10.11.2025 – Chronique du lundi
10 novembre 2025 § Poster un commentaire
Comme une impression d’être pressé·e, telle l’orange de bar moyenne !
Chères amies auditrices ou lectrices, chers amis lecteurs ou auditeurs, je vous souhaite bien le bonjour dans cette chronique du lundi 10 novembre 2025, que ce soit sur les ondes et les électrons de la Radio FMR [+] de Toulouse ou sur mon site web phillipepitet.com. Je sais que certaines et certains d’entre-vous fidèles, prenez connaissance de mes mots, mes phrases, mes réflexions approximatives, mes descriptions dilettantes autant que dilatoires, bref mes élucubrations hebdomadaires dans mes chroniques qui sont diffusées et paraissent le lundi de chaque semaine depuis plus de 5 ans, vu que nous en avons fêté l’anniversaire il y a moins d’un mois. Alors permettez-moi de vous en remercier vivement.
Quand je commence ma rédaction, il y a des fois où j’ai envie de parler de dix mille choses dans ces éditoriaux du temps qui passe sous mes yeux. Tant de dingueries parcourent le quotidien de nos actualités de Sapiens. Surtout lorsqu’il s’agit de rendre-compte des turpitudes de la politique menée par les mafias délétères qui dominent notre planète. De la France où la haine envers certaines formations bien à gauche de l’échiquier politique s’expose et éclate partout dans le monde des médias d’accompagnement, à l’international où les mensonges perpétrés à longueur d’ondes ou de lignes pourraient être risibles si elle n’étaient pas tant mortelles. Surtout quand cela concerne ce génocide perpétré sous nos yeux au Levant.
Ainsi je ne peux qu’être d’accord avec le Monde Diplomatique [+] quand ils écrivent : « Alors que Gaza subit de nouveaux bombardements, le plan Trump, présenté comme un accord de paix, apparaît pour ce qu’il est : la perpétuation d’un mandat colonial, où la domination militaire israélienne se déploie sous tutelle américaine » .
Et pour faire écho à cela je ne peux que vous enjoindre à lire un article intitulé : « D’un « mauvais Juif » l’autre – Retourner le stigmate ? » [+], sur le site de l’Union Juive Française pour la Paix [+].
Et puis pour ne vous donner que quelques exemples, j’aurais pu m’étaler, entre autres, sur cette séquence hallucinante dans une chaine de radio publique, France Inter pour ne pas la citer, où une journaliste se fait l’écho de fakenews que le député LFI et coordinateur de ce mouvement, Manuel Bomprad, est obligé de débunker en direct [+] des mensonges à propos du nouveau maire de New-York, Zohran Mamdani. Une élection imprévue qui terrorise [+] le bloc bourgeois, ici comme ailleurs.
J’aurais aussi pu vous narrer le délire de déni du nouveau ministre de l’intérieur qui s’en prend à des député·es de gauche ayant eu le mauvais heur de dire que la police pouvait être d’une extrême violence envers les citoyen·nes français·es. alors que les arguments qui essayent de défendre les actions policières violentes se trouvent contredits par les faits, et ainsi que nous le dit le média indépendant Basta! [+], je cite : » – Il y a aucune chance de mourir si on ne fuit pas un contrôle de police -. On a reçu des centaines de commentaires comme ça sous nos enquêtes « 20 ans après la mort de Zyed et Bouna ». On leur répond en vidéo avec des chiffres. Entre 2005 et 2025, 562 personnes sont décédées suite à une interaction avec les forces de l’ordre. Moins de la moitié fuyaient. 31 sont mortes lors de simples contrôles. 157 lors de leur interpellation. 107 en détention ». Alors même que l’on commence à annoncer la libération sous condition [+] d’un escroc multirécidiviste et ancien président de la République Française dans les jours ou les heures qui arrivent !
Mais surtout, on ne peut plus supporter cette arrogance du pouvoir qui tient par la violence systémique de la répression insidieuse. Quand vient d’éclater le scandale des ordres de terreur donnés aux forces de l’ordre pour écraser massivement et violemment la manifestation contre les méga-bassines à Sainte Soline. Une histoire édifiante qui n’a pas trop eu d’écho dans les médias d’accompagnements aux mains des milliardaires et du pouvoir. Fort heureusement une autre presse moins aux ordres nous a permis de découvrir des vidéos aussi affligeantes qu’effarantes, qui avaient été cachées par la gendarmerie, à voir sur Médiapart en accès libre dans un article intitulé : « Faut leur tirer dans la gueule ! La manifestation de Sainte Soline vue par les gendarmes » [+].
