19.05.2025 – Chronique du lundi
19 Mai 2025 § Poster un commentaire
Un monde de brutes et de mensonges
Ce matin à l’heure où j’entame la rédaction de cet éditorial du temps qui passe sous mes yeux, me voilà plongé dans un noir profond qui m’enveloppe, à l’exception de la lumière de l’écran sur lequel je frappe maladroitement les lettres qui finiront par composer les mots et les phrases que vous lirez sur mon site web philippepitet.com ou entendrez sur les ondes de la Radio FMR [+] de Toulouse. Il est très tôt ce lundi matin 19 mai 2025, j’essaye de ne point réveiller la maisonnée et surtout ma chère et tendre Thérèse [+] qui dort merveilleusement à poings fermés à mes côtés. Comme je vous l’avais dit la semaine dernière me voilà encore au début d’une semaine dans laquelle je n’ai que trop peu de temps à consacrer pour la rédaction de cette Chronique du lundi. Mais quoiqu’il en soit je vous y souhaite bienvenue.
Alors oui, vous l’aurez compris, je ne vais pas rester très longtemps sur ces lignes en composition. Mes occupations du moment m’en éloignent sérieusement. Mais il ne sera pas dit que je vous laisserai tomber, je ne l’ai jamais fait depuis octobre 2020. Alors, aujourd’hui je vais juste rassembler quelques considérations notées et annotées qui trainent dans ma tête, les coucher ici même, les publier sur le web, vous les lire devant un micro de radio, puis vous quitter sans aucune autre forme de procès !
Et pour commencer il y a des choses qui brûlent les lèvres comme elles détruisent le monde. Voilà longtemps dans mes billets hebdomadaires que je n’ai rien dit sur ce drame plus qu’effarant qui se déroule au Levant. On ne sait quoi dire tellement l’abomination est innommable, tellement les mensonges qui l’accompagne sont immondes. Je n’ai jamais trop aimé parler de cette affaire, car elle concentre tous les pires pièges dans lesquels l’honnêteté peuvent se trouver broyés par les émotions manipulées. Je n’aime pas m’aventurer sur ces terrains glissants où je pourrais me retrouver avec l’approbation des pires tenant·es de l’antisémitisme. Sauf que les faits gravissimes qui se déroulent impunément sous nos yeux montrent bien quelles manipulations sont en cours. Alors, quand des partis européens dont les racines puisent dans le plus infâme fascisme commencent à s’affirmer être les meilleurs soutiens d’un des gouvernements les plus violemment colonialistes et raciste au monde, fut-il israélien, même les personnes les plus impliquées et les plus concernées par la défense légitime d’une identité juive finissent par reconnaitre les massacres injustifiés. Fort heureusement des voix comme en France celles des JRR [+], acronyme de Juives et Juifs Révolutionnaires, s’élèvent depuis le début contre les massacres à Gaza et en Cisjordanie. Montrant ainsi que l’on peut dénoncer l’indicible horreurs qui se déroule au grand jour en Palestine sans être traité d’antisémite [+].
Il y a vraiment des choses que l’on a du mal a comprendre et qui paraissent foncièrement contre-nature, comme voir Israël gouverné par des suprémacistes d’extrême-droite, alliés à tous ces gouvernements semblables sur Terre qui croient tellement au choc des civilisations qu’ils essayent d’y entrainer le monde avec eux à travers une violence inouïe. Alors, oui ce qui se passe depuis plus d’un an est un génocide [+] sans aucun doute, comme le disent l’ensemble des instances internationales. Le nier fait passer la conscience du mauvais côté de la barrière.
Sinon, sur un tout autre sujet, quand je vous parlais il y a quelques mots de procès je ne peux que m’alarmer du développement de cet acharnement d’un bloc bourgeois en roue libre dans l’affaire de la fameuse A69. Comme pour à peu près tout ce dont je vais vous entretenir aujourd’hui nous nageons et surtout nous noyons en plein déni de l’état de droit et de séparatisme de la part des tenants du capitalisme consumériste, extractiviste et violent. En effet, alors que l’état et le concessionnaire de cette autoroute interdite par la justice font appel suspensif à la décision du tribunal de Toulouse qui avait statué sur l’arrêt immédiat de ce massacre que représente le chantier de construction de cette autoroute inutile, le sénat français pour sa part votait une loi pour essayer de contourner cette décision de justice. Le combat continue, et la vigilance reste entière, même si on sait que cela reste un combat du pot de terre contre le pot de fer, et surtout la bourgeoisie d’où qu’elle soit ne supporte pas avoir tort [+], jamais !
Dans ce billet du jour j’aurais voulu avoir le temps de vous parler des mensonges et des parjures d’un premier ministre français. J’aurais aussi voulu parler d’un show télévisé d’un président de la république française afin de nous faire avaler les couleuvres du bloc bourgeois. J’aurais voulu vous entretenir de tous les contrefeux allumés pour brûler les forces de gauche, dans un paysage politique et médiatique français dévasté par les idéologies fascisantes, poussées à fond par un quarteron de milliardaires prêts au pire pour écraser tout ce qui ne va pas dans le sens de leurs cerveaux malades. Un paysage tellement dévasté que le pire réactionnaire prend la tête d’un parti qui se dit gaulliste et qu’un secrétaire général du PCF tient des propos qui fleurent bon le poujadisme. Le temps me manque et je vais vous laisser dans quelques mots. J’aurais enfin et surtout voulu vous parler de ce vieux sage qu’était José « Pépé » Mujica [+], ancien guérillero des Tupamaros [+], devenu un temps président de l’Uruguay au début des années 2010, dont le décès la semaine passée, n’a pas vraiment fait les choux gras de la presse au service des puissant·es, tant il fut loin des normes pour un homme politique dans ce monde de brutalité et de mensonges.
Je reviendrai sur tout cela dans les semaines qui arrivent. Mais en attendant vous pourrez toujours écouter le formidable dernier édito de Denis Robert [+], non moins formidable fondateur et rédacteur en chef de Blast [+], une des rares bouffée d’air frais dans le paysage des médias français.
Fort heureusement il y a des belles choses qui peuplent le monde, ici même à Toulouse, d’où je vous écris et vous parle, cette semaine verra s’épanouir une nouvelle édition du « Nouveau Printemps » [+], ce festival d’art contemporain qui a pris place à la suite du « Printemps de septembre », n’ayant plus tellement le financement et les appuis d’un temps qui paraît révolu. Mais enfin malgré toutes les restrictions cette édition se déroulera dans un coin de l’hypercentre de la Ville rose, sous l’ombre tutélaire de la basilique Saint-Sernin avec une excursion vers Bonnefoy chez nos amis de Lieu-Commun, artist run-space [+], à voir et à parcourir dès ce jeudi 22 mai. Ce même 22 mai vous pourrez aussi vous retrouver de l’autre côté de la ville pour un nouveau Salon Reçoit [+], comme tous les 22 du mois sans interruption depuis le 22 décembre 1993.
J’allais oublier qu’en revenant du côté de Bonnefoy, les ami·es de Trois‿a [+] nous proposent de visiter leur lieu de travail dans le cadre d’une ouverture d’atelier collective du 21 au 25 mai, cette semaine donc. Une occasion pour les artistes qui partagent cet espace de montrer leur activité tout en invitant d’autres artistes.
Et puis un peu plus loin du centre, dans cette autre grande commune de la métropole toulousaine, Colomiers pour être précis, le weekend prochain, dès vendredi 23 mai, au cœur du centre d’art – médiathèque, le Pavillon Blanc Henri Molina, vous pourrez rejoindre les festivités de « La Fabrique des Solidarités » [+], pour laquelle j’ai travaillé il y a deux semaines avec des jeunes gens sur un workshop autour des volumes et de la poésie des formes.
Voilà, je vous laisse après ce très bref éditorial du temps qui passe sous mes yeux, car je vais rejoindre d’autres jeunes gens pour d’autres workshops dans d’autres lieux. Et il me faut aussi enregistrer ces quelques mots avant ce soir pour les diffuser en bonne et due forme sur les ondes de ma très chère Radio FMR [+] de Toulouse, dont je n’oublie pas que j’en suis coprésident. Je serai sûrement plus prolixe la semaine prochaine (ou non !). Comme à l’habitude si vous lisez le texte de cette chronique dans mon site web, ou si vous allez vous y rendre à l’adresse philippepitet.com, je vous laisse avec une image de ma création extraite de tout un travail autour des utopies graphiques que j’avais développé en 2018 sous le titre générique « Slow Gangs die Symphonie der relativen Utopien ». Je vous souhaite une chouette semaine de printemps et vous donne rendez-vous diluns venent, addisiatz amigas e amics !

Audio diffusé la semaine du 19 mai 2025 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :
La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP

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