03.07.2023 – Chronique du lundi

3 juillet 2023 § 1 commentaire

Triste colère !

Le temps passe à une incroyable vitesse, tout du moins à mon goût. Quelques lignes plus loin sur le blog de mon site et nous voici rendus au matin du deuxième lundi de l’été 2023. À l’heure où je compose ces mots, nous sommes donc le 3 juillet de cet été là, pas loin de 8h du matin.
J’avoue ne point m’être réveillé aux aurores du jour, mais cela ne m’empêchera pas de vous souhaiter la bienvenue dans cette nouvelle Chronique du lundi.

Je ne me suis pas réveillé aux aurores pour la bonne et simple raison que je m’octroie une paire d’heures de repos après ma sortie de résidence PAHLM [+] sur le site Bordanova de 3PA [+] à Lahage [+], avant de repartir dans la chaleur de mes actions artistiques.
Une résidence dont je vous ai évidemment parlée plus d’une fois ces dernières semaine.
Un temps de création de près de deux mois en compagnie, alternée pour les uns et soutenue pour les autres, de mes acolytes Thomas Deudé, Nicolas Jaoul et Stéphane Castet de l’Atelier TA [+] et du Collectif IPN [+] avec qui je partageais ces précieux moments. Mais aussi en compagnie de très créatives et créatifs élèves de seconde année en design de l’Isdat [+] accompagné·e·s par leur non moins formidable professeur Michel Gary, et aussi de jeunes talents fraichement diplômés comme Nikita Suaud… Tout ce monde se reconnaîtra et toutes personnes extérieures n’aura qu’à aller sur place, à Lahage, pour voir tous ces labeurs dans ce superbe parcours Utoparc, et aussi compulser mes précédentes Chroniques du lundi pour consulter les liens que le web nous propose afin de consulter les informations sur ces magnifiques artistes.

Ce matin du coup, je serai une nouvelle fois très bref. Je ne m’étalerai pas plus dessus, sauf à vous dire tout le bien que je pense du superbe travail de terrain qu’effectue l’artiste Carl Hurtin [+], formidable cheville ouvrière et coordinateur infatigable cette structure Pratiques Artistiques Hors Les Murs qui nous a invités. Il mène des actions précieuses et salutaires dans lesquelles les territoires ruraux prennent la part belle dans les territoires de l’art contemporain. C’est simplement inestimable.
Je ne serais donc pas prolixe dans ce billet du jour, d’autant que tout pris à cette résidence avec mes camarades de jeux et les adorables hôtes qui nous ont accueillis à 3PA, tout décousu que fut ces temps de résidence, en sortant de cette bulle hautement bienveillante qui réfléchit aux transitions douces vers un avenir pérenne, je découvre une actualité incroyablement effrayante à l’inverse de ce cocon dans lequel j’ai vécu ces belles journées de réflexions. Ce matin je suis très en colère.

Car l’actualité que je découvre pourrait se résumer ainsi : les policiers ivres de puissance derrière leurs armes et sous leurs uniformes tuent, ils ne tuent pas toujours impunément, mais ils tuent régulièrement. Tout donne à croire que ces personnes sont sélectionnées pour leur capacité consubstantielle à l’agressivité. Instrumentalisés par la suite par un pouvoir qui gouverne à travers la violence et la peur à défaut d’obtenir l’adhésion de sa population. Et pour parodier la phrase d’un célèbre animateur de télévision du temps jadis : « la France a peur » [+]. Mais à présent elle finit par avoir peur de sa police. La peur est une camisole sociale imparable et la violence reste inéluctable lorsque l’on décide de faire du maintien de l’ordre au lieu de garder la paix.

Ce pouvoir gave les poches des plus riches au présent en violentant les précaires et en détruisant les chances de survies pour les générations futures. Il est détestable. Bien sûr ce pouvoir français actuel est loin d’être le seul déplorable sur Terre. Mais il détient tout de même beaucoup de records dans la turpitude.
Et tout ce que je lis de commentaires affligeants comme : « va voir en Russie si c’est mieux ! », est totalement stupide. Il émane d’une incroyable autosatisfaction déculpabilisante de la part de celles et ceux qui entretiennent ces gouvernements à la solde du bloc bourgeois. Pouvoir qu’il soit libéral, autoritaire, voire fascisant comme ça nous pend au nez aux prochaines élections, car soyons-en sûres autant que sûrs l’extrême-droite au pouvoir est une option de plus en plus visible de ce fameux bloc bourgeois.

Bref utiliser des armes pour tuer des gamins quelle que soit la connerie adolescente qu’ils aient perpétrée est une ignominie sans nom. Je n’irai pas plus loin dans ma colère à l’orée d’un été qui est chaud là où on ne l’attendait pas. Mais s’il est sûr que la France a peur, la révolte gronde en son sein et avec toutes les faibles armes intellectuelles dont je dispose, il est aussi sûr que je suis de cette révolte sans hésitation. Car mes armes d’artiste, entre mots et images, resteront toujours au service de la raison et la raison est loin d’être du côté du pouvoir en place.

Je vous souhaite tout de même une belle semaine d’été et vous laisse avec une photo d’un coin de mon installation de « microbassines » à Utoparc. Une installation champêtre qui déploie donc 100 bassines sur 450 m2. Je pars vite rejoindre ma chère et tendre Thérèse [+], et vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle Chronique du lundi. Adissiatz !

Fragment de l'installation "Microbassines" sur le site de Bordanova à Lahage (FR-31) par le plasticien Philippe Pitet. Crée dans le cadre d'une résidence PAHLM (Utoparc) - Juin 2023
Installation « Microbassines » à Utoparc, Bordanova – Lahage (FR-31) – Fragment – Juin 2023

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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§ Une réponse à 03.07.2023 – Chronique du lundi

  • Avatar de Joël Hamm Joël Hamm dit :

    Je partage cette colère et cette analyse politique. En octobre dernier, mon roman « Le réveil du crabe lune » est paru aux éditions Zonaires et je déplore que les événements qui agitent le cœur de ce livre soient encore d’actualité.

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