28.07.2025 – Chronique du lundi

28 juillet 2025 § 1 commentaire

Montagnes !

Ce matin, à l’heure où je commence la rédaction de cette 250e Chronique du lundi, alors que le jour se lève, j’écoute le vent descendre de la montagne à travers cette nature exubérante d’un été près des cimes alpines. Amies lectrices et auditrices, amis auditeurs et lecteurs, bien le bonjour depuis un doux refuge au pied du Vercors, dans ce Pays Diois vers les sources de la Drôme qui, depuis des années, m’accueille de sa bienveillante douceur, hiver comme été, printemps comme automne. Ce pays d’origine de ma chère et tendre Thérèse [+] qui m’a permis d’y planter quelques frêles racines personnelles et où je me régénère à chacune nos résidences, ici au flanc de ces montagnes majestueuses comme à l’ombre des remparts de cette ville multi-millénaire que les romains avaient nommé « Dea Augusta Vocontorium ». À Die c’est un peu le paradis, comme nous le disons tous les jours où nous parvenons à nous y ressourcer. C’est aussi l’été dans les instants présents de cette Chronique du lundi 28 juillet 2025.

C’est surtout un temps de repos des neurones, un break dans l’espace temps des turpitudes du monde de Sapiens que mes éditoriaux du temps qui passe sous mes yeux rapportent et commentent. Alors aujourd’hui, que ce soit sur les ondes et les électrons de la Radio FMR [+] de Toulouse, comme sur mon site web philippepitet.com, peut-être aussi parce que c’est la 250e semaine consécutive que je vous entretiens de mes considérations approximatives mais sincères dans ces billets hebdomadaires, je ne vais pas m’étaler plus que cela. Malgré une actualité qui ne faiblit pas entre guerres délirantes en Asie du Sud-Est [+] comme sur le flanc Est de l’Europe [+] et génocide au Levant [+] ou autres massacres perpétrés dans des silences assourdissants en Afrique [+], alors que la Terre entière brûle et se meurt sous les coups du profit [+], je me permets de mettre le drapeau de mes observations en berne.

Et malgré aussi une politique des deux côtés de l’Atlantique débordant de dénis démocratiques au cœur même de notre soi-disant civilisation occidentale, portée par un capitalisme consumériste, extractiviste et nationaliste mortifère, je n’ai pas trop envie de m’étaler plus que cela dans ce mots et ces lignes. Malgré encore les imbéciles accords qui font que l’Europe vient de capituler face au diktat du fou de Washington sur ses exigences commerciales [+]. Et surtout que ces exigences sont de nouveaux coups mortels portés contre les plus élémentaires protections sociales des humain·es ainsi que contre la nature vivrière qui les héberge. Malgré enfin toutes ces saletés qui se jouent au cœur de cet été de tous les dangers, je prends un peu congé de ce monde de fou dont je n’ai plus envie de narrer les turpitudes délétères. Je pars sur les flancs de la montagne carnet de dessins à la main. En espérant que la contemplation et la pratique de mon art calme ma colère contre toutes ces fâcheuses et ces fâcheux qui nous guident, au pire vers notre anéantissement immédiat, ou au mieux dans une servitude volontaire qui ne fera que brièvement reculer des échéances pas très agréables pour l’humanité toute entière. D’ores et déjà je tiens à vous préciser qu’il y a fort à parier que ma chronique de la prochaine semaine sera aussi brève que celle de ce jour.

