31.03.2025 – Chronique du lundi

31 mars 2025 § Poster un commentaire

C’est un peu comme si nous subissions les bonnes blagues du monde !

Chères amies, chers amis, auditrices ou lectrices, lecteurs comme auditeurs, je vous souhaite la bienvenue sur cet éditorial du temps qui passe sous mes yeux daté du 31 mars 2025, veille du jour des blagues poissonneuses.
Et des blagues nous en avons bien trop à nous mettre sous les dents ces jours-ci. Vu les actualités du monde, nous pourrions nous croire dans un perpétuel et immense élevage de poissons d’avril. Cela dit je ne vais pas m’éparpiller en billevesées diverses et variées et tenter une chronique bien concentrée, vu mon peu de temps que j’ai ce jour à m’y consacrer.

Mais là, dès le début de ce billet du jour, je vais faire ce que l’on pourra appeler un bel enchaînement télescopé sans cascade. En effet : à parler d’élevage de poisson je ne peux qu’enchaîner immédiatement avec cet immense foutage de gueule du gouvernement français à propos de la protection des fonds marins. Alors que le sommet « SOS Océan ! » se déroule ce lundi même 30 mars et demain 31 mars 2025, notre sémillante pensionnaire d’un ministère de l’écologie devenu une succursale du ministère de l’économie et des finances, vient de clairement annoncer l’abandon des zones de sanctuarisation et de protection sur un littoral marin en train de crever à cause de la pêche intensive, invoquant des procédures au cas par cas dont nous savons qu’elles sont l’émanation des lobbies de l’industrie de la pêche. C’est à lire sur le site de l’ONG Bloom dans un article intitulé : « Avant le sommet « SOS Océan ! », le gouvernement renonce à la protection de l’océan et du climat » [+]. Ceci dit l’affaire n’est pas si simple pour les petits pêcheurs comme le dit l’excellent média indépendant Basta! dans son article : « La liste des navires de pêche « destructeurs » de Bloom critiquée pour ses amalgames et erreurs » [+]. Sauf que sur le fond l’affaire reste tout de même un véritable carnage pour la biodiversité océanique qui met encore plus en péril l’avenir de notre propre espèce de Sapiens.

Dans le domaine des incroyables dingueries qui nous viennent de l’autre côté de l’Atlantique, tellement absurdes que l’on croirait des blagues à Toto, vous avez sans doute vu passer cette nouvelle [+] en provenance de la Floride, où le gouverneur, dont les ailes poussent grâce au Trumpisme triomphant, voudrait bien faire travailler les jeunes la nuit après l’école. En effet il propose de déréguler le travail de nuit des jeunes filles et des jeunes gens entre 15 et 17 ans dans cet état aux relents de stations balnéaires farcies de vieilles et vieux nanti·es siliconé·es du Sud-Est des USA.
Toujours chez ces mêmes ricains et toujours à travers ces dingueries impensables qui vont de la destruction de l’administration de l’éducation au limogeages d’opposant·es encombrant·es, en peu de temps de multiples ressortissants européens se font refouler à la frontière des USA ou deviennent persona non grata sans que l’on ne sache vraiment pourquoi. Ou peut-être surtout à cause de leurs positions contre le blond peroxydé et sa clique au pouvoir de ce pays d’Amérique du Nord en totale déshérence, ainsi que je l’ai lu dans l’article « Warum werden Deutsche bei der USA-Einreise festgehalten? » [+] sur Deutsche Welle [+], l’équivalent allemand de France média… Pas de souci jusqu’ici tout va bien !

Ici en France, d’où il parait que je vous parle, nos élites politiques décidément bien en phase avec les idées maurassiennes ou pétainistes, selon le cas, qu’ils réhabilitent sans scrupule, pas de travail pour les enfants certes même si j’en connais qui y pensent très fort, mais dans la famille des bonnes blagues nous avons eu droit à un fameux rassemblement au goût de vomissures immondes nommé : « Pour la République, la France contre l’islamisme » [+]. Un bien bel événement qui a suinté le racisme basique et systémique à la française de toutes ses pores et auquel ont participé de nombreuses personnalités, dont deux ministres en fonction, des anciens ministres, des philosophes de plateaux, des sondeurs devenus influenceurs et j’en passe. Un rendez-vous organisé par le lobby pro-sioniste hyper actif dans nos contrées et une multitude de structures financées par le milliardaire d’extrême-droite dont il me semble vous avoir déjà entretenu de quelques méfaits dans une précédente chronique. À propos de cette manifestation aux odeurs d’égouts vous pourrez en savoir plus en lisant l’article : « Les dirigeants français à une conférence d’extrême droite sponsorisée par Israël » [+], sur le média indépendant de gauche Contre-attaque [+].
Tout cela pour justifier ces horreurs qui se déroulent du côté du Levant où un fou furieux, promoteur immobilier refoulé, déroule des exactions génocidaires, après avoir financé le mouvement terroriste qui lui a donné le prétexte de ses terribles exactions, ainsi que nous le disait il y a déjà plus d’un an, le journal israélien The Times Of Israel [+] dans son article que vous pourrez lire dans sa version française du 8 octobre 2023, intitulé : « Pendant des années, Netanyahu a soutenu le Hamas. Aujourd’hui, on en paie le prix » [+].

