06.01.2025 – Chronique du lundi

6 janvier 2025 § 2 Commentaires

Ainsi donc une nouvelle année commence !

Amies auditrices, amis lecteurs, amis auditeurs, amies lectrices, vous toutes et tous qui me suivez chaque semaine depuis longtemps dans les lignes du blog de mon site web philippepitet.com ou plus récemment sur les ondes et les électrons de ma très chère Radio FMR [+] de Toulouse, merci une nouvelle fois d’être là. Bienvenue ici à travers mes mots et surtout, comme il est d’usage recevez tous mes vœux pour l’accomplissement de tous les souhaits que vous espérez à l’aube de cette nouvelle année 2025.

Je sais que les vœux s’envolent en fumée dès les premières semaines des années nouvelles. Les guerres et les catastrophes ainsi que toutes les infâmes turpitudes que notre monde génère, viennent abattre à la vitesse de l’éclair tous ces souhaits de paix et d’harmonie auxquels nos aspirons toutes et tous. Et donc dans ce monde en turbulences, il est probable que de souhaiter « urbi et orbi » le meilleur pour la planète et les êtres vivants qui la peuplent devient vite une fumeuse tradition incantatoire. Heureusement le cœur y reste.

Et puis pour ma part, à travers la raison que j’exposais dans ma précédente Chronique du lundi, l’année 2024 ne pouvait pas se terminer aussi mal et je pense que la nouvelle année ne pourra pas être pire que son entame des premiers jours. D’autant que dans la foulée j’ai appris il y a une une semaine la mort de Philippe Bardeau un des fondateurs historiques de la Radio FMR [+] sur laquelle la version audio de ces Chroniques du lundi en sont l’éditorial hebdomadaire. Comme nous le rappelais Jacques Dupont, autre fondateur historique à qui nous devons le nom de notre station de radio, dans un joli texte d’hommage [+] que l’on peut lire sur son compte dans le site du réseau social au pouce bleu, Bardeau est un des premiers à avoir parlé de cinéma et de musiques bizarres dès la première saison 1981-1982 de la radio dans une émission intitulée « Cul, bite & nerfs ». Par la suite il fonda la 1re épicerie de nuit moderne de la Ville rose, place St Aubin, puis place Bachelier, toujours en ces débuts des années 80 du vingtième siècle, sortant Toulouse de ses torpeurs nocturnes imposées par la délétère « dynastie Baudis ». Par la suite les circonstances de la vie firent qu’il navigua vers d’autres contrées. Ce qui ne m’empêchera pas de lui rendre hommage ici.

Après tout cela je me dis aussi qu’il reste l’espoir pour les vivants, c’est déjà cela à prendre et à donner. Et pourtant de l’espoir il y en a peu. Dans la fraîcheur hivernale du matin, alors que la nuit règne encore en maîtresse feutrée à l’heure où je rédige ces mots et que Louison la petite chatte de notre doux foyer a décidé de faire son tour nocturne de féline, je pense en ce début janvier au froid, à l’humidité surtout et à tout ce courage auquel vont devoir faire preuve beaucoup de nos concitoyen·nes les plus précaires.

D’abord à celles et ceux qui mis·es à la rue par un capitalisme prédateur comme au plus sombre des temps de la révolution industrielle. Tous ces hommes et ces femmes qui, si près de moi, endurent une vie qu’ils ne maîtrisent plus, tellement la machine à broyer dirigée par une politique aux ordres du bloc bourgeois est inhumaine. Il y a peu en surfant nonchalamment sur le web, ainsi que me le permet la situation d’artiste éternellement précaire certes, mais encore bien nanti face à tant de misère du monde, je suis tombé sur une de ces vidéos que l’on appelle les « shorts » réalisée par un jeune créateur de contenu ainsi que le consacre le jargon moderne du monde numérique. Ce jeune homme Mathieu Burgalassi [+] docteur en anthropologie, enseignant et journaliste de son état, dont j’ai fini par suivre les activités sur les réseaux, explique avec brio en réponse à un autre « short » d’un autre jeune homme, qui lui paraît-il est un des influenceurs de l’économie numérique les plus suivis en France et à l’inverse de ce que décérébré affirme, que le problème des SDF n’est pas l’immigration mais bien ces comportements affairiste sans foi ni loi qui spéculent sur le prix des logements. Je n’aurai pas de meilleur argument et vous pouvez trouver cette vidéo de Mathieu Burgalassi sur les réseaux que ce soit sur YouTube ou Instagram pour ne citer qu’eux sous le nom de « Tibo dérape encore » [+]. Ça résume bien comment il faut nous battre sans cesse contre ces attaques ad nauseam qui assènent des fausses évidences tendant à criminaliser la pauvreté à travers une crasseuse vacuité intellectuelle ambiante.

