20.01.2025 – Chronique du lundi

20 janvier 2025 § Poster un commentaire

Der erste Tag einer neuen Welt

Chères et chers ami·es, lectrices comme lecteurs, auditrices comme auditeurs, ce matin j’ai l’impression que l’année nouvelle a à peine commencé que déjà les échos de l’année passée paraissent appartenir à une époque antédiluvienne. Je ne sais pas pourquoi mais la rapidité du temps qui passe sous mes yeux me donne le vertige. Je rédige les premiers mots de ce nouvel épisode de mes billets hebdomadaires à 5h du matin ce lundi 20 janvier 2025. Et c’est tout engourdi dans le froid du réveil que je vous souhaite bienvenue dans cette nouvelle Chronique du lundi. Peut-être me lirez-vous ou m’entendrez vous aujourd’hui, peut-être plus tard dans la semaine ou dans des temps futurs. C’est la joie de l’inconnu sur le web. En attendant pour moi à l’instant présent où je compose cette suite de mots il est très tôt en ce premier jour de la 4e semaine de 2025.

Si je me lève si tôt pour commencer à coucher les premiers mots qui feront chronique ensemble, c’est parce que j’entame aujourd’hui près de deux semaines d’un workshop qui amènera quelques étudiant·es à repenser les espaces de leur école pour un événement qui clôturera ce dit atelier de création. Bref, vous l’aurez compris, je vais partir à toute berzingue sur les routes d’une activité créative de passeur de savoir faire et la chronique de ce lundi sera brève. Je peux déjà vous annoncer que celle de la prochaine semaine sera placée sous la même enseigne de la furtivité d’un artiste-auteur plasticien qui doit user d’activités annexes pour vivre correctement sa vie.

Du coup même si je me lève effectivement très tôt pour vous livrer mon éditorial du jour, il y a de fortes probabilités que je ne puisse y mettre le point final qu’en fin d’après-midi. Ce qui n’est pas grave car comme le dit l’introduction depuis que ces Chroniques du lundi existent, je vous les concocte entre 6h et minuit le lundi. Ce qui me laisse de la marge du point de vue de l’écrit, sauf qu’une autre dimension appelle les billets hebdomadaires depuis un temps vous l’aurez remarqué. En effet il me faudra sans faute me propulser en studio pour enregistrer la lecture de ce texte afin qu’il soit diffusé dans les airs porté sur les ondes de la radio et à travers les câbles du net, car mes Chroniques du lundi sont aussi les éditoriaux hebdomadaires depuis la rentrée de cette 42e saison radiophonique de ma très chère Radio FMR [+] de Toulouse. Fort heureusement comme à mon habitude je collecte des notes tout au long de la semaine qui passe avant de finir par rédiger un billet assez cohérent de mon point de vue.

Un point de vue qui n’est pas forcément toujours partagé par mes congénères, je vous le concède, mais c’est ainsi que doivent se conjuguer liberté de pensée et d’expression, nous ne sommes pas toutes et tous obligé·es d’être d’accord sur ce qui touche les choses qui font notre vie. Et comme l’a dit à forte raison l’excellent Clément Viktorovitch [+] alors qu’il était invité dans une émission d’une radio commerciale de la bande FM française : à l’heure de la post-vérité [+], il serait temps de revenir vers les vrais débats de fond et peut-être sortir des clashs biaisés du monde des algorithmes sociaux. C’est peut-être bien pour cela que je m’exprime ici même sur mon propre site web et à la radio.

