21.08.2023 – Chronique du lundi

21 août 2023 § Poster un commentaire

Joie, douceurs et canicule !

Chères et chers ami·e·s vous entrez par ces mots dans ma Chronique du lundi 21 août 2023. Je vous y souhaite bienvenue sincèrement autant que chaleureusement.

Une entrée en matière bien abrupte et sèche, sans description du temps et de l’espace dans laquelle elle se situe. Ce qui, j’en conviens, est encore plus frustrant pour celles et ceux de mes fidèles lectrices, auditeurs, lecteurs ou auditrices de ces chroniques qui m’ont vu écourter celle de la semaine dernière pour cause d’un léger soucis de santé. La fatigue d’un âge pourtant bien loin d’être canonique se faisant ressentir fortement sur mes épaules. La chronique de cette semaine ne sera pas tellement plus prolixe que celui de la semaine dernière, mais là ce sera plutôt la faute d’un retour dans une vie où l’action pragmatique remplace la réflexion méditative. Bref des occupations assez importantes m’attendent cette semaine, et dès ce matin de lundi durant lequel j’essaye de rédiger un exercice éditorial un minimum intéressant dans le bruit incessant des ventilateurs.

Pour tout vous dire et pour un temps nous avons quitté notre cher pays Diois et nos Alpes aux confins des accents provençaux [+] avec toujours ce pincement au cœur quand on quitte une contrée paradisiaque. Après un petit crochet dans un super chouette coin des Fenouillèdes [+] (Fenolhedés en occitan), nous sommes revenus ce weekend dans la dure fournaise de la Ville rose en été, pas tant que les 40 °C de la journée soient insupportables en soit, il suffit de sortir se rafraîchir au bord de l’eau, mais les nuits qui ont du mal à descendre au-dessous de 30 °C sont vraiment difficiles pour celles et ceux qui n’en ont pas l’habitude. Une amie de Thérèse avec qui elle avait fait une partie de ses études aux Beaux-Arts nous y a rejoint avec son jeune fils tous deux venant d’Anvers. Cette chaleur les a surpris, ils s’y attendaient tout de même tant la réputation de four en été sur les bords de la Garonne dans la capitale occitane est connue.

Toutes celles et tous ceux qui pensaient que la sécheresse était de l’histoire passée en sont pour leur frais et leur sueur. Cette semaine sera infernale pour celles et ceux qui craignent la chaleur. Car j’ai bien vu que les orages abondants de la fin du printemps et du début de l’automne avaient singulièrement ravivé le sentiment de climatoscepticisme des personnes qui ont du mal à voir le problème global dans lequel nous sommes irrémédiablement plongé·e·s… Et ce n’est pas moi qui l’affirme, ce sont les relevés officiels comme on peut le voir en suivant ce lien [+] !

À ce moment de ma chronique du jour, je n’apprendrai rien à quiconque en vous disant que le mot français canicule vient du latin canicula qui veut dire petite chienne. Pour aller plus loin dans l’explication du terme : canicula était le nom que donnait les astronomes romains de l’antiquité à l’étoile Sirius, une étoile située dans la constellation du Grand Chien et qui se lève au même moment que le soleil entre fin juillet et fin août. Un truc que l’on peut apprendre en se plongeant dans la lecture du livre II [+] de « l’Histoire Naturelle » de Pline l’Ancien [+]. C’est bizarre tout cela car l’expression « temps de chien » [+] est plutôt associée à un temps de pluie, de froid et de grisaille…

