« Fragile ! »

9 avril 2015 § Poster un commentaire

015-Fragile

– Note d’intention // Note of intent

« Fragile ! » est le 2e volet d’un travail que je poursuis autour de la mémoire. Cette mémoire qui nous amène de l’intime au collectif. Après l’installation « Puisqu’Elle est partie, Elle est partout », cette nouvelle recherche, une installation qui intègre elle aussi des images et des sons d’un passé proche décomposé, s’inscrit dans un parcours de l’intime, comme une courbure de l’espace-temps entre ma mémoire et celle de l’autre.
« Fragile ! » Is the second part of a my work about memory. This memory brings us from the intimate to the collective. After the installation « Puisqu’Elle est partie, Elle est partout », this new research, an installation which also integrates pictures and sounds of a very close and decomposed past, is part of a journey of the intimate, as a curvature of space-time between my memory and that of the other.

Si la mémoire est le stockage de l’information, nous parlons subjectivement de souvenirs. Cette installation interroge notre capacité individuelle à nous souvenir de faits passés qui ne sont pas dans notre mémoire propre mais dans une mémoire collective ou globale.

Elle interroge aussi une figure récurrente des arts de la représentation la présence/absence. Depuis longtemps les arts visuels sont liés à la notion d’absence. Un premier enjeu est de comprendre comment l’œuvre est intimement liée à cette notion d’absence. L’autre enjeu est de comprendre comment on peut y parvenir, à partir de l’image ou de la forme pour matérialiser et donner à voir l’espace vacant, le vide… L’absence donc.

Ce labeur en cours de développement prend forme autour du travail de la comédienne, performeuse et metteuse en scène Julie Pichavant de la Zart Compagnie, en m’emparant de sa création scénique : « Syndrome Marilyn » comme matière et postulat de départ. En quelque sorte une mémoire d’une trace éphémère qui pourrait avoir plusieurs points de vues divergents et/ou convergents.

If brain memory is the storage of information, we speak subjectively of recollection. This installation questions our individual ability to remember past events that are not in our own memory but in a collective or global memory.

It also questions a recurring figure of the « arts of representation » the presence / absence. Visual arts have long been linked to the notion of absence. A first challenge is to understand how the artwork is closely linked to this notion of absence. The other issue is to understand how we can achieve it, from the image (picture) or the form (volume) to materialize and to give to see the vacant space, the void … The absence therefore.

The work being set up is based on the work of the actress, performer and stage director: Julie Pichavant (Zart Compagnie), I took over her stage creation: « Syndrome Marilyn » as a subject and starting postulate. Something like a recollection of an ephemeral trace that could have several divergent and / or convergent points of view.

Philippe Pitet
Sabadell, le 23 mai 2015.

L’installation a été mise en forme à l’Estruch – Fàbrica de Creació de Sabadell (Espagne-Catalogne), lors d’une résidence de création du 8 au 29 mai 2015 avec la Zart Compagnie. En 2015 sa présentation a été programmée pour partie ou dans son état définitif lors des événements « Laid Back » organisés par l’Atelier TA, ainsi qu’à Lieu-Commun dans le cadre de l’édition 2015 de FIMM[+].
This installation was set up at Estruch – Fàbrica de Creació de Sabadell (Spain-Catalonia), during a artistic residency from 8 to 29 May 2015 with the Zart Compagnie. In 2015 its exhibition was programmed partly or in its final state during the « Laid Back » events organized by the Atelier TA, as well as at Lieu-Commun as part of the 2015 edition of FIMM[+].

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Présentation dans le cadre de : // Exhibition within:
FIMM[+] -2015 @ Lieu-Commun, Artists Run Space – Toulouse

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– Dispositif // Device

Technique mixte :
Bois, briques de terre cuite, ciment, photos, colle, vernis acrylique, mini hauts-parleurs, capteurs et électronique programmable embarquée.
Dimensions : largeur 1,98m ; hauteur 1,66 m ; profondeur 1,40m.
Mixed techniques:
Wood, clay bricks, cement, photos, glue, acrylic varnish, mini speakers, sensors and on-board programmable electronics.
Dimensions: width 1,98m; height 1.66 m; 1.40m deep.

L’installation est un mur de briques dont la plupart sont imprimées des traces photographiques du spectacle Syndrome Marilyn, des images prises « hors-spectacle ». Certaines briques creuses jouent subrepticement des sons pris lors des répétitions du spectacle. Glissements de pas, bruits de portes, touches furtives sans paroles.
This installation is a brick wall, most of which are printed with photographic traces of a theater performence Syndrome Marilyn, photographic pictures taken « off-show ». Some hollow bricks surreptitiously play sounds taken during the rehearsals of the show. Footsteps sound, door noise, stealthy keys without words.

