08.01.2024 – Chronique du lundi
8 janvier 2024 § Poster un commentaire
À l’est de la ville, les cadres sont plus chers !
Chères et chers ami·e·s, voilà donc un nouvel épisode de mes Chroniques du lundi, le second de 2024. J’ose déjà dire : déjà !
Une année qui a débuté son premier jour de son premier mois un lundi, ce qui sera quand même pratique pour compter mes prochaines chroniques de l’année. Cela dit je vous exprime ceci mais j’avoue que je n’en vois pas l’utilité à part à parler pour ne rien dire. D’ailleurs avant de délirer dans des digressions inopportunes, je tiens à vous préciser que ma résolution de l’année est claire : je vous livrerai lundis après lundis des chroniques bien plus courtes et moins lyriques (ou non !) que celles dont je vous imposais la longueur ces dernières années. Celle de la semaine dernière a inauguré la dite résolution, celle-ci la confirmera dans sa brièveté.
Bref , dans tous les cas je vous souhaite bienvenue dans le présent billet du 8 janvier 2024 à travers les frimas d’un hiver qui a l’air de vouloir arriver après les douceurs à peine humides et relativement grises de ces dernières semaines.
Des frimas que la presse unanime annonce comme une exceptionnelle vague de froid dans l’Hexagone. Ce qui rassurera à coup sûr tous·tes les imbéciles de la « climatoscepticie » [+], j’en vois déjà me narguer à me demander fièrement : « – Alors il est où ton réchauffement climatique ? ».
Ainsi ce petit monde de la débilité humaine oublie tout bonnement que nous sommes simplement en hiver dans des contrées européennes et non à siroter des jus de papayes bien frais sous les tropiques.
C’est à ce moment de mon exercice éditorial hebdomadaire à propos du temps qui passe sous mes yeux que vous me rappelez que je viens de vous le promettre concis, cours et sans fioritures digressives ! Et c’est là que je vous réponds que la morosité de notre espace-temps commun est un peu déprimant, peut-être est-ce pour cela que j’use de subterfuges dilatoires pour y retarder notre immersion.
En effet l’air du temps est donc aussi morose ce matin que l’actualité du monde qui nous étouffe, la guerre sur les bords du Dniepr s’enlise à bruit feutré à présent. Dans une routine où seules les oligarchies des capitalismes de l’ouest et de l’est en tirent les bénéfices. En y pensant, je ne peux m’empêcher de revenir en arrière. Ainsi que je vous disais il y a déjà près de deux ans donc, dans une de mes narrations éditoriales du moment : qu’on le veuille ou non tout cela fait penser au déclenchement de la 1re guerre mondiale. Quand plusieurs oligarchies capitalistes concurrentes provoquaient un cataclysme pour l’hégémonie du marché [+]. La seule option fut d’exacerber les nationalismes des deux côtés du Rhin, ou plutôt de la Moselle à l’époque. Et avant tout en discréditant la moindre voix discordante, surtout celles de la classe ouvrière européenne qui pour l’occasion avaient failli opérer une jonction [+]. Une alliance transnationale qui aurait pu faire capoter les sinistres dessins du bloc bourgeois de l’époque. Cette alliance fut brisée [+] entre-autres par la violence rhétorique revancharde ainsi que les coups portés aux syndicats et surtout par l’assassinat de Jean Jaurès. Le même processus reste à l’œuvre entre l’économie russe [+] et celle des alliés occidentaux – Union Européenne [+] en tête – de l’Ukraine sans qui cette dernière ne pourrait résister. L’imbécilité bat son plein, et je sais pourquoi je déteste tout nationalisme, même de gauche !
Je ne parle même pas aujourd’hui de ces nouvelles guerres coloniales en œuvre dans le monde où l’ultra-nationalisme se conjugue avec religion et épuration ethnique comme sur les bords du Jourdain [+] avec ce fou furieux [+] et sa bande à la tête d’un état qui se prétend civilisé. Des exactions au nom des puretés ethniques et d’orthodoxie religieuse que l’on retrouve en remontant le Nil [+] ou encore vers les sources du Tigre [+]. Un monde de l’horreur décomplexée alors que toutes nos forces humaines devraient se consacrer à notre survie globale sur notre Terre [+] malgré la puissante armée climatosceptique.
Et puis même si nous n’arrivons pas à la cheville de ces turpitudes dans ce cher pays de France, il n’aura suffit que de quelques jours pour combler le carton de la stupidité crasse. Tout d’abord avec une nouvelle ministre de la santé qui consacre d’entrée un organisme connu pour ses positions anti-IVG comme nous le révèle ce lien [+]. Ou encore avec une police qui continue à tuer et à mentir éhontément ainsi qu’on peut le lire dans cet autre lien [+]. La trêve des confiseurs n’aura pas durée longtemps. Mais après tout que dire d’un pays qui concourt pour le titre de champion·e·s du monde des mort·e·s au travail ainsi qu’on le découvre en suivant le lien suivant [+].
Enfin il paraîtrait que ça va bientôt remanier sérieux mais que ça galère [+] à le faire… On pourra faire confiance à tous·tes les communicant·e·s patenté·e·s du bloc bourgeois pour nous trouver les bons éléments de langage et faire passer toutes les pilules idoines.
Bon, je ne vais pas commencer cette année en récriminations en tous genres et essayer d’être plutôt positif, même si ce n’est pas gagné tant ces dernières année les turpitudes de toutes et tous les dirigeant·e·s de l’humanité à la solde du bloc bourgeois et des hordes avides ont fortement entamé ma dose d’optimisme forcené. Mais tout de même il y a de si belles choses dans cette Terre écrin qui fait si bien le lit de Sapiens, ainsi la sagesse des arbres et de la forêt, comme on peut le lire ici [+] dans un article déjà ancien sur « La relève et la peste ». Sapiens qui, comme ses cousin·e·s Néandertal ou Denisova et les autres l’ont fait en leur temps, sait pourtant depuis longtemps documenter la beauté du monde dans lequel il vit à travers les abstractions de l’art [+].
