Fassbinder – In Arbeit // 20.01.2016 @ La Cinémathèque de Toulouse
24 décembre 2015 § Poster un commentaire
Dans le cadre du projet « Fassbinder – Work In Progress » , mené avec Julie Pichavant et sa Zart Cie.
Après « Fragment Fassbinder » à la Cave Poésie de Toulouse, ce deuxième volet d’un Workshop qui se déploiera tout au long de l’année 2016, aborde une nouvelle fois l’univers de Fassbinder. Précédé par une conférence de Claire Kaiser, maîtresse de conférences à l’université Bordeaux-Montaigne spécialiste de cinéma de langue allemande, et suivi par la projection du film « Die Dritte Generation » (« La 3e génération »).
Une 2e étape du projet « Fassbinder – Work In Progress » à la Cinémathèque de Toulouse dans le cadre de la rétrospective R.W. Fassbinder. Elle formalisera une recherche au sein de l’univers prolifique du cinéaste, du dramaturge, du fondateur de l’Anti Teater, de sa famille artistique, de l’homme excessif, de l’être omniscient.
Sous forme d’une lecture-installation regroupant des entretiens et enregistrements, cette enquête en partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse, le Goethe Institut, la Cave Poésie, le CREG (Centre de Recherches et d’Études Germaniques), la Section d’allemand et le CIAM– La Fabrique Université Toulouse – Jean Jaurès, poursuit « l’être » Fassbinder.
Parler de R.W. Fassbinder c’est faire resurgir l’intensité d’une vie. Artiste à la trajectoire fulgurante, il sera l’auteur d’une quarantaine de films pour la télévision et le cinéma en l’espace de treize années. Fassbinder a été l’un des critique socio-politique les plus mordants de l’après guerre, il revendiquait « Je ne lance pas des bombes, je fais des films ». Son cinéma travaille contre le conformisme, pour nous libérer de la peur.
En 1977, l’Allemagne brûle : le patron des patrons, Hans Martin Schleyer, est kidnappé, des membres de la Rote Armee Fraktion (Fraction Armée Rouge) prennent en otage un avion afin de réclamer la libération de la Bande à Baader, alors emprisonnée. Cela se soldera par la mort des terroristes dans l’avion, ainsi que par les suicides des trois prisonniers : Baader, Raspe et Ensslin. À la suite de ces événements qui choquent tout le pays, plusieurs réalisateurs se voient proposer la réalisation d’un court métrage, inséré dans un long : L’Allemagne en Automne. Fassbinder se filme chez lui lors d’une conversation fascinante avec sa mère. En 1979, trois ans avant sa mort, le cinéaste aborde à nouveau la question du terrorisme dans « Die Dritte Generation » (La troisième génération) dont le sous-titre est : « Une comédie en six parties, pleine de tension, d’excitation et de logique, de cruauté et de folie, comme les contes (que l’on raconte aux enfants) pour les aider à supporter leur vie jusqu’à leur mort ».
Les films de Fassbinder font ressurgir l’humain dans la catastrophe, font naître l’envie de vivre à la hauteur de nos désirs. La nécessité de ne jamais céder à la peur de la peur. « Le fond de ma pensée, écrira t’il, est que la terreur ne sert jamais la population, elle sert toujours l’état, et l’état a toujours besoin d’un ennemi pour affronter ses crises intérieures. »
Quel portrait aurait il dressé de nos sociétés aujourd’hui? Quelles questions provoque-t’il chez nous?