18.11.2024 – Chronique du lundi

18 novembre 2024 § 1 commentaire

Ainsi vient la rigueur en hiver

Le mois de novembre a enfin mis ses chaussons d’automne, tout du moins à travers les bien fraîches températures de la nuit qui ont commencé à descendre en dessous des 10 degrés Celsius sur les bords de la Garonne. D’ailleurs ce matin du 18 novembre 2024, en commençant très tard la rédaction de cette nouvelle Chronique du lundi, je regarde le spectacle d’une nature urbaine qui se joue derrière la fenêtre. Une grande ouverture qui se trouve devant ce petit pupitre d’écolier au coin de notre pièce de vie et que j’investis quand je travaille à la maison.
Un spectacle au charme bucolique dans cette vue sur cour si typiquement toulousaine au cœur de notre quartier des Chalets. Sous un ciel à peine gris laissant entrevoir beaucoup de bleu l’espace qui s’offre à ma vue s’illumine de tuiles et de briques rouge ainsi que de l’ocre des murs. Quelques pinsons volettent d’arbres en arbres, survolant figuiers, saules communs, glycines et autres tilleuls dont les feuilles restent encore vertes et accrochées à leurs branches. Avec la fraîcheur qui pointe, tout ce feuillage va sûrement tomber en peu de temps. Il glissera à travers les ramures de ces petits palmiers qui eux resteront habillés tout l’hiver. Seul le lierre qui grimpe le long des murs a perdu presque toutes sa parure. C’est dans cette ambiance élégiaque d’un automne naissant à peine aux portes de l’hiver, dans le cœur de notre Occitanie centrale, que je vous souhaite, après cette longue introduction, auditrices, auditeurs, lecteurs ou lectrices, mon bonjour hebdomadaire, comme à l’habitude depuis des années.

Et comme à l’habitude dans ces billets du lundi depuis des années, peut-être vais-je commenter un peu de cette actualité des Sapiens qui nous apporte tant de chagrins et de révoltes au fond de nos cœurs, si tant est que l’on en possède un. Parfois je doute que cela soit aussi répandu parmi les plus de 8 milliards d’individu·es de l’espèce humaine qui peuplent notre planète Terre à ce jour. À interroger régulièrement notre monde, à le réfléchir, à l’observer surtout, je sais à présent que les traits les plus partagées par notre espèce dite pensante restent malheureusement : l’imbécilité, l’idiotie, la veulerie et la bêtise crasse.
Alors bien sûr nous sommes toutes et tous l’idiot·e de quelqu’un, cela ne fait aucun doute !
Mais tout de même l’accession de crétins congénitaux au plus haut des fonctions sensées diriger la gouvernance de ce monde, que ce soit à la tête des états ou à la direction des entreprises du capital, reste incroyable quand on se place du côté de la raison. Quand je dis cela j’ai toujours l’impression de faire la morale à mes concitoyen·nes et de donner des leçons au monde. Mais j’avoue bouillir tellement dans mon fort intérieur que je ne peux m’en empêcher.

Fort heureusement, avoir cette opportunité de pouvoir manipuler du texte, des mots et des concepts, à travers un canal d’information qui m’appartient depuis des décennies sur mon domaine philippepitet.com et surtout d’avoir l’infini chance autant que le bonheur d’être à l’une des origines puis à la tête de ma très chère Radio FMR [+] de Toulouse et donc de pouvoir les dire et les diffuser, me permet d’évacuer cette vapeur interne.

Je pourrai le faire à travers ma pratique artistique me direz-vous !
Et bien figurez-vous que je le fais, mais évidemment bien moins frontalement qu’ici dans ces éditoriaux du temps qui passe sous mes yeux.

À titre personnel, j’estime que l’art et sa pratique se doivent d’être moins basiques que ces quelques arguties approximatives que je vous délivre chaque début de semaine depuis plus de quatre ans sans interruption. Écrire une chronique qui relate la vie que j’observe, surtout pour un média radiophonique, ne se fait pas dans la même temporalité que la création d’une série de dessins ou de peintures, la réalisation d’une vidéo ou encore la fabrication d’une installation ou du volume. Sauf qu’il est évident, au moins pour moi, que tout ceci se nourrit l’un l’autre. Sans ma pratique artistique je n’aurais jamais imaginé avoir une pratique éditoriale et cette dernière alimente sans cesse mes interrogations visuelles et plastiques.

Tout cela pour vous dire que l’être humain·e me fascine au point de le commenter ici même dans ces Chroniques du lundi, et de le documenter dans ma pratique de plasticien, voire même de scénographe il fut un temps. Parfois lumineux autant que lumineuse cet être humain·e peut être un agglomérat de bêtise incroyable.
Et de la bêtise crasse il y en a eu ces derniers temps. Pendant des jours, elle a même suinté de tous les écrans et de tout le papier de la presse française dite « mainstream », que cette presse soit celle prise dans les filets des magnats milliardaires ou celle qui est sensée être au service du public. L’affaire du faux pogrom d’Amsterdam mais vrais échauffourées [+] n’a pas fini de la discréditer. Il aura fallu des tonnes de démentis et d’images non trafiquées ainsi que des témoignages non manipulés, pour rétablir la vérité sur une affaire qui comme je le posais dans mon billet de la semaine dernière, est une affaire de voyous hooligans d’extrême droite.
L’idiocratie en place dans tous ces médias a fini par avouer du bout des lèvres sans vraiment le dire que tout ceci sentait la manipulation idéologique [+]. Une manipulation qui a fini par aboutir à un déferlement raciste dans tous les sens. C’est bien cette dramatique communication autour de cet événement – comme un tas d’autres depuis des lustres – qui amplifient cet antisémitisme imbécile qu’il voudrait soi-disant dénoncer. Il nous reste ce pauvre football qui a continué à faire couler et mal couler l’encre de nos actualités dans le même registre, avec cet autre match entre la France et Israël au Stade de France sous l’œil de gradins vides, mais sous la partialité [+] des actualités françaises. C’est une grande tristesse que de voir tant de connerie s’étaler au grand jour, alors que des députés de la représentation nationale sont menacés de mort par des excité·es pour avoir juste dénoncé des faits incontestables. C’est triste surtout au regard de l’histoire.