 

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– Montages // Settings

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– Son // Sound

En cours de travail, bientôt // Work in progress soon available

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– Dialogues et réseaux sociaux // Dialogues on social networks

MM. : C’est la fin des soldes, fragile ?????????
PhP. : « Fragile ! » sera sûrement, ou peut-être, ou non, le titre de ma prochaine installation. Le process débute et se met en œuvre. Pour résumer je vais essayer d’interroger quelle substance peut se fracturer en l’être humain… Dans notre monde où la superficialité est si prégnante, à un certain moment, cela pourrait bien passer par les soldes M******a !!!
À suivre…
MM. : Je comprends donc qu’il s’agit d’un acte de résistance. Et de la recherche fondamentale.
PhP. : Acte de résistance je n’en sais rien, mais recherche fondamentale, oui sûrement. Un travail de laboratoire en tous cas !
JV. : Un « cou de pied au cul » avec ce genre de pompe sa doit faire mal, non?
JC. : C’est drôle, moi je trouve ça très poétique, on imagine bien, un pied « fragile », une cheville fine un début de jambe élégante, à la fois absente et très présente dans son évocation…et fragile, tant par la faiblesse physique qu’elle suggère que par une certaine idée de la femme qui se résume de plus en plus à un souvenir nostalgique. Pauvres hommes, amoureux d’une hombre, sortie de l’état de nature pour devenir leur création…comment aimer ce que l’on cherche à fuir ?
PhP. : Merci J****e de cet éclairage poétique. C’est vrai que je ne vois pas beaucoup de poésie dans mon image, ne cherchant pas un effet ni esthétique, ni frontal. Cette image est brute et elle est un point de départ de travail plutôt autour de la mémoire, des mémoires et des processus d’encodages de ces dernières dans nos cerveaux de sapiens. Un peu le sens de mon boulot plastique et visuel autour des processus cognitifs. Et là en l’occurrence des processus de fractures dans nos mémoires, qui passe à coup sûr (ou non !) par une certaine fragilité. Ici l’on voit l’absence d’un pied alors que l’on parle du cerveau… J’aurais tout aussi bien noter « Ceci n’est pas un cerveau » plutôt que « Fragile » !
Et pour garder humour – condition impérative afin éviter de se prendre au sérieux alors que les cimetières sont emplis de personnes irremplaçables – , c’est sûr J**e que des fois il faut se donner des coups de pieds au cul pour ne pas se prendre la tête !
JC. : Bon, j’ai quelques interrogations et vous pardonnerez, je l’espère, l’ignorance dont elles témoignent. Tout d’abord l’objet de votre recherche : … « fracture d’une substance »…référence à un monde physique et association de phénomènes mécaniques et chimiques. Tout cela appliqué à un concept « la mémoire » qui s’imprime matériellement sur une image (votre image), suivant un certain code, dont vous cherchez la clé. Ais je bien compris ? Ensuite, est il possible de dire que cette image serait une impression qui traduit une réalité « conceptuelle », un souvenir, à l’instar des œuvres impressionnistes qui traduisent une réalité physique, un « paysage »? Le tout suivant un certain code, dont nous n’avons pas la maîtrise ! Ce qui m’intéresse dans votre démarche c’est la traduction matérielle (votre image) de quelque chose d’immatériel (un souvenir quasi instantané ainsi que le processus qui le génère). Belle alchimie !
PhP. : Chère J****e, il n’y a pas à vous excuser de vos interrogations. Elles sont légitimes et donne sens à ce labeur plastique en cours, puisque là est le principe du : « s’interroger sur le monde qui nous entoure ».
En tout cas ça me réjouit.
JC. : 🙂
PhP. : Quand je parle de « fracture d’une substance », je suis effectivement dans le signifié du mot « fragile » ou « fragilité ». Donc tout aussi effectivement, vous l’avez parfaitement compris, cette image (partie d’une installation en devenir) est dans le monde réel du processus de causalités physiques, chimiques, etc.
Bien évidemment, vous l’avez aussi compris, en m’emparant du concept générique de « mémoire » (sachant que le doute subsiste et risque de subsister encore longtemps entre « la mémoire » et « les mémoires »), je suis dans la recherche formelle. Et vous l’avez donc encore très bien compris : il y a quelque chose de l’impression dans cette image (passage nombriliste de ma propre mise en perspective dans l’histoire de l’art) qui fait « parler » notre (nos) mémoire(s) à titre individuel comme collectif. Comme toujours et comme beaucoup d’autres que moi, j’essaye de montrer que sur ce monde qui nous entoure, autrement que par des mots littéraires ou philosophique, il peut y avoir une réflexion, une approche et des interrogations « sensibles ». L’image, ou ce que l’on en voit, peut faire sens en dehors de sa première accroche esthétique. Mais ce n’est que le début. Je travaille ! Dans tous les cas je vous remercie sincèrement pour votre réflexion qui en peu de mots écrit et décrit ce que je n’aurais pas pu mieux exprimer !
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Le projet « Fragile ! » a pu être réalisé grâce aux soutiens
de la Zart Cie, de Combustible , de l’Atelier TA et de Radio FMR.
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