art et plus particulièrement d’art visuel, puisqu’après tout je suis ce que l’on appelle un artiste plasticien. Aujourd’hui je n’ai parlé que de politique, parce que j’estime l’heure assez grave pour le faire. J’aurais pu parler de travaux de tant d’artistes qui questionnent par leurs œuvres la gravité du temps présent. J’y reviendrai surement très bientôt.
Mais tout de même pour mes ami·e·s toulousaines autant que toulousains, je ne pouvais pas passer sous silence cette invitation faite par l’atelier Trois_a [+] à venir au croisement de la rue Maltens et du Chemin Lapujade du côté de ce bon vieux quartier du Faubourg Bonnefoy de la Ville rose pour assister et participer à un collage en public et à une lecture performée qui parle de guerre, de militarisme, du nationalisme et des formes de lutte ainsi que d’émancipation à y opposer.

Et pour finir vraiment avec la Chronique du jour, peut-être ne le savez-vous pas mais dans mon travail plastique, à travers les multiples médiums que j’utilise, j’use et abuse d’une pratique de carnets depuis toujours. Aujourd’hui je vous laisse juste avec une image de carnet déjà ancienne qui cadre bien avec ma pensée du jour. Sur ce je vais rejoindre cette formidable photographe qu’est ma compagne Thérèse Pitte [+] afin de profiter d’un chouette petit déjeuner avant de partir vers de nouvelles aventures artistiques. À lundi prochain, addisiatz amigas e amics !

Photo prise de page de carnet de dessins "Moorsoldaten" du plasticien Philippe Pitet - 2009
Extrait du carnet des « Moorsoldaten » (série de dessins au crayon dans carnet quadrillé à spirales) – 2009

Audio diffusé la semaine du 24 juin 2024 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :


La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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