En fait je ne devrais pas citer ce passage extrait d’une émission d’une radio commerciale alors que je préside aux destinées d’une radio libre historique et intègre. Sauf que cette radio commerciale dont je tairai le nom mais que l’on sait avoir été fondée par le regretté créateur du mythique journal « Actuel », a eu l’extraordinaire augure de faire venir sur ses ondes une formidable équipe d’humoristes autour de Guillaume Meurice [+] qui venait de se faire virer d’une autre radio du service public celle-ci et qui n’est malheureusement plus que la voix convenue d’un bloc bourgeois mortifère. Je sais que les radios associatives en Occitanie sont furieuses de voir certaines fréquences, encore attribuées il y a un temps à des opérateurs de catégorie A, passer sous l’exploitation de cette radio propriété du milliardaire Mathieu Pigasse. Je suis d’accord sauf que si tout ce petit monde associatif, au lieu de se regarder le nombril hertzien, avait quelques autres audaces que d’osciller entre robinet à musique et chronique de chiens écrasés à tendance chrétienne, il pourrait ramener sa fraise… Petite private joke bien « éphémèrienne » de derrière les fagots !

Bon je ne vais pas m’éterniser en digression, le temps m’est compté dans l’éditorial de ce jour. Alors que nous sommes à l’aube d’une funeste journée qui voit l’internationale de la peste brune accéder aux commandes de la plus grande puissance mondiale. J’en ai déjà parlé la semaine dernière cela suffira. Seule la nausée reste. Par contre on pourra souligner que tous les fâcheux fachos de France et d’Europe ont convergé vers ce couronnement planétaire.

Alors qu’en quelques jours en France tout a été mis en œuvre pour inverser les repères et nous expliquer à quel point le tortionnaire borgne ami des nazis et père d’une extrême-droite décomplexée française a reçu les éloges de la presse au service des intérêts du bloc bourgeois, je vous renvoie sur l’excellent éditorial de l’Humanité [+] du 17 janvier dernier, intitulé : « Derrière les hommages à Lepen père ». Un éditorial écrit par Sébastien Crépel [+], codirecteur de la rédaction de cet indispensable journal. Un hommage sidérant comme une opération de blanchiment totalement impensable il y a encore sept ou huit ans, comme le dit Sébastien Crépel. Qui ajoute, et cela me permet de boucler sur le sujet des réseaux sociaux, je cite :  » […] À la manœuvre, une poignée de grandes fortunes, qui tiennent en laisse un nombre croissant de médias, achèvent la conversion du monde de l’argent au projet (il)libéral de société autoritaire, comme on le voit ailleurs dans le monde. Aux États-Unis, treize milliardaires s’apprêtent à rejoindre le gouvernement de Donald Trump. […] »

Dans ce domaine, le plus hallucinant est la saga de ce dimanche passé, hier dans mon continuum espace-temps, une histoire rocambolesque autour du réseau social chinois Tik-Tok, ByteDance, la maison mère de cette application du net, avait pris la décision de désactiver la plateforme [+] dans la nuit de samedi à dimanche afin de se conformer à une loi, signée en avril 2024 par le président Joe Biden, qui l’obligeait à vendre TikTok à un repreneur américain, sous peine de bannissement. Trump a déclaré qu’il annulerait [+] cette loi à son arrivé. Il y a fort à parier qu’un investisseur américain rachètera une grosse part du gâteau de cette poule aux œufs d’or, et que tout le monde finira par être satisfait des deux côtés de l’océan Pacifique, l’argent n’a pas d’odeur surtout dans ce domaine du numérique. Dans les semaines qui arrive je pense que je prendrai du temps pour vous parler de ces fameuses plateformes de réseaux sociaux et du positionnement de l’artiste que je suis face à celles-ci.

Mais en attendant et pendant que les turpitudes du monde numérique n’en finissent pas de nous cracher à la figure, sans que cela n’émeuve la presse du bloc bourgeois, nous apprenons que sept député·es d’extrême-droite s’activent dans un groupe Facebook appelant au meurtre et aux exactions racistes sans complexe. La mort de Lepen ne change rien à la donne.

