22.05.2023 – Chronique du lundi

22 mai 2023 § 1 commentaire

La pluie ne suffit donc pas, même de l’autre côté du Rhin…

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas au réveil dans un petit matin endormi que je commence à composer cette nouvelle Chronique du lundi 22 mai 2022. À l’heure où je commence à imaginer cet éditorial du jour, il n’est pas loin de 16h30 sous un beau soleil de printemps transperçant ces nuages qui ont tapissé jusqu’alors un ciel maussade et lourd. Amies et amis internautes ainsi que toutes et tous les autres qui suivez mes élucubrations hebdomadaires je vous y souhaite une sincère bienvenue.

Ce matin je me suis réveillé en me disant que j’allais plonger dans une nouvelle semaine marathon avant de m’absenter un long weekend, loin dans les brumes nordiques, pour enchaîner ensuite sur une nouvelle semaine où je diffuserai mon savoir faire à de jeunes étudiant·e·s qui cherchent leurs voies respectives dans le milieu des métiers dits créatifs de l’audiovisuel. Mais je n’y suis pas encore et il me faudra pédaler fort dès aujourd’hui pour boucler tout ce que j’ai en suspens et surtout en cours avant de faire voir le monde à ces jeunes gens en dehors des clips stéréotypés à l’esthétique « TikTokienne » et au son « vocodeurisé » à outrance. Ainsi pour moi ce tout début de semaine carbure déjà « poignée dans le coin ». Et c’est donc en pleine après-midi que je vais finir par vous conter mes mots traditionnels du lundi. Un éditorial très court mais concis, comme j’en ai fait la tendance du moment.

Il pleut parfois en ce moment, enfin quelques gouttes tombent en averses depuis plusieurs semaines à présent, nous avons le sentiment de respirer et de voir le spectre de la sécheresse s’éloigner. Mais toute cette pluie ne suffira pas nous le savons bien. Et quand il pleut sous nos latitudes la tournure que prend ces épisodes pluvieux est plutôt de l’ordre de la tropicalisation [+] comme nous l’avons vu dans la pénisule italienne en Emilia-Romagna [+] la semaine dernière.
Ces derniers jours je me suis rendu dans mon vieux Tarn vers les rives du Dadou et de l’Agout, gouter mes vieilles pierres familières. J’observais avec joie ce paysage qui reste vert, mais jusqu’à quand ? Un peu partout du Nord au Sud de l’Ouest à l’Est les restrictions d’usage de l’eau sont déjà appliquées. C’est le moindre mal, comme on peut le voir dans cette carte de Propluvia [+], que de prendre conscience de notre dépendance à notre environnement. Nous n’avons qu’une seule planète, et nous sommes tellement peu de choses [+] dans l’immensité de l’univers. Et en roulant à travers mes vertes vallées tarnaises je me disais la semaine dernière qu’aucune technologie ne sera plus puissante que notre bienveillance à l’égard de notre Terre.

D’ailleurs en parlant de technologie, vendredi soir en marge d’un chouette concert de musique amplifiée qui sentait bon la sueur de fond de bistrot, sur la terrasse de ce bistrot justement bien connu du milieu underground de la ville rose, pour une fois que j’étais et que je sortais dans ma ville natale, j’ai engagé une intéressante discussion avec des ami·e·s à propos de ces fausses peurs suscitées par l’IA (Intelligence Artificielle [+]) en milieu artistique. Un outil qui somme toute ne saura jamais n’être qu’un instrument basé sur les statistiques de l’esthétique du moment puisée dans des algorithmes [+] et dans « big data » [+]. Données qui finalement ne sont que le reflet de la culture extrêmement restreinte du monde du divertissement culturel dans lequel nous plonge la société de consommation capitaliste dans laquelle nous nous noyons. Ces outils évidemment culturellement pauvres qui ne puissent que dans cette horloge universelle de l’image tellement bien décrite depuis longtemps par des théoriciens et artistes comme Peter Watkins [+] ou Chris Maker [+] pour ne citer qu’eux, ne sont juste que des outils qui laissés à eux-mêmes ne sauront pas avoir le génie de l’esprit humain, mais qui peuvent comme tout outil devenir des « pharmakons » [+] utiles.
Bon bref, il me semble vous avoir déjà entretenu de ces sujets qui tournent autour de ces fameuses Intelligences Artificielles, avec l’âge j’ai une fâcheuse tendance à radoter. Mais enfin je vais me permettre de vous redire à quel point cet autre artiste et théoricien qu’est Gregory Chatonsky peut nous éclairer sur le sujet [+].
Tout cela je vous l’ai souvent exprimé dans mes Chroniques du lundi passées. Comme je vous y enjoins depuis plusieurs semaines : n’hésitez pas à remonter le courant de ces éditoriaux du temps qui passe sous mes yeux et des idées que je partage avec vous tous les premiers jours de la semaine depuis longtemps à présent.

Alors aussi pendant un temps, dans ces moments de mon expression, je me suis souvent lâché à propos des turpitudes politiques du monde qui nous entoure et plus particulièrement de celles qui secouent la République Française
Je ne ferais pas trop de commentaires aujourd’hui, si ce n’est que de voir amusé les contorsions d’un pouvoir à vouloir faire passer à tout prix ses contre-réformes. Le feuilleton de celle qui concerne nos modalités de retraites n’en finit pas ainsi qu’on peut le voir en regardant et écoutant cette vidéo en lien [+]. Mais franchement sur ce sujet de la retraite les faits sont têtus n’en déplaise à tout le bourgeois des beaux quartiers [+], qui pourront en profiter se délectant d’observer tous ces gueuses et ces gueux du lumpenproletariat [+] crever la bouche ouverte.

Voilà que j’arrive à la fin de cette chronique du jour. Non sans vous avoir annoncé une prochaine exposition sous l’égide de la formidable curatrice et commissaire d’exposition qu’est Conny Becker [+] qui gère et anime avec brio « Die Rezidenz » [+], dont je vous ai parlée avec enthousiasme plus d’une fois il me semble. Une exposition organisée au sein du Musée de la résistance [+] à Vassieux-En-Vercors, sur le plateau du Vercors comme le nom de la localité l’indique, sur ces plateaux montagneux qui virent un des plus héroïques mouvements de résistance à l’occupant nazi lors de la seconde guerre mondiale dans le maquis [+].
Vassieux se situe juste au dessus de notre précieuse cité de Die et des sources de la Drôme que nous aimons tant avec ma chère et tendre Thérèse [+]. Cette expo au Musée de la résistance est intitulée « Liebe Résistance », elle présentera les travaux de Claudia Balsters [+] et d’Hannah Goldstein [+], deux jeunes artistes allemandes qui auront la rude tâche d’interroger cette sombre période de l’histoire des humain·e·s. Le vernissage aura lieu dimanche prochain 28 mai 2023 à 15h en présence des artistes. Mais n’ayez crainte elle sera visible près de 9 mois, jusqu’au 29 février 2024.

Sinon en parlant d’artistes allemandes ou allemands vous pourrez en rencontrer aussi à Toulouse pour l’exposition « L’Espace En Question » à Lieu-Commun – Artist Run Space [+] qui s’est associé avec Weltkunstzimmer [+] de Düsseldorf pour présenter une proposition du duo Icônosphère, Rébecca Konforti [+] et Romain Ruiz-Pacouret [+]. Une exposition qui se vernit ce jeudi 25 mai pour se dérouler juqu’au 1er juillet prochain, avec les artistes : Sibylle Czichon [+], Rébecca Konforti, Sabrina Podemski [+], Manuel Pomar [+], Romain Ruiz-Pacouret, Wolfgang Schaefer, Katharina Schmidt [+] et Emmanuel Simon [+].

Et puis le même soir que le soir du vernissage de cette exposition à Lieu-commun, dans la même ville il va falloir se dédoubler. En effet ce formidable artiste qu’est Nicolas Jaoul [+] présente son « Jaouloscope »[+] au Dada [+] avenue Honoré-Serres de la Cité Mondine, près d’Arnaud-Bernard. Le Jaouloscope est « une œuvre d’art optique permettant la contemplation individuelle ». Nicolas est un de mes camarades de jeux dans le cadre de la résidence Utoparc #2 [+] en cours dont je vous ai entretenu les tenants et aboutissants (ou presque !) les deux dernières semaines,
Alors je sais, j’avais claironné il y a quelques semaines que j’abandonnais les annonces d’expos ou d’événements à venir. Mais pour les ami·e·s proches il y aura toujours des exceptions !

Sur ce vous laisse, je repars travailler à ma résidence en cours à Lahage près de Rieumes dans ce Sud toulousain qui suit les bords de la Garonne en direction de sa source. Mais aussi, cette semaine, sur d’autres sujets du côté de la Ville rose avec des jeunes gens et des interrogations visuelles autour de violences faites (essentiellement) aux femmes en milieu festif en compagnie de la FFPE [+]. Éclectisme quand tu nous tiens… Bref il y a du taf comme on dit !
Je vous laisse aussi avec un vieux boulot exhumé des vieux murs d’une vieille maison de campagne, alors que je cherchais la semaine dernière quelques affiches dont je vous parlerai la semaine prochaine. Des peintures exécutées au tournant des années 70 et 80 du siècle dernier, du temps où je m’adonnais aux joies du pochoir sur papier, en parallèle de mes dessins et autres travaux graphiques.
Guten Abend, eine schöne kommende Woche, bis nächsten Montag gleicher Standort!

Photo d'une peinture au pochoir et feutre sur papier du plasticien Philippe Pitet : "Dancing à Danzig", 1981
« Dancing à Danzig ». Peinture bombe au pochoir sur papier, feutre – 1981

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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