Je reste tout de même en alerte des affaires de ce monde, car je n’ai pas envie de voir cette humanité s’écraser contre le mur que le capital imbécile lui construit sur sa route. Alors malgré les tombereaux de fumiers comme de paroles déversé·es par des débiles congénitaux autant que congénitales aux fronts pas plus épais que la tranche d’une feuille de papier à rouler, malgré des actes de pirateries et des kidnappings opérés dans les eaux de la Méditerranée orientale par un état qui se dit démocratique, je reste sur le le front des idées à travers le farniente de l’été. Je ne peux qu’enjoindre mes concitoyen·nes à signer les pétitions qui avancent, comme celle dont je vous ai parlée la semaine dernière et qui continue à faire grand bruit sous le nom de : « Non à la Loi Duplomb – Pour la santé, la sécurité, l’intelligence collective. » [+]. Il faut continuer à l’appuyer et dire de la signer à toutes celles et ceux qui ne l’auraient pas encore fait. Elle vient à l’instant de dépasser les deux millions de signatures. Et je me dis : pourquoi ne pourrions-nous pas atteindre les quatre millions huit-cent mille avant sa clôture ? Belle gageure et joli pied de nez à toutes celles et ceux qui nous prennent pour des quiches ! Et après tout cette pétition montre à quel point la FNSEA et son bras d’extrême-droite qu’est la Coordination Rurale perdent pied dans le monde paysan. Il paraît que de nombreuses paysannes et de nombreux paysans ont signé cette pétition car toutes et tous savent à quel point la loi Duplomb ne fait qu’amplifier la nocivité sociale et écologique de l’agro-industrie. Cette loi est délétère pour la santé publique mais avant tout pour celle des agricultrices et des agriculteurs, on n’a jamais vu autant de cancers se déclarer en milieu rural. Et puis comme le dit la Confédération Paysanne [+], je cite : « […] 30 % des agriculteurs français vivent en-dessous du seuil de pauvreté. 60 % sont éligibles au RSA. 80 % ne tirent pas de revenu correct de leur métier. Mais cette absence de revenu dramatique des agriculteurs français n’est pas due aux contraintes agri-écologiques, bien au contraire. Elle est due, avant tout, à la politique agricole productiviste et néolibérale imposée en France par la FNSEA depuis plus de 50 ans, quel que soit le gouvernement ! […] ».

Et puis aussi, pour finir, comment ne pas soutenir cet élan collectif contre l’immonde blocus [+] qui plonge la bande de Gaza et sa population dans une incommensurable famine. Comme je viens de vous le dire, je reste en alerte aux pieds de mes montagnes, dans ce vent frais qui fait frémir les feuilles verdoyantes de la forêt. Et je pense à ces actions courageuses et répétées de »The Freedom Flotilla Coalition » [+]. Le 26 juillet, 21 membres militantes et militants dont deux députées françaises, viennent d’être arraisonné·es illégalement par l’armée israélienne dans les eaux internationales sur le bateau « Handala », comme cela avait été fait il y a un mois dans un grand bruit médiatique à l’encontre de cet autre bateau, le « Madleen ». De là où j’écris, de là ou je parle, je demande aux autorités françaises ainsi que toutes les autres de faire pression pour la libération de ces nouvelles et nouveaux otages d’un régime fascisant en roue libre. Pour tant de raisons familiales, amicales autant qu’amoureuses, je ne pourrai jamais hurler avec les loups antisémites, mais franchement comment ne pas combattre cette politique génocidaire et toute la propagande nauséeuse du gouvernement d’extrême-droite israélien dont les objectifs coloniaux [+] ne se cachent plus. La fameuse Riviera à Gaza n’était ni une blague, ni une fable, c’est à vomir [+] ! En ce qui concerne tout cela, je vous conseille de lire le dernier édito de la formidable coopérative de cinéma « Les Mutins de la Pangée », intitulé « Palestine… Ce qu’il en restera » [+], encore une fois, je ne saurais dire mieux sur la situation.

Bon je vous laisse ici pour l’écriture et sa publication et vais m’empresser d’enregistrer ces mots avec quelques moyens de fortune pour la diffuser sur ma chère Radio FMR [+] à Toulouse…
Puis je vais donc reprendre ma pratique d’artiste au cœur de cette résidence dans la montagne et le long des rivières, car au bout de cette 250e Chronique du lundi je n’oublie pas que ces éditoriaux du temps qui passent sous mes yeux ont été conçus comme un carnet de voyage à travers mon monde. D’ailleurs pour celles et ceux qui sont ou se rendraient sur le texte de ce présent billet sur mon site web philippepitet.com, je vous laisse avec un extrait de mon carnet de montagne en cours. Du dessin au stylo-bille sur carnet de feuilles à grain épaisses, une pratique de tous les jours, comme la construction lente d’un prochain aboutissement, comme ces montagnes que l’on finit par gravir alors que l’on croit que tout est perdu, à suivre évidemment.
Bona setmana vòstra totas e totes, a diluns venent. Addisiatz amigas e amics.

Photo du premier dessin du carnet de dessins "Montagnes" de l'artiste plasticien Philippe Pitet - Stylo bille sur papier à grain 180 grammes. Année 2025.
Photo du carnet de dessins « Montagnes #1 ». Stylo-bille noir sur papier à grain 180g – 2025

Audio diffusé la semaine du 28 juillet 2025 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :


La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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