Peut-être qu’un jour la révolte grondera du bon côté de la barrière au plus haut de l’état et peut-être verrons-nous alors chez nous l’équivalent de cette députée Maorie qui a fait le tour du monde en image. Une députée qui s’insurgeait contre une décision quasiment néocoloniale en vote dans une séance du parlement néozélandais et qui a entrainé d’autres député·es de son parti dans un puissant haka [+]. Un haka qui a interrompu cette session parlementaire le jeudi 14 novembre dernier. Signifiant ainsi de façon ferme son opposition à un texte délétère. Ces images que ma chère et tendre Thérèse [+] m’a fait découvrir ce weekend donnent la chair de poule. Je rêve de voir les député·es du NFP à l’Assemblée Nationale faire la même chose lorsque le gouvernement non légitime actuel à la manœuvre en France fera passer le budget 2025 grâce à un 49.3 aidé par l’extrême-droite. Un budget qui va inéluctablement précariser le pays et détruire nos ressources. Ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait que le ministre actuel de la fonction publique en France est un fan absolu [+] de l’ineffable fanfaron patron de Tesla et de X.

Une destruction en règle pour le profit des plus fortuné·es, toujours et encore, à l’image de ce Ministre de la mer et de la pêche, maire de Lorient qui vient d’autoriser un méga chalutier néerlandais, battant pavillon polonais, à pêcher et détruire les fonds marins au large de la Bretagne, juste pour engraisser le capitalisme consumériste et extractiviste, sous prétexte de croissance. On pourra dire merci à l’activiste Claire Nouvian [+] de cette alerte que l’on peut voir en vidéo sur son compte Instagram [+]. Claire Nouvian est journaliste, on a pu lire ses papiers notamment sur Reporterre [+], mais elle est surtout fondatrice et présidente de l’ONG Bloom [+] qui a déjà dénoncé le scandale du thon contaminé au mercure que l’on nous sert sans remords dans nos assiettes. Bloom combat avec force la pêche industrielle qui détruit les ressources vivrières des pays les plus pauvres, mais aussi de tous les océans à travers les méga chalutiers [+].

Dans cette grande guerre idéologique et culturelle c’est toujours bien de mettre en évidence les turpitudes que le capital essaye de soustraire à nos connaissances. Si seulement la presse faisait son boulot… Mais c’est un peu raté quand on sait que l’ESJ, l’École Supérieure du Journalisme, vient d’être racheté par un consortium de milliardaires [+] !
C’est dur de rêver et je vais arrêter là la rédaction de mon édito du jour.

Juste avant comme nous sommes en début de semaine, et même si je n’aime pas jouer le « monsieur agenda » dans mes Chroniques du lundi, je vais vous entretenir de plusieurs événements qui auront lieu les prochains jours dans le domaine des arts plastiques et visuels à Toulouse. Dont deux en fin de semaine, ce vendredi 22 novembre de cette année 2024 qui vont devoir me faire découvrir un don d’ubiquité que je ne possède pas.
Mais d’abord dès mercredi soir vous pourrez aller voir la nouvelle exposition à La Fabrique de l’Université Jean-Jaurès intitulée « Inven-taire » [+]. Une exposition [+] préparée par les étudiant·es de Licence de l’UT2J de l’option « Exposition et médiation en art contemporain » et du cours de pratique en arts plastiques « Scénographie de l’œuvre », dont l’excellent Jérôme Carrié [+] a assuré le commissariat et le non moins excellent Christian Satgé la régie et scénographie avec ses étudiant·es.
Et puis vendredi 22, en effet ce soir là il faudra se partager entre deux lieux. Tout d’abord on pourra retrouver le travail de cette formidable artiste qu’est Anne-Marie Jeannou [+] au Salon Reçoit [+] de novembre, juste pour un soir entre 18h et 22h pour une exploration des folklores et des territoires à travers le prisme des nouvelles technologies… Et puis à l’autre bout de la Ville rose, juste à côté de l’Atelier TA [+], où se trouve mon espace de travail toulousain, dans les locaux du Collectif IPN [+], vous pourrez vous rendre au vernissage de l’exposition « Pochade – Peinture à l’air libre » qui me paraît être tout aussi formidable.

Voilà je vous laisse pour de bon il est déjà tard dans l’après-midi et il me faut encore enregistrer ces lignes pour les diffuser sur les ondes de la Radio FMR [+], dont nous sommes en cours de refaire de fond en comble le site web. Tout cela avant que le soleil d’automne ne se cache derrière l’horizon et sur le coin d’une table évidemment.
Si vous vous rendez sur mon site web philippepitet.com, ou si vous y êtes déjà, comme d’habitude je vous laisse avec une image de ma prolixe production à travers le temps. Aujourd’hui ce sera avec une peinture numérique – mais aussi un peu faite à la main – de ces années où j’interrogeais ces médiums qui me paraissaient être le futur de mon art. Il se peut que j’ai changé d’avis depuis !
Je vous souhaite une bonne semaine et vous donne rendez-vous dès lundi prochain. Addisiatz amigas e amics !

Image d'une peinture numérique créée par Philippe Pitet artiste plasticien - 2009
« Autumn »
Peinture numérique // Digital painting // 70×50 cm – 2009

Audio diffusé la semaine du 18 novembre 2024 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :


La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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