31.07.2023 – Chronique du lundi
31 juillet 2023 § Poster un commentaire
Aussi fin qu’une tranche de vie
Aujourd’hui au plein cœur de l’été, en ce 31 juillet 2023, j’entame tard et en dilettante cette nouvelle Chronique du lundi. Je vous y souhaite derechef la bienvenue évidemment.
Il est déjà bien tard, plus de 9h du matin à l’heure où je commence cette rédaction de mes impressions et de mes pensées autour du temps qui passe sous mes yeux, et parfois les vôtres. Au dehors l’effervescence estivale de Die est déjà bien entamée. Cette journée sera pour ainsi dire le paroxysme du chassé-croisé des vacanciers en juillet et août, le bruit sourd des motos qui accostent l’hôtel Saint Domingue ou l’hôtel des Alpes en témoigne.
Notre petite famille recomposée est ici depuis une semaine à présent. Nous avons rejoins nos quartiers d’été dans cette ville natale de ma chère et tendre Thérèse [+], une petite ville comme nulle part ailleurs et que j’ai adoptée ainsi qu’elle l’a fait à son tour pour moi. Et même si nous ne jouissons plus de la maison familiale qui nous accueillait un temps presque quatre mois de jours heureux étalés le long des saisons de l’année, nos ami·e·s sincères sont là et nous accueillent si adorablement dans leur grande maison de la rue commerçante de la Cité Voconces.
Bon bref, je m’aperçois au bout de quelques mots déroulés dans un babil approximatif que je vous narre piètrement mes vacuités estivales, sans pour autant les rendre intéressantes… Aussi de ce pas et en attendant un peu d’inspiration, je vais « faire un break » comme on dit et partir prendre un petit-déjeuner nourrissant afin de donner assez d’énergie à ma matière grise pour qu’elle démarre enfin. Peut-être parce qu’aujourd’hui est le jour d’anniversaire d’un triste assassinat [+] qui plongea le monde dans la guerre et le socialisme dans la tourmente des nationalisme putrides tournant le dos à ses idéaux internationalistes. Fort heureusement c’est aussi le jour d’anniversaires de personnes proches que j’embrasse fort, en priant tout aussi fort les autres personnes de bien vouloir m’excuser pour ces expositions bien inintéressantes autour de ma vie privée.
Je reviendrai donc plus tard dans ces lignes avec un peu plus d’inspiration, je l’espère. Où alors j’irai à la rivière y griffonner quelques dessins de carnets. Mais quoiqu’il en sera je vous retrouverai d’ici la fin de ma journée pour compléter mon billet du jour, en mot comme en image !
Me voilà de retour devant mon texte du jour après un petit-déjeuner bien trop copieux pour l’activité physique que je mène depuis une semaine. Une activité comme vous l’aurez présumée : placée sous le signe du farniente !
Alors qu’il est ici déjà question du déjeuner qui se pointe à vive allure, l’enfance n’a pas de pitié pour nos entrailles occidentales repues, mon cerveau essaye de démarrer tel un diesel cacochyme.
En relisant mon billet de la semaine dernière je vois que tout occupé à m’en prendre aux turpitudes du stupide gouvernement remanié de la République Française, je n’ai pas abordé cette très excellente nouvelle à propos des élections législatives [+] Outre-Pyrénées : l’extrême-droite y a reculé, malgré les annonces d’une presse qui se réjouissait à l’avance du naufrage d’un gouvernement de gauche qui n’avait aucune grâce aux yeux du bloc bourgeois. Lui préférant comme toujours une solution fascisante. Cette information on l’aura remarquée n’a reçu qu’un faible écho dans une presse française qui n’a de cesse que d’encenser les victoires électorales des droites et des extrêmes-droite antisociales du vieux continent, tout en faisant de moins en moins semblant de s’en horrifier.
Alors oui la droite dite parlementaire est légèrement en avance sur la gauche dite gouvernementale dans ce pays fédéral de la Péninsule Ibérique, alors oui, aucune majorité parlementaire ne s’y dégage pour le moment, quoiqu’il en soit on souhaite toujours voir gagner les forces du progrès même si la démocratie parlementaire reste encore et toujours un instrument d’exploitation aux mains avides du bloc bourgeois.
Sur ces réflexions relativement presque réjouissantes mais néanmoins ambivalentes, il est pas loin de 13h dans mon présent continuum espace-temps, pour le coup je vous quitte une nouvelle fois. N’ayez crainte je ne me priverai pas de revenir après mon déjeuner.