Pour continuer à nous démontrer que ce monde n’est pas sérieux, la dernière blague de l’autocrate turc est un bel exemple de ces turpitudes. Ce type fait mettre le maire d’Istanbul derrière les barreaux et fait annuler son diplôme universitaire vieux de plusieurs décennies, mais sans lequel il ne peut prétendre se présenter aux prochaines élections selon la loi électorale du pays de la Sublime Porte. Tout ceci est tellement grossier que l’on se demande s’il reste quelques neurones dans les cerveaux de toutes ces fâcheuses et de tous ces fâcheux. Cela dit, la situation est bien plus compliquée, et le chef d’inculpation à l’encontre d’Ekrem Imamoglu reste le terrorisme à cause d’une alliance de circonstance passée avec les Kurdes lors des dernières élections municipales, mais dont son parti le CHP reste tout de même résolument hostile à ces mêmes kurdes comme l’explique le média Kurdistan au féminin [+] dans son article « Même un pied dans la tombe, le CHP continue sa rhétorique anti-kurde » [+]. La tristesse vient surtout de la plus que possible disparition de l’expérience libertaire du Rojava, comme le soulevait déjà l’Humanité [+] en janvier dans son article : « Cible d’une offensive militaire de la Turquie, l’avenir du projet politique inclusif kurde dépend en grande partie de l’attitude des États-Unis » [+]. Jusque là tout va bien aussi !

Fort heureusement un peu partout de fortes oppositions se lèvent, comme à Istanbul où plus de 2 millions de personnes sont descendues dans les rues afin de manifester leur opposition à ces coups de force. En Israël aussi des centaines de milliers de personnes manifestaient les dernière semaines pour la paix et l’arrêt du génocide à Gaza. Aux USA, les rouages d’opposition se mettent en place et les populations, souvent racisées, commencent à se défendre face à l’arbitraire fascisant. Sans compter que depuis des semaines en Serbie, à contre-courant des tendances extrême-droitières [+], la population se soulève en masse contre la corruption. Tout cela à lieu même si l’information ne monte que très peu aux oreilles et aux yeux des médias de ces circuits d’informations concentrés dans les mains du bloc bourgeois. Sûrement de peur de voir la contagion se propager partout, car il ne faudrait pas que le peuple réfléchisse trop. Heureusement il reste des journaux et des médias d’enquête comme Le Monde Diplomatique [+], entre autres, sur lesquels nous pouvons nous renseigner à propos de ces soulèvements populaires.

Bon voilà un panorama du monde bien peu drôle tout compte fait. Mais comment peut-on en attendre mieux, quand on sait que toutes ces turpitudes et exactions sont mises en œuvre par une droite décomplexée qui va de son extrême à sa gauche ne cache plus ses paranoïas délirantes, attisées par un capitalisme consumériste et extractiviste sans limite, et qui déroulent les tapisseries de la honte du plafond jusqu’au sol. On n’est plus étonné·es quand, même dans les collectivités, comme à Toulouse la Ligue des Droits de l’Homme risque de se trouver à la rue sous de fallacieux prétextes, sous la pression d’une mairie toujours sans limite. N’hésitez pas à vous rendre sur le site web de la LDH [+] pour soutenir cette indispensable ONG fondée en 1898.

Voilà, je vais en finir avec cette courte chronique de ce 31 mars 2025, et partir prendre un déjeuner rapide avec ma chère et tendre Thérèse [+], puis me propulser vers la Radio FMR [+] de Toulouse afin d’enregistrer ce texte et de le diffuser sur les ondes ainsi que sur les électrons de cette bonne vieille antenne, pas si ancienne que la LDH mais qui tout de même compte 44 ans d’agitations artistiques à ses compteurs.
D’ailleurs si vous en écoutez les mots cela voudra dire que j’ai bien enregistré ce billet. Toujours ce paradoxe du continuum espace-temps qui chatouille les yeux et les oreilles qui se prêtent à la découverte de mes éditoriaux hebdomadaires du temps qui passe sous ma fenêtre !

Mais avant de vous quitter je voulais vous dire que même si je ne parle plus trop d’art ces derniers temps, alors que le sujet de base de ces Chroniques du lundi est « ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » comme le dit si justement ce formidable artiste qu’était Robert Filliou [+], il y aura deux événements majeurs organisés par le collectif « Travailleureuses de l’art 31 » [+] en fin de semaine. Le premier, en collaboration avec notre chère Radio FMR [+], est une émission enregistrée en public ce vendredi 4 avril 2025 dans les locaux même de la radio de 17h à 19h, puis diffusée pour une première diffusion le lendemain samedi 5 avril de 9h à 11h. Et justement ce même 5 avril 2025 se tiendra à 16h sur les allées Jean-Jaurès de Toulouse : « Œuvres Manifestées » [+], une exposition qui est aussi une manifestation, pour partager l’art avec le plus grand nombre, contre la précarité des artistes et travailleur·euses de l’art, pour l’amélioration de leurs statuts et conditions de travail et contre les baisses de budgets dans la culture.

Bon sur ces mots pleins d’enthousiasme pour le combat que nous menons contre l’obscurantisme et que nous finirons bien par gagner, si vous êtes sur le texte de cette chronique dans mon site web philippepitet.com, je vous laisse avec encore quelques becquets autocollants, vulgairement appelés Post-It®. Bonne semaine et à lundi prochain… Addisiatz amigas e amics !