Et dans le même registre on voit émerger les scandales étouffés [+] qui émaillent l’histoire du chantier de la fameuse autoroute A69 et de la mafia A69 [+]. Des travaux menés tambour battants hors toute mesure [+], pour atteindre le point de non retour avant une sanction judiciaire. Des travaux, pourtant entachés des pires illégalités[+], qui se déroulent sous la protection de l’état et d’élu·es locaux. On pourra revoir l’intervention de la députée Anne Stambach-Terrenoir [+], à l’Assemblée Nationale en juin dernier, sur YouTube par exemple sous le titre « A69 : vous méprisez l’état de droit ! » [+], qui donnait une très bonne analyse de la situation.
Vous parler de la députée de la 2e circonscription de la Haute-Garonne Anne Stambach-Terremoir, parce qu’elle s’est engagée formellement avec ses collègues députés Christophe Bex [+], Hadrien Clouet [+] et François Piquemal [+] à aider nos radios libres à garder la tête hors de l’eau, il me revient que la semaine dernière je vous ai entretenu des déboires des radios associatives française. Dont ma très chère Radio FMR [+] de Toulouse est une des plus anciennes du PAF encore en vie après près de 45 ans. Une radio dont je vous ai mainte fois conté être un de ses membres dits historiques encore en vie lui aussi. Parler de la radio m’a permis de prendre agréablement du recul face aux dingueries des actualités de Sapiens. Même si c’était pour en dire toutes les difficultés que cette radio indispensable traversait actuellement, et de ses besoins d’aides et de dons. D’ailleurs je réitère mon appel, un seul lien pour l’aider : radio-fmr.net/don [+].
Toujours en mode de combat après ces actions pour la radio, dans la tête et dans l’effort je vais passer le relais à cet autre combat qui m’anime depuis des années à propos de notre condition [+] d’artistes -auteur·ices.
Actuellement, il faut le dire sans relâche, les artistes-auteur·ices n’ont de revenus que de leurs productions sous forme de ce que l’on nomme les droits d’auteurs, parfois (souvent !) des revenus de leurs activités annexes, comme en ce qui concerne les plasticien·nes comme moi : des ateliers, des aides à la production d’autres artistes, ou encore des conférences sur son travail, j’avoue c’est très maigre. En France il y a parfois les allocations spécifiques, bien misérables comme le RSA, qui permettent à une population précarisée de ce que l’on appelle travailleur·euses de l’art [+] d’avoir une bouée de survie. Mais ce ne sont vraiment, et justement, que des bouées de survies, qui plus est sont soumises à des conditions drastiques bien éloignées du travail artistique, double punition pour les presque 250 000 artiste-auteur·ices qui font appel à ces allocations. Je tiens à rappeler ici que la France compte près de 400 000 personnes affiliées à la SSAA [+], acronyme de Sécurité Sociale des Artistes Auteurs, ce qui fait plus de 75 % de cette population qui font appel au RSA ou autre Allocation Spécifique de Solidarité. Nous n’avons pas les droits des interprètes comme les actrices et les acteurs ou même les musiciennes et les musiciens, qui ont pour elles et eux le régime spécifique de l’assurance chômage en intermittence, le fameux graal des intermittent·es, étendu aux autres travailleur·es technicien·nes du spectacle vivant et de l’audio-visuel. Bref les créatrices et créateurs que nous sommes sont les plus mal loti·es dans le domaine des arts et du spectacle.
Voilà des années à travers des collectifs de luttes comme Art En Grève [+] il y a quelques années ou actuellement Travailleur·euses de l’Art [+], nous nous battons pour dire que l’artiste est une travailleuse ou un travailleur comme les autres. Évidemment je parle ici du point de vue du droit du travail, pas d’autre chose. Loin de moi l’idée d’y mettre une quelconque hiérarchie de valeur, je ne compare pas le labeur de l’artiste à celui d’une ouvrière ou d’un ouvrier à la chaine, ou d’un caissier ou encore d’une magasinière, ou de tout autre métier contraignant. Mais par pitié que l’on m’épargne le couplet de l’artiste et de son métier passion pour lequel il vivrait de plaisir, d’amour et d’eau fraîche. Je laisse à chaque artiste le choix de la passion ou de la motivation qui le pousse à exercer sa pratique telle qu’elle ou tel qu’il l’entend, c’est le libre choix de chacune et chacun. Personnellement je ne connais pas trop d’artiste-auteur·ice qui se complaît dans la vision romantique débile qui voudrait que l’artiste souffre pour créer des chef d’œuvres. C’est vraiment « bullshit », car c’est une vision générée par une bourgeoisie qui en profite pour spéculer, entre-autre, sur une vague sentimentale loin de la connaissance profonde des œuvres.