Ainsi tous les jours à travers une espèce de narratif imposée par une horde crapuleuse au service d’un capitalisme consumériste et extractiviste, j’ai l’impression d’être revenu dans les lignes de Dickens, Hugo ou Zola. Une paupérisation à marche forcée qui a remplacé le principe de solidarité. Un principe qui avait tant de mal à s’imposer partout de par le monde. Nous voici face à un retour à l’esclavage humain aux portes de nos maisons, sans que personne ne se révolte tant la peur des exactions coercitives de nos états dits démocratiques est organisée à travers les milices de l’ordre et de la loi du capital. Toute opposition au « storytelling » officiel est réprimée durement, ainsi l’ont été en France les émeutes sociales des gilets jaunes, l’opposition massive à la contre-réforme de la retraite à 64 ans et surtout actuellement les mouvements portés par une jeunesse active qui essaye de concilier nos activités humaines avec une nature nourricière dans des actions d’une solidarité presque sans précédent. L’ordre du bloc bourgeois n’en a que faire de ces vulgaires aspirations du lumpenprolétariat !

Ici en France à travers sa généralisation, ce nouvel ordre esclavagiste décomplexé met à bas un modèle social dont la solidarité était le principe. Un modèle qui puisait sa force dans les victoires sociales du Front Populaire tout autant que dans l’élan de la victoire de la vie contre le nazisme et qui pendant plus de cinquante ans n’avait cessé d’évoluer. Aujourd’hui dans ce pays qui reste drapé de maigres lambeaux des fameux droits de l’homme, on apprend sans trop s’en indigner outre-mesure dans les médias aux mains des milliardaires et de l’état à leur ordre, que les bénéficiaires du RSA seront obligé·es de fournir un travail forcé [+] et donc non rémunéré de 15h par semaine. Un travail qui ne sera même pas soumis à des critères d’utilité collective. Toute activité commerciale pourra profiter de cette manne gratuite. Comme à l’habitude du pire et de la douleur en perspective pour des centaines de milliers, voire des millions de personnes dans notre pauvre pays. C’est une atteinte sans précédent aux droits humains. Ce n’est pas uniquement moi qui l’affirme ici avec force mais c’est la très officielle Commission Consultative des Droits de l’Homme qui le dit dans une déclaration du 19 décembre dernier. Déclaration que vous pourrez retrouver dans une communication intitulée : « Le RSA conditionné : une atteinte aux droits humains » [+].

Voilà, je ne parlerai pas de cet aréopage de baltringues et délinquant·es multirécidivistes qui compose ce nouveau gouvernement français, ils n’en valent pas la peine tant l’idiotie suinte de toutes leurs pores. Les gesticulations du côté de Mayotte en sont une preuve de plus. Je ne vous parlerai pas non plus de cette guerre génocidaire à Gaza tellement elle est atroce. Une guerre qui continue avec la destruction systémique des hôpitaux de ce territoire exsangue avec le blanc-seing de notre Occident bien-pensant.

Il me reste l’art et sa pratique. Je sais que sous peu je vais rejoindre les merveilleux travaux photographiques dans les nuages qui animent ma chère et tendre compagne la géniale photographe Thérèse Pitte [+]. Avant de rejoindre mon atelier, il va me falloir prendre le chemin des studios et mettre dans la boite à parole ce texte pour un enregistrement qui sera disponible sur les ondes mais aussi sur le tout nouveau site web de la radio, dont nous ne sommes pas peu fières autant que fier !

Et sur mon site web je vous laisse avec l’image d’une série d’yeux qui nous regardent depuis quelques décennies et dont je ne sais plus où les originaux sont partis. Une photo de très mauvaise qualité je l’avoue d’un vieux travail d’avant mes aventures numériques au mitant des années 90, retrouvée dans les méandres de ce dit site, qu’il me faudra résoudre bientôt à rénover. Mais ceci est une autre histoire. Je vous souhaite une bonne semaine et je vous donne rendez-vous dès lundi prochain. Addisiatz amigas e amics !

Peinture, dessin de Philippe Pitet, plasticien scénographe - visual artist scenographer
Yeux | Eyes – 1996

Audio diffusé la semaine du 06 janvier 2025 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :


La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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