Dans cette fétide ambiance je pourrais dire un mot de la nouvelle trahison [+] d’un PS qui voit tous les nuisibles réapparaître en ses rangs. En fait je ne pense même pas que ces tristes sires en vaillent la peine. Les soi-disant concessions qu’ils ont obtenues sur le gouvernement de notre méchant gros nounours de 1er ministre français n’en sont pas. Nous constaterons dans quelques semaines que la contre réforme Macron de la retraite restera bien en place à la fin des fins. La seule hantise de ce petit monde de droite qui se croit à gauche est bien d’avoir à faire face à des élections imminentes dans lesquelles Ils finiraient par disparaitre dans les égouts de l’histoire.
Ils et elles finiront sûrement par y être engloutie·es, ce sera tout compte fait bien fait !

Fort heureusement à travers toutes ces mauvaises nouvelles qui s’accumulent depuis des jours, je ne peux que me réjouir de ce cessez le feu si fragile qui vient de voir le jour hier lundi 19 janvier à Gaza. Malgré la farouche opposition d’une extrême-droite israélienne [+] qui aurait bien voulu finir son sale travail génocidaire et totalement anéantir le peuple palestinien sous les bombes. Tout comme l’argent, la haine n’a pas de limite. Espérons tout de même en ce fragile espoir qui vient de s’allumer dans ce coin de la planète Terre.

Arrivé à ce point de ma chronique du jour, je m’aperçois que malgré un dimanche soir à classer mes notes de la semaine passée, il m’aura fallu bien deux heures pour rédiger les mots que vous lisez ou entendez. Et pourtant ce billet n’est pas terminé, l’art n’y a pas fait son entrée et pourtant aussi je vais devoir conclure. Alors dans ce temps qui est passé sous mes yeux la semaine écoulée, malgré la joie de voir grandir une jeune génération pleine de nos belles aspirations et d’espoir d’un monde meilleur, des larmes les ont embrumés. C’est bizarre de voir à quel point la mort de cet immense artiste qu’est David Lynch [+] a pu me toucher, comme elle a touché tant de mes amis et de mon entourage artistique. On ne peut imaginer à quel point certaines créatrices et certains créateurs de pensées et de formes peuvent influencer des milliers d’autres, Lynch était un de celles et ceux là. Ses domaines d’expressions, d’investigations et de recherches étaient loin de se cantonner pas aux formes cinématographiques. C’était un formidable touche à tout tels que je les aime. Mais surtout c’était un artiste qui savait sublimer le bizarre au point de nous faire réfléchir différemment au monde à travers les interstices qu’ouvraient les formes [+] qu’il mettaient en œuvre. Plusieurs fois dans ma vie j’ai aimé citer ce formidable artiste-auteur à travers mon travail plastique et visuel. Beaucoup de personnages furtifs à la coiffure pointant vers le ciel ont parsemé les images que j’ai créées à travers le temps. On ne dit jamais assez merci aux personnes qui inspirent, même quand on est loin de les connaître personnellement.

Sur cette pensée je vais vous quitter. Je dois partir bosser de l’autre côté de la ville non sans avoir embrassé ma chère et tendre Thérèse [+] qu’il me tarde déjà de retrouver dès ce soir. Auditrices et auditeurs si vous vous propulsez sur mon site web philippepitet.com vous pourrez rejoindre les lectrices et lecteurs qui se trouvent déjà sur le texte de cette Chronique du lundi 20 janvier 2025 . Un texte qui s’achève sur la photo d’une série de peintures sur papier que j’avais réalisées il y a plus de vingt ans pour une exposition nommée « Cremadura », brûlure en français pour celles et ceux qui ne comprendraient pas l’occitan et qui, je trouve, illustrent fort bien mon propos du jour. Je pense que j’avais déjà partagé cette photo il y a un temps, mais quand on n’aime on ne compte pas…

Je vous souhaite une bonne semaine et vous donne rendez-vous lundi prochain. Addisiatz amigas e amics !

Photo d'une série de peintures exposées dans le cadre de l'exposition personnelle "Cremadura" de Philippe Pitet Artiste-Plasticien - Paris Février 2003
Photos d’un « mur de peintures » exposition personnelle « Cremadura » – Block IV Paris – Fév. 2003

Audio diffusé la semaine du 20 janvier 2025 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :


La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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