15.09.2025 – Chronique du lundi

15 septembre 2025 § Poster un commentaire

Le pinson et le pigeon

Chères et chers ami·es, la nouvelle saison de mes éditoriaux du temps qui passe sous mes yeux est bien installée. Elle a démarré sur les chapeaux de roues à travers tant de dingueries incroyables et multiples qui accélèrent les actualités de notre monde de Sapiens. Mais avant de vous narrer ces choses de ce monde, depuis mon modeste niveau et vu de mes yeux d’artiste plasticien à la pensée approximative, je vous souhaite bienvenue dans cette Chronique du lundi 15 septembre 2025 chères auditrices et chers auditeurs de la Radio FMR [+] de Toulouse, ou chères lectrices et chers lecteurs de mon blog philippepitet.com.

Nous entamons les tous derniers jours d’un été qui restera marqué au fer rouge des incendies ayant dramatiquement ravagé la nature et la forêt européenne. À ce jour, les réponses d’une politique cohérente face à ce désastre tardent à venir ainsi que nous le dit le journal « Basta! » Dans son article : « Un million d’hectares brûlés : La réponse politique aux incendies reste très insuffisante » [+]. Mais en fait dans ce monde de guerres et de haines, façonné par un capitalisme mortifère, on comprend bien que la survie de notre humanité, sur une Terre viable pour toutes et tous, n’est pas très importante aux yeux des élites gouvernantes de ce monde. La cupidité montre bel et bien au grand jour son hideuse face. Et la stupidité accompagne son règne en maîtresse. Je vous ai narré mainte fois le petit livre de l’historien, économiste et sociologue Carlo Maria Cipolla [+], écrit et édité fin des années ’60, début des années ’70 du XXe siècle, intitulé : « Les lois fondamentales de la stupidité humaine » [+]. Un implacable exposé de cinq lois dont le média indépendant « Bon pote » parle très bien dans un article que vous trouverez sur le site web « bonpote.com » [+], sous la plume de Bruno Wagner fondateur de ce dit média en ligne. J’avais envie de rappeler cela pour celles et ceux qui n’auraient pas lus mes quelques anciennes Chroniques du lundi qui se faisaient écho de l’ouvrage de Cipolla.

Et cette stupidité vient de se galvaniser à plein tube avec le meurtre du désormais fameux Charlie Kirk, dans le cadre d’une doxa récitée par une éditocratie décérébrée, prête à nous seriner que ce n’est pas bien de se réjouir de la mort d’un facho… Selon le principe de la liberté d’opinion, d’expression et de je ne sais quoi d’autre ! Mais surtout quand les journalistes de la presse du bloc bourgeois se font l’écho [+] amplificateur du narratif d’extrême-droite qui se déchaîne contre une soit-disant ultra-gauche meurtrière. Alors que le meurtrier du propagandiste fascisant est encore plus fascisant et ambigu que sa victime. Comme nous le fait remarquer avec brio H-Tône [+], cet artiste engagé et éditorialiste pour « Blast » [+], dans son post Instagram de ce dimanche passé 14 septembre 2025 [+] que je vous conseille de regarder, je ne pourrait point dire mieux sur le sujet. Pour le coup et pour ajouter du piment à la sauce, je me demande où toutes et tous les éditocrates se trouvaient lors du double meurtre d’élu·es démocrates aux USA, dont une défenseuse de l’avortement, dans un pays qui paraît plus englué dans un fascisme 2.0 que la France. Et c’est peu dire.

On va laisser tout ce petit monde qui tourne en rond se croyant défenseur·es de la liberté, mais qui ne font que banaliser les thèses nauséabondes de l’extrême-droite, voire les idées nauséeuses de la droite tout court, et je pense que nous pouvons laisser la parole à l’écrivain et journaliste américain Mark Harris [+] qui écrivait sur le sujet avant-hier dans un long fil de discussion sur le réseau Bluesky [+], dont voici un extrait deux points ouvrez les guillemets, « même s’il est possible d’affirmer que son assassinat – que TOUT assassinat politique – constitue une atteinte à la diversité des opinions et à la liberté d’expression, le présenter à titre posthume comme un exemple de personne qui croyait sincèrement en ces valeurs pour ses adversaires n’est tout simplement pas honnête ». Fermez les guillemets.
À travers cet épisode de stupidité systémique crasse nous sommes confrontés·es à une émotion à géométrie variable qui contraste avec celle qui fut donc de mise lorsque l’élue démocrate du Minnesota fut assassinée [+] en juin dernier en compagnie de son mari par un extrémiste de droite qui est allé dans la foulée tirer sur d’autres parlementaires trop à gauche pour son goût, il n’y eu pas tant d’éditorialistes à parler d’assassinat de la liberté d’expression. Peut-être parce que Melissa Hortman défendait le droit des femmes à disposer de leur corps.

Cette propension de l’éditocratie à nous tirer à droite toute [+] depuis des années voire des décennies, car il lui est impensable de marquer une rupture avec la pensée totalitaire du capitalisme, brosse le poil dans le bon sens des idées les plus faciles d’accès, l’homophobie, le sexisme, la violence gratuite, le racisme et j’en passe sans oublier évidemment la stupidité. Un cocktail explosif menant tout droit vers des délires collectifs, comme celui du mois d’août dans la Creuse à Royère-de-Vassivière, durant lequel on a vu éclater le pire un soir de 15 août où une chasse à l’homme monstrueusement raciste [+] a secoué cette petite localité limousine et qui continue de faire parler d’elle à travers des soubresaut réactionnaires, puisque l’avocate des victime est à son tour victime d’un harcèlement décomplexé [+] de la part de l’extrême-droite.

Bref il faudrait bien un jour ad-minima documenter la responsabilité de cette presse du bloc bourgeois et de ses relais dans l’opinion, y compris dans cette population de gauche molle qui ont joué avec le feu et ont permis la remonté du fascisme pour nous y engluer dans sa version 2.0 actuelle. Mais sûrement nous serons toutes et tous mort·es sous les coups des tenantes et tenants de la galaxie nazillonne, car n’oublions pas les données et les chiffres sont têtus, en effet plus de 90 % des tueries et assassinats politiques, actes de malveillance et actes terroristes dans notre monde occidental sont perpétrés par des individus se réclament de l’extrême-droite. On le voit : bien devant le danger de l’islamisme radical. Je ne parle même pas de l’ultragauche wokiste et écoterroriste qui nous est jetée à la figure par les médias dits « mainstream », belle invention de la stupidité ambiante et accessoirement le plus beau contrefeu médiatique créé par un capitalisme à bout d’argument afin de masquer ses turpitudes mortifères !

Une des pires stupidités du moment reste le harcèlement contre l’UJFP [+], l’Union Juive Française pour la Paix. Cette organisation qui se bat pour la paix et la solidarité en Palestine, a fait l’objet d’une plainte pour apologie du terrorisme juste après le 7 octobre 2023. C’est clair que c’eût été difficile d’accuser une organisation juive d’antisémitisme, cela dit les imbéciles haineuses autant qu’haineux envers celles et ceux qui œuvrent pour la paix n’en sont souvent pas très loin. Comme nous l’explique le média anarchiste infolibertaire.net [+] : « cette action s’inscrit dans le cadre de la circulaire du ministre de la Justice sur l’apologie du terrorisme, en entretenant une notion floue et en plaçant un bâillon contre le mouvement de solidarité pour la Palestine ». Dans le cadre de cette plainte téléguidée par des organisations proches du gouvernement israélien, le domicile de Daniel Lévyne, directeur de la publication du site web de l’UJFP [+], a été perquisitionné ce weekend passé à Dinard alors qu’il se rendait à Paris pour participer à la Fête de l’Huma [+]. La répression contre les mouvements de solidarité avec le peuple palestinien devient totalement imbécile autant que stupide. Si l’on a un minimum de cervelle et de cœur, on ne peut qu’être solidaire avec celles et ceux qui en font les frais face à un pouvoir en roue libre, ici en Occident comme sur les rives du Levant.

Mais en attendant, tous ces mensonges et ces peurs créées de toute part légitiment un recul insensé de l’état de droit. Nous l’avons vu avec les violences policières [+] qui secouent le monde occidental et surtout notre République Française depuis bien longtemps et qui montent crescendo depuis l’avènement du macronisme, mais qui fut bien fortement initié par le pouvoir de la gauche de droite précédent le pouvoir actuel. Le dernier épisode de ces violences perpétrées par les forces de l’ordre la semaine dernière lors de la mobilisation populaire du mercredi 10 septembre 2025, est une caricature. Signe des temps de cet autoritarisme rampant, le ministre de l’intérieur sur le départ (ou non !) avait même prévenu [+] que ses sbires allaient taper fort et violemment.

Ça me fait penser à cette anecdote vécue personnellement ce mercredi dernier au matin, alors que je me dirigeais à pieds vers les studios de Radio FMR [+] afin de prêter main forte à l’équipe qui devait rendre compte de la journée d’actions à l’antenne, en provenance de chez moi du cœur du quartier des Chalets, je me suis trouvé au niveau de la place Roquelaine à l’angle de la rue Matabiau me dirigeant vers le Canal du Midi. Précisions géographiques pour celles et ceux qui connaissent le centre-vile de la Cité Mondine, à proximité de la gare centrale. Dans ce début de journée matinal assez calme à cet endroit de la Ville rose, loin des échauffourée qui battaient son plein en périphéries ou du côté des lycées. Il n’y avait que peu de personnes sur les trottoirs, une dizaine maximum. Quand tout à coup remontant à toutes berzingues le couloir de bus de la rue Matabiau nous vîmes l’arrivée tonitruante de 4 voitures de polices qui freinèrent intempestivement pour dégorger une petite escouade de robocops énervés demandant sans ménagement à la cantonade la raison de la présence des vulgaires piétons que nous étions. Et sans autre forme de procès, aussi rapidement qu’ils avaient surgis du bout de la rue, ce petit monde aux armures bleu-sombre, aux casques bioniques et aux matraques redoutables, s’est rengouffré dans les véhicules qui firent demi-tour au frein à main, à deux doigts de s’encastrer pour l’un dans une camionnette de livraison qui passait par là dans l’autre sens, avant de repartir sur les mêmes chapeaux de roues, sûrement vers d’autres palpitantes aventures dans cette chaude journée. Enfin tous ces véhicules ne sont pas partis aussi vite, car l’un d’eux dû s’arrêter brutalement pour récupérer deux de ces zélés professionnels du maintient de l’ordre en armures qui avaient été oubliés sur le trottoir devant une école et qui courraient pour rattraper leurs camarades sous le regard médusé des enfants et des passants. Le sketch n’a pas duré plus de 3 minutes, le peu de personnes présentes étaient, tout comme moi, assez interloquées par ce lamentable spectacle. Voilà qui clos bien le propos de cette Chronique du lundi autour de la stupidité de Sapiens.

Sur cette barre de rires, je vais vous laisser car je dois partir vaquer à nos occupations professionnelles d’artistes en compagnie de ma chère et tendre Thérèse [+]. En effet, nous préparons quelques travaux que nous allons présenter bientôt dans le courant d’un mois d’octobre qui arrive vite. D’ailleurs aujourd’hui, je n’ai pas parlé d’art. J’y reviendrai la semaine prochaine, promis.
Si, tout de même, et ce n’est pas rien : le weekend prochain, les vendredi 19 et samedi 20 septembre, du côté des numéros 30 et 32 de la rue des Jumeaux à Toulouse, nous accueillons un petit peu du Fifigrot 2025 [+], le Festival du film Grolandais de Toulouse, à l’Atelier TA [+] – espace en commun d’artistes où se trouve mon atelier toulousain -, en compagnie de nos voisins d’immeuble : le Collectif IPN [+]. Vous aurez toutes les infos en allant sur le site du festival : fifigrot.com ou sur atelierta.fr.

En attendant pour celles et ceux qui lisent le billet de ce jour sur mon site web philippepitet.com, je vous laisse avec quelques « Becquets de combat » que j’avais dessinés pour des actions menées en compagnie du collectif Travailleur·euses de l’art 31 [+], collectif d’action qui continue plus que jamais son combat au côté de toutes les luttes en cours. Si vous écoutez cet édito sur les ondes et les électrons de la Radio FMR [+] de Toulouse, vous entendez en fond une musique faite maison et en boucles, pour une installation vidéo créée il y a déjà bien longtemps, dans les années ‘90 du siècle dernier, et dont je vous parlerai sûrement très bientôt à l’occasion d’une rétrospective de mon boulot vidéographique que j’espère à venir, si j’arrive à monter cette dite rétrospective dans les bonnes conditions d’exposition !

Si vous êtes en France, n’oubliez pas d’aller manifester votre mécontentement jeudi prochain, 18 octobre 2025, en tout cas j’irai sans faute, préférant être un pinson joyeux qu’un pigeon sans espoir, car le combat social et le rapport de force qu’il induit paient plus que ce que l’on pourrait penser !
Je vous souhaite une bonne semaine de combat. A diluns venent, addisiatz amigas e amics.

Photos de "Becquets de combat", pour Travailleureuses de l'Art 31, par Philippe Pitet - Plasticien 2024
« Becquets de combat » pour Travailleureuses de l’art 31 – Posca® sur penses-bêtes autocollants • 2024

Audio diffusé la semaine du 15 septembre 2025 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :


La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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