Et voilà encore que j’occupe votre précieux temps à vous parler de pluie et de beau temps, alors que l’eau nous manque cruellement, et que ces canicules à répétitions sont un des résultats du « toujours plus » de notre monde capitaliste et de sa société de consommation. Et qu’il est surtout clair que nous ne pouvons plus prendre les choses à la légère. Voilà plusieurs jours en France est parti, depuis l’emblématique Sainte-Soline, un convoi [+] pour l’eau en direction de la capitale du pays. Malgré les attaques et les procès d’intentions [+] habituels organisés et entretenus par la presse à la solde du bloc bourgeois pour qui toute contestation de l’ordolibéralisme est un acte terroriste, cette action spectaculaire au cœur de l’été est hautement salutaire, car elle n’est pas le reflet de soit-disant « bobos de la ville en vélo », elle est aussi profondément ancrée dans un courant d’une agriculture qui refuse l’asservissement productiviste dirigée par une FNSEA [+] clairement à la solde [+] des puissances économiques. Pour notre avenir, les pouvoirs publics auraient bien plus à gagner de soutenir des syndicats agricoles comme la Confédération Paysanne [+], je dis ça je ne dis rien !

Sinon je reviendrai encore plus tard sur mon travail plastique autour de l’eau [+] qui a connu quelques rebondissements ces temps derniers, mais il me faudrait plus de temps et d’énergie pour vous en narrer les tenants ainsi que les aboutissants.

Tout ceci me fait penser que je ne vous parle que très peu d’art dans ces chroniques d’été. Même si je vous ai annoncé deux ou trois informations qui ont parsemé mes périples montagnards de l’été en gardant cette perspective artistique qui me tient à cœur, je ne suis pas très prolixe en la matière. Je profite de ce billet du jour pour faire un focus sensible sur ma chère et tendre Thérèse Pitte [+], ma géniale compagne depuis des années à présent.
Je rédige cette chronique avec l’esprit tout empli de ce bonheur merveilleux d’une vie partagée avec elle, formidable personne au sourire solaire et flamboyant, exceptionnelle artiste dont le travail photographique est bien trop rare à mes yeux, et devrait tout autant l’être aux yeux de toutes et tous. Et surtout mainte fois à l’ombre d’institutions et de structures qu’elle a porté et porte encore avec courage à bout de bras à travers une farouche énergie, préférant mettre sous le feu des projecteurs des artistes bien souvent moins talentueu·ses·x qu’elle. Vous comprendrez mon parti-pris !
Et puis pour être précis c’est aujourd’hui son anniversaire, un anniversaire au chiffre rond. Alors cet avant-dernier et très court billet du mois d’août 2023 lui est évidemment dédicacé plus que tout autre.

Mon expérience de vie avec Thérèse me fait dire encore une fois combien elle est difficile la vie d’une femme artiste qui doit travailler pour assurer sa subsistance et celle de ses enfants. Même lorsque les conjoint·e·s sont là et soutiennent, ce n’est pas tant le temps qui manque pour la pratique et la fatigue physique qui s’accumule, même si l’essentiel est là, c’est évidemment toute la pression de cette charge mentale qui désorganise l’esprit et empêche la sérénité propre à l’exercice de la création. Il faudrait toujours revenir et insister sur ces basiques de notre société où les femmes, n’en déplaise aux fameux mâles blancs dominants restent toujours cantonnées au fond du trou prolétarien [+]. Et ce n’est pas gagné quand on voit l’engouement qu’à pu susciter un certain film qui rassure tout ce que compte la réaction hype et décérébrée [+]

Sur cette réflexion basique, je vous souhaite une belle semaine à venir malgré les dôme de chaleur de cette fin de mois d’août. Je vous laisse avec un peu de la fraîcheur de mon carnet de dessins exécutés sur le vif au stylo bille, lors de ballades dans les montagnes traversées ces dernières semaines. Je vous donne rendez-vous lundi prochain selon les mêmes modalités de consultation… Adissiatz amigas e amics !

Photo d'un carnet de dessins de montagne par le plasticien Philippe Pitet - Lansac-Fenolhedés août 2023
Lansac-Fenoulhedés, carnet de dessins de montagne au stylo bille – Août 2023

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

Voir les autres chroniques du lundi

Tagué :,

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Qu’est-ce que ceci ?

Vous lisez actuellement 21.08.2023 – Chronique du lundi à Philippe Pitet.

Méta