Bref, c’est aux artiste de renverser cette vapeur délétère, et c’est pour cela que beaucoup d’entre-nous nous nous sommes syndiqués et portons depuis des années maintenant quelques revendications dont la principale est la continuité de revenus pour les artistes-auteur·ices [+]. Mais avant cela, une petite victoire a été obtenue dans un amendement de la loi scélérate de financement de la sécurité sociale 2026. Un amendement qui maintient les représentants des artistes-auteur·ices au sein de la commission paritaire de la Sécurité Sociale des Artiste Auteurs. Et décidément, encore une fois, je vais citer la députée Anne Stambach-Terrenoir pour son autre et excellente intervention à l’Assemblée Nationale à propos de cette commission sécurité sociale des artistes et pour la défense des artistes -auteur·ices, que vous pouvez visionner sur son compte Instagram [+]. Ça fait du bien de savoir que certain·es politiques ne sont pas insensibles à notre sort
Voilà je vais vous laisser, car je suis relativement pressé, tel l’orange du titre du présent billet. Pressé de partir me plonger dans mon labeur autour des mes carnets de montagnes. Promis, la semaine prochaine je vous parlerai des élections locales toulousaines et de queques joyeuses récupérations tous azimuts perpétrées par l’équipe sortante de plus en plus radicalisée et qui paraît bien empêtrée dans de sombres affaires. Mais avant pour conclure l’édito du jour, je vais faire deux petite annonce à caractère presque personnel et transpartisanes !
Tout d’abord, puisque ce mercredi j’animerai la deuxième « Séance d’Écoute Éphémère » qui invite la super musicienne Aude Bouttard [+]. Ce sera à nouveau dans l’auditorium du Centre Culturel Bellegarde [+], 17 rue Bellegarde à Toulouse. C’est ouvert au public et c’est une entrée libre dans la limite des places disponibles. Je vous attends nombreuses autant que nombreux.
Et ensuite, pour une seconde annonce, parce que je participe à une chouette opération avec ma très chère et tendre Thérèse [+], et plein d’autres artistes invité·es par Lieu-Commun, artist run space [+]. En effet dans ce lieu d’art si emblématique de la lutte pour la reconnaissance des artistes plasticiennes et plasticiens à Toulouse, aura lieu vendredi prochain la « liquidation » par tombola de la Coop [+], c’est à dire un tirage au sort d’œuvres d’artistes mis en jeu lors du finissage de l’exposition en cours. C’est le vendredi 14 novembre à partir de 18h, à Lieu Commun donc, 25 rue d’Armagnac à Toulouse.
C’est ainsi que je termine cette Chronique du lundi 10 novembre 2025, bien pressé… Sur mon site web philippepitet.com je vous laisse avec un dessin du temps jadis, à une époque où j’essayais d’étudier l’art du côté des Îles Baléares, à travers les champs d’amandiers et d’oliviers. Et si vous m’écoutez sur les ondes ou les électrons de notre Radio FMR [+], nous traversons le monde et derrière ces mots, pour une nouvelle semaine, vous entendez une composition créée à Beijin (Pékin en français !) et captée dans une performance à la radio en 2004, pompeusement appelée « intercontinentale » à l’époque des technologies IP naissantes.
Je rappelle à toutes les auditrices et tous les auditeurs, que sur la rubrique « Journal – Diary » de mon site web : philippepitet.com, vous trouverez le présent texte écrit avec tous les liens en référence de mes sources. J’ai beau ne pas être un journaliste et bien loin de cette prétention, je ne suis qu’un artiste bourré de subjectivité dans mes propos, mais j’essaye d’étayer au maximum ceux-ci à travers des arguments journalistiques loin de la propagande ou des fake news et à l’opposé de l’univers du complotisme, vers lesquels je vous renvoie toujours en liens. N’hésitez pas à surfer si vous voulez vous faire une opinion honnête sur le monde qui nous entoure. A diluns venent, addisiatz amigas e amics.

Audio diffusé la semaine du 10 novembre 2025 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :
La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP

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