18.08.2025 – Chronique du lundi

18 août 2025 § Poster un commentaire

Bienvenue aux Portes de l’Enfer…

Chères et chers ami·es, aujourd’hui à l’heure où je m’engage dans la rédaction de cette Chronique du lundi 18 août 2025, je sais déjà qu’elle sera succincte et peu prolixe. Mais que vous m’écoutiez sur les ondes ou les électrons de la Radio FMR [+], ou bien encore que vous me lisiez sur le blog de mon site philippepitet.com, laissez-moi vous y souhaiter une bienvenue enthousiaste autant que fraternelle et bienveillante.

Nous sommes en plein milieu du mois d’août, et dans cette avant-dernière chronique de la saison 2024-2025, je vais me permettre un break significatif cette semaine et la semaine suivante, avant de repartir de mots autant que de pieds fermes pour une nouvelle saison. J’avais déjà allégé ces éditoriaux du temps qui passe sous mes yeux en début de l’été, aujourd’hui et le lundi suivant, je ne ferai que passer dans ces lignes pour entretenir un minimum nos bonnes relations. Sans fioritures, même si je sais que l’actualité de Sapiens ne prend jamais de repos, bien loin s’en faut !
Le changement climatique en cours et la météorologie qui en découle en sont de bons exemples. La semaine qui vient de passer, Thérèse [+] et moi avons quitté notre doux Pays Diois, nous sommes rentré·es dans une Ville rose qui était rouge cramoisie de chaleur. Nous avons plongé dans une canicule qui battait encore une fois des records. Les nuits tropicales qui enchaînent sur des jours où le soleil tape comme au fin fond du Désert de la mort, c’est éprouvant quand ça dure encore et encore. Cette semaine passée dans le bruit des ventilateurs, l’ambiance étouffante me donnait parfois l’impression de me retrouver dans le clip vidéo promotionnel très moite de « Golden Brown » [+], la fameuse chanson des Stranglers [+] parue sur leur album « La Folie »[+] en 1981.

Hier le ciel était étrangement voilé sur la capitale occitane. J’ai appris en soirée que c’était un voile gris d’altitude provoqué par les monstrueux incendies qui font rage au Portugal et en Espagne et détruisent des centaines de milliers d’hectares de la Péninsule Ibérique. Ce voile, mélangé à une atmosphère de pollution urbaine, rendaient l’air aussi irrespirable que celui que je pouvais respirer au début des années 2000 à Pékin. Ce dimanche à Toulouse le ciel était tout aussi étrange dans sa robe gris rosé, plongeant la ville dans une moiteur d’un autre monde.
L’épisode caniculaire que nous venons de vivre, avec des records [+] qui sont tombés partout en France, a épuisé la nature nourricière et éprouvé les corps des humain·es qui essayent d’y survivre. Alors que l’on apprenait que le président de la République Française venait de promulguer l’application de la fameuse loi Duplomb. Une loi qui, même amputée de sa partie autour des insecticides tueurs d’abeilles, comporte en elle toutes les tares qui nous mènent droit sur le bûcher de nos vanités, dont le brasier est déjà bien allumé. En parlant de cette loi Duplomb [+], je me répète encore une fois, si vous ne l’avez toujours pas fait n’hésitez pas, comme les près de deux millions cent vingt-cinq mille autres citoyennes et citoyens qui l’on déjà fait, à signer la pétition pour son abrogation sur le site de l’Assemblée Nationale [+].

Pendant ce temps-là les êtres humain·es s’entre-déchirent dans des guerres stupides autant que cruelles pour le bon plaisir des industries de l’armement, Eldorado ultime du capitalisme extractiviste, nationaliste et consumériste. Un capitalisme qui se frotte les mains de voir apparaître les fortes frictions entre les peuples de notre Terre quand l’insécurité climatique de ce monde commence à chauffer les plus imbéciles de leurs circuits neuronaux, jusqu’à finir dans des explosions coloniales, racistes, sexistes et xénophobes.
Tout cela n’est pas près de s’arrêter aujourd’hui comme demain et le combat reste de mise. Je sais qu’il ne faut jamais désespérer, ni baisser les bras. Alors la saison qui arrive s’annonce chargée de ce lourd combat face à l’idiotie systémique qui règne en maîtresse. Fort heureusement cette idiotie finit parfois par se retourner contre celles et ceux qui la manipulent à outrance. Ainsi « Grok » [+], l’IA du milliardaire nazillon, américano sud-africain, propriétaire de X anciennement Twitter, perd les pédales et nous pouvons voir avec délectation que cet algorithme capable de « reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité » (selon la définition officielle de l’Intelligence Artificielle), nous fait une très belle justification en faveur du mouvement du 10 septembre [+] à venir en France sur un thread Insta d’hier dimanche 17 août de Cerveaux Non Disponible [+].

Malgré ces petits moments bien savoureux, le combat s’annonce donc épuisant tant les forces de la réaction sont puissante, peut-être vivons-nous les prémices de l’enfer, mais peut-être aussi rien n’est inéluctable dans ce bas monde. C’est bien pour faire face à cela qu’un peu de repos est nécessaire.
Je vais donc vous laisser ici, mais avant de vous quitter, je voulais juste dire à mes concitoyennes toulousains autant que mes concitoyens toulousains, mais aussi toutes celles et ceux qui sont actuellement dans la Cité mondine, ou y seront ces prochains jours, jusqu’au 9 novembre 2025, de vous précipiter voir l’exposition [+] de la formidable artiste new-yorkaise Mickalene Thomas [+] visible au musée des Abattoirs de Toulouse [+]. À travers son regard totalement génial sur notre société du spectacle et de la consommation ainsi que sur les injustices qui la parsèment jusqu’à l’étouffer, tout comme son regard sur l’histoire de l’art occidental, à travers son œuvre encore jeune qui nous parle depuis sa position d’afro-américaine lesbienne, je me suis laissé emporter dans un univers artistique avec un enthousiasme que je n’avais pas ressenti depuis longtemps pour le travail d’un·e artiste contemporain·e.

Voilà je quitte mon clavier et je vais essayer de me diriger vers les studios pour enregistrer ces quelques mots que je viens d’écrire, et que vous écoutez sûrement actuellement si vous en prenez connaissance sur ma très chère Radio FMR [+]. Et puis il va me falloir m’activer à quelques occupations nourricières.
Mais quoi que je sois obligé de faire aujourd’hui, à travers ces occupations du quotidien, je trouverai du temps précieux pour ma pratique d’artiste. Comme vous l’aurez compris depuis quelques semaines, une pratique actuellement centrée sur mes carnets de dessins montagnards, dont je vous laisse un extrait ici même si vous lisez ces mots sur mon site web philippepitet.com. Je vous souhaite une belle semaine d’été malgré les saccage qui sont fait à notre monde, je vous donne rendez-vous lundi prochain fidèle au poste, addisiatz amigas e amics.