Ce qui est fait un saut de ligne plus loin ici dans votre lecture ou votre écoute, mais pour moi le narrateur : quelques heures plus tard. Pour tout vous dire c’est encore une fois bien repus d’un déjeuner équilibré certes fort mais peu frugal que me voilà replonger dans cette chronique du jour en plein milieu de cette chaude après-midi du dernier jour de juillet.
La chaleur qui reste presque douce cette année ici au pied du Vercors me fait penser à la surchauffe des esprits en France, douce-amère mais en forme de dangereuse pente bien difficile à remonter.
Les tentatives d’assassinats [+] sur des militants de La France Insoumise, dans l’indifférence générale, la sédition policière [+] organisée par des syndicats factieux d’extrême-droite et soutenue au cœur même de l’exécutif, de l’intérieur à la justice, nous rappellent un épisode pas si lointain il y a 40 ans en 1983 d’une fronde de cette même police qui fut mise à pas par le président de l’époque. Préfets, directeurs et policiers séditieux furent mis à pied et limogés [+] sans aucune indulgence pour le bon fonctionnement des institutions républicaines de ce temps si proche, qui me semble si lointain à présent.
Hélas le traitement de crise n’est plus le même et les forces sont bien inversées au même titre que les valeurs qui sont sensées être celles de notre République Française aux mains de la mafia capitaliste et d’arrivistes des droites du centre jusqu’à l’extrême, sans scrupules et maniant les ficelles de la peur comme autant de manipulations crapuleuses à leurs profits.
Avec cette banalisation de la violence du pouvoir dans un état de droit et la légitimation des idées d’extrême-droite qui se permettent de ressurgir à l’air libre sans aucune opposition tant les esprits sont détournés par la société de consommation et du spectacle, on serait bien avisé·e·s de se replonger dans l’œuvre d’Hannah Arendt [+] et particulièrement dans « Les origines du totalitarisme » [+] mais aussi et bien entendu dans le compte-rendu journalistique qu’elle avait opéré avec « Eichmann à Jérusalem » [+] où comme il était indiqué par le sous-titre de ce dernier « La banalité du mal » nommant bien ces processus qui amènent à la superficialité de la pensée humaine et par induction à la radicalité systémique du « mal ». Quand on estime que les chambres à gaz est un détail de l’histoire, quand on parle d’œuvre civilisatrice de la colonisation, on est bien là dans ce processus qui nous amène aux yeux crevés et mains arrachées lors des répressions policières. Cet été, dans le calme des douceurs du soir, en sirotant une eau fraîche voire autre chose à votre convenance, il serait bon d’écouter ou de réécouter Anna Arendt sur quelques podcasts [+] de France Culture.
Bon, nous sommes en été comme je viens de vous le narrer et je ne vais pas m’éterniser dans cet exercice éditorial. Je vais vous laisser non sans vous avoir annoncé deux choses de l’art, en la matière de deux expositions…
Une première exposition intitulée : « Filent les mots » [+], de l’excellent artiste et ami François Leroy [+]. Une exposition que vous pourrez voir dès aujourd’hui dans la Ville rose au centre culturel Henri Desbals [+], elle sera visible tout au long d’un mois d’août pointant son nez.
La deuxième exposition aura lieu dans la Drôme à Die où je me trouve comme je vous le disais en début de cette présente chronique. Cette exposition dont le vernissage se tiendra samedi 5 août à partir de 19h, aura pour objet la présentation du travail de l’artiste berlinoise Caroline Kryzecki [+] en sortie de résidence chez DIEresidenz [+], un dispositif d’échanges entre la France et l’Allemagne dont je vous ai souvent narré les qualités ici-même dans mes Chroniques du lundi.
Bon, c’est ainsi et sans aucune autre forme de procès que je vais vous laisser et abandonner mes lignes jusqu’à la semaine prochaine. Je vous laisse avec des petits dessins au feutre à bille sur un carnet de repérage. Car n’oublions pas que si je suis ici à Die c’est aussi pour pratiquer et reprendre la route de ma saga « Aiga – La cartographie sensible de l’eau ». Je vous souhaite une belle semaine d’été. Et je vous donne rendez-vous ici même sur ce site web lundi prochain dans les tranches horaires semblables ou à peu près, ou même encore quand vous le voudrez à votre convenance dans les jours qui suivront. Adissiatz !

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP

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