12.05.2025 – Chronique du lundi

12 Mai 2025 § Poster un commentaire

Veuillez nous excuser pour l’interruption de nos programmes !

Chères et chers ami·es auditrices comme auditeurs de la Radio FMR [+] de Toulouse, chères et chers am·ies lectrices comme lecteur de mon blog sur mon site web philippepitet.com, permettez-moi de vous souhaiter une chaleureuse bienvenue sur cette nouvelle Chronique du lundi. Du lundi 12 mai 2025 pour être plus précis.

La semaine dernière je vous avais assommé·es par une chronique écrite tout au long d’une journée à l’emploi du temps éparpillé. Cette semaine elle sera toute faite d’un bloc et d’un trait car je n’aurai pas d’activités multiples, mais bien une seule qui va fortement m’occuper tout le long de la journée à venir. Et pour le coup le présent billet sera plus court qu’à l’habitude, car même si je le commence tôt, le temps me manquera pour le développer à la hauteur de l’intensité propre à l’actualité du moment. En effet, je m’absente dès aujourd’hui et pour près de deux semaines afin de transmettre mon savoir artistique à quelques jeunes gens. Ce qui augure que la chronique de la semaine prochaine sera composée comme cette présente de bric et de broc et de morceaux épars notés tout autant que composés durant mes journées passées. Je vous prie de bien vouloir excuser à l’avance la brièveté et l’approximation de mes propos dans cet exercice éditorial tout comme dans le prochain.

Après ces circonvolutions introductives et avant de vous laisser prématurément je vais vous entretenir tout de même d’une ou deux choses des turpitudes du monde. Et la toute première concerne évidemment les effets de l’incroyable meute médiatique qui s’est acharnée jusqu’à la caricature sur le mouvement des Insoumis·es et de ce que l’éditocratie française nomme gourou en chef. Vu de haut et un peu de l’extérieur, on a vraiment l’impression que ça n’a eu l’unique effet que de convaincre les convaincu·es, des convaincu·es qui se disent de gauche pour la plupart. Pas étonnant parce que le feu est parti d’une enquête menée par deux journalistes de journaux dans des mains milliardaires, mais qui essayent de nous convaincre de leur conviction gauchisante. Personne n’est dupe évidemment à part toutes ces idiotes ou tous ces idiots utiles qui se croient et se pensent à gauche, mais qui font le jeu de la droite et surtout de l’extrême-droite dans cette comédie délétère des élections dans nos démocraties représentatives. Des convaincu·es que le diable se trouve du côté de l’ultragauche plutôt que dans la course au fascisme qui se déroule sous leurs yeux. Comment dire que dans convaincu, il y a con et vaincu. Bon je passe sur ce bon mot, mais franchement tout cela est aussi gros que le fameux et petit mot en direct : « Mélenchon un problème » [+] de Nathalie Saint Criq pour trouver des poux qui n’existent pas sur la tête d’un Mélenchon, certes Schtroumpf grognon en chef dans ses accès de colères souvent risibles, mais qui provoquent une peur bleue dans les rangs du bloc bourgeois, n’oublions jamais l’énormité de cette image. Fort heureusement cette entreprise de démolition en règle est si grossière que l’action a explosé en vol avec l’incroyable sortie du président d’honneur de la LICRA comparant Mélenchon à Joseph Goebbels, un des caciques du parti nazi et bras droit d’Hitler. Cela un 8 mai sans contradiction, sur une chaîne de télévision du bloc bourgeois oscillant entre l’extrême-droite et le macronisme. Devant l’énormité du propos la société des journalistes et la présentatrice ont dû communiquer leurs désaccords avec ces propos. Et une plainte [+] a été déposée par la France Insoumise à l’encontre de la LICRA.
Bien évidemment, cette violence imbécile vise à décrédibiliser le mouvement Insoumis·es et à faire contre-feu médiatique aux batailles que mènent les parlementaires de ce mouvement. Comme le disait Manuel Bompard dans un communiqué récent en parlant de cette attaque : « […] Elle est le signe de l’inquiétude que suscite la France insoumise pour les puissants […] »

Je vous laisse regarder et écouter la très bonne analyse de ce YouTuber « Le Monde Moderne » dans cette vidéo nommée : « La Meute ce sont les chiens de garde des médias de milliardaires » [+]. Et aussi cette autre analyse d’un autre YouTuber, nommé « Autrement dit », que j’ai trouvé au hasard de mes recherches la semaine passée dans ce sonore intitulé « La meute, deux ans d’enquête pour accoucher de clichés ? » [+]. Ces deux publications sonores et vidéographiques, postées sur la plateforme vidéo à la flèche blanche sur fond rouge, me paraissent bien résumer le fond et la forme de l’affaire.
Alors encore une fois que les choses soient bien claires : je n’ai aucune admiration béate pour le leader de la France Insoumise aussi charismatique et brillant qu’il soit dans ses discours que haï par la presse du bloc bourgeois et par toute la droite qu’elle soit de l’extrême jusqu’à sa gauche social libérale. Je lui reconnais une forte intelligence et une vision réellement cohérente et intéressante du monde, et surtout une extraordinaire capacité à haranguer les foules de ses convictions. Je ne partage pas toutes ses idées, loin s’en faut. Et il reste, comme toute femme et tout homme politique, un homme de pouvoir classique, avec tout ce qui me dérange. Tout bon tribun qu’il est, il n’y a pas de sauveur suprême comme le disent mes ami·es libertaires.

Cela posé, je regarde avec bienveillance le mouvement des Insoumises et des Insoumis car leur programme, même s’il paraît assez timoré face à mes propres convictions, il reste de tendance profondément « socdem », il montre une volonté de rupture avec les politiques de prédations du monde. C’est le seul programme clair, cohérent et intéressant dans le désert et la vacuité programmatique des politiques face à lui, qui se résument souvent en quatre mots : « la haine des autres » ! Et surtout pour finir avec cette affaire, malgré les allégations insultantes de l’éditocratie du bloc bourgeois, il reste clair que les militant·es de ce mouvement ne suivent pas un gourou, mais bien ce programme sur lequel ils débattent le plus souvent librement au niveau local.

Ayant suivi de près ce mouvement et ses militants sur le terrain tarnais, il y a un temps, je n’y ai franchement pas vu de gestion plus sectaire que dans d’autres partis politiques. J’y ai vu plutôt de l’intelligence dans les propos et dans les relations. Toujours pour exemple, si on veut voir des comportements sectaires, dans le Tarn profond, il faut aller du côté des militant·es et sympathisant·es RN ou macronistes, ou encore mieux : à la Coordination Rurale. Et d’ailleurs à rester dans ces campagnes de la France périphérique, les seul·es à combattre pied à pied les idées fascistes sont les insoumises et les insoumis avec difficulté et souvent fortes douleurs. Quoi que puissent en dire toutes les idiotes et tous les idiots utiles qui veulent les descendre à tout prix. Je ne pourrais pas dire mieux sur cette affaire que ce que vous pourrez lire dans le média Frustration Magazine, en prenant connaissance de son article : « Que penser des « révélations » sur LFI ? » [+].

Dans le mouvement très dramatique et angoissant de la fascisation des esprits, alors que le monde brûle, il est clair qu’en France l’état préfère voir défiler des organisations fascistes et dissoudre les structures qui combattent celