Résidence de création – Collaboration artistique avec Zart Cie // du 25.04 au 13.05 2016 @ Le Ring – Toulouse
27 mars 2016 § Poster un commentaire
Intervention dans le processus de création autour du nouveau texte de Julie Pichavant (Zart Cie) : Les poissons ne posent pas de questions.
Collaboration pendant trois semaines à la création de ce nouvel objet scénique de la Zart Compagnie. Aide artistique à la conception de la scénographie dans la démarche contributive globale de la Compagnie : créations visuelles, mises en perspectives graphiques et plastiques, mais surtout création vidéos.
« Je suis dans l’avion, un avion qui m’emmène au Brésil. Je survole le monde et j’emporte le Monde avec moi. Vol régulier Air France- Rio de Janeiro, un Airbus A330-200. Je lis le Monde, les faits divers : le corps d’une femme d’origine asiatique, âgée d’environ 35 ans, a été retrouvé dimanche soir sur la plage de la Pointe aux oies, à Wimereux, la plage de mon enfance. Il s’agit probablement d’une clandestine qui tentait de traverser la Manche à la nage, vêtue d’une combinaison de natation, la jeune femme avait plié dessous des vêtements secs, emportés des produits énergisants et portait une boussole autour du cou. Une autopsie va être pratiquée mais les poissons ne poseront pas de question. »
« Ainsi Julie Pichavant pose-t-elle la situation générique de son prochain solo, troisième création après Syndrome Marilyn et R.I.P. Rest in peace. Il s’agit d’un monologue en adresse directe, engageant le corps, appuyée sur l’univers sonore. Entre cette migrante qui meurt pour survivre et cette européenne qui se meurt d’ennui, l’actrice trace une trajectoire tentant de relier deux pôles extrêmes et donner ainsi un visage à la catastrophe. Le fait divers s’institue tragédie. Il est avéré que les poissons n’ont que trois secondes de mémoire. Resterons-nous comme eux à tourner en rond dans notre bocal ? Une performance pour nous réveiller, pour dégager notre horizon. »
Michel Mathieu
Travail de laboratoire autour des textes de Julie Pichavant, par la création d’un univers visuel qui viendra se mettre en perspective, tout d’abord du texte, du jeu performatif de Julie, de la mise en scène, puis de la scénographie, du travail de création lumière de Patrick Cunha et enfin de l’univers sonore de Fabrice Camboulive. Labeur autour d’une collaboration complète avec l’équipe de Zart Cie, la confection d’une « dentelle » en équipe !
Gilles Deleuze pensait qu’il existe un cri philosophique, que ces cris philosophiques sont comme les cris des poissons.
Questionner une tragédie devenue quotidienne, « ceux qui ne veulent pas crever en silence meurent noyés ».
Le texte écrit par Julie Pichavant trace deux trajectoires de vies opposées qui s’unissent dans une même voix.
Des dates de rendus de cette résidence par la Zart Compagnie au Ring sont prévues, elles sont destinées aux professionnel⋅le⋅s : mercredi (générale) 11/05 à 18h00 ; jeudi 12/05 à 14h et çà 19h30 ; vendredi 13/05 à 14h.
« Cette étape de travail est inscrite dans un cycle de créations autour de la version française de ce projet qui sera menée en plusieurs étapes jusqu’en janvier 2017. »