Et pour rebondir sur ce sujet de l’art en cherchant des perspective à tout cela afin de vous en édifier de mes théories approximatives de comptoir, entre art pariétal et art numérique dans le billet de ce jour, il y a quelques jours en feuilletant nonchalamment des brèves sur les comptoirs du web, je suis tombé sur une info assez cocasse, qui n’avait pas grand chose à voir avec une quelconque notion d’art. Enfin si ce n’est cette capacité que les humain·e·s ont a devenir drôle sans le vouloir. Du grand art, mais pas vraiment positif tant cela montre que l’on doit évidemment plutôt se méfier de la connerie naturelle que de l’intelligence artificielle, même si les deux se rejoignent dans un grand pâté de résidu de cerveaux zombies.
En effet je suis tombé sur tout une « storytelling » dans laquelle l’actuel tsar de toutes les Russies a renforcé, peut-être même malgré lui, la « fake News » [+] récurrente selon laquelle l’homme ne serait jamais allé sur la Lune, en l’occurrence pour le maître du Kremlin : l’homme américain. Cerise sur le gâteau, il aurait convoqué une IA de Google qui aurait démasqué la supercherie multidécennale des équipes successives à la manœuvre depuis Washington. On ne va pas se cacher que nous sommes ici au cœur des théories conspirationnistes les plus répandues dans le monde, voire la plus répandue [+]. Et il est évident que si l’on se penche sur l’affaire, on constate que tout cela ne repose que sur quelques secondes originelles vidéographiées. Dans une vidéo devenue évidemment virale, on voit l’ancien cadre véreux du KGB devenu autocrate dire deux ou trois trucs à des gens en costume sombre face à un écran. Puis des influenceurs type « no sex – mangeur de pizza » et visiblement gourous décontractés de la « Tech » s’en sont emparés et ont commenté avec délectation l’affaire sur les réseaux du web. S’en sont suivis les les démentis de service et les « débunkages » habituels, souvent tous aussi mal ficelés les uns [+] que les autres [+]. Le plus drôle est de voir les tenants de cette tech adulatrices et adulateur de milliardaires transhumanistes [+] et libertariens [+] prêter le flanc à cette rumeur comme on peut s’en rendre compte ici [+] ou là [+]. Mais surtout les commentaires « avisés » des internautes valent leurs pesant de cacahouètes, comme on dit. Voilà c’est un peu l’histoire de « l’homme qui a vu l’homme qui a vu la femme qui a vu l’ours, le renard et la belette ! », le tout en passant par la trilogie gagnante des plateformes délétères : Tik-Tok – X (ex Twitter) – YouTube, conjuguées avec la peur du grand remplacement par des machines intelligentes visiblement aussi dangereuses que les islamo-gauchistes, et les « hoax » imbéciles qui tournent depuis des années sans savoir se calmer le plus souvent réactivés par tout ce que la fachosphère compte de nervis.
Du coup à parler d’IA et pour revenir sur les rivages de l’art, on sait maintenant qu’il existe des logiciels qui savent protéger les artistes du plagiat éhonté, à lire ici [+], un peu comme l’aveu que ces fameuses intelligences sont intimement liées à notre imbécilité de Sapiens.
Voilà j’arrive à la fin de cette présente Chronique du lundi, comme promis en début je ne serais pas plus long dans vos neurones. Juste avant je ne pouvais que vous parler encore un peu d’art visuel et plastique. Et surtout vous narrer mon admiration pour Amal Abu Al-Sabah [+] une jeune artiste palestinienne qui, à travers l’ignoble scénario qui se joue à Gaza, nous montre les lumières de l’art et de ses formes résilientes. Comment ne pas être touché par le travail de l’artiste [+] qui œuvre en première ligne dans les décombres ? Nous serions bien avisé·e·s de ne garder que cette mémoire de la situation actuelle. Une mémoire visuelle qui interrogera longtemps l’immense infamie humaine. Peut-être pour les générations futures ce sera cette image qui retiendra le souvenir de cette triste période de l’histoire dans ces lambeaux de terre meurtris.
D’ailleurs en parlant de mémoire la question du « comment la mémoire collective façonne nos mémoires individuelles ? » est ouverte ainsi qu’on peut l’entendre sur ce petit épisode, paru juste avant les fêtes, du podcast « La fabrique des souvenirs » de France-Culture à écouter en lien ici [+].
Quand je l’ai découvert, cet enregistrement a fait écho à mon travail plastique d’il y a quelques années autour du dialogue entre mémoires individuelles et collectives au cœur de notre société industrielle et à travers les poussées technologiques… Et surtout il m’a ramené à ce souvenir du Salon Reçoit [+] d’il y a 6 ans déjà où je présentais, entre autres, trois installations qui interrogeaient cette notion de mémoire. Du coup je vous laisse avec une image d’une partie d’une de ces installations. Cela fait beaucoup de « une », mais rassurez vous j’espère pouvoir réactiver prochainement ces objets si particuliers dans mon labeur à travers le temps.
Quant aux cadres dans le titre du jour, tout cela est bien singulièrement bizarre… Mais nous l’avons vérifié avec ma chère et tendre Thérèse [+], pas plus tard qu’entre la Noël et le 1er de l’An !
Je vous souhaite une bonne semaine, restez bien au chaud ou au frais selon l’endroit de la Terre où vous vous trouverez et je vous donne rendez-vous dès lundi prochain. Addisiatz amigas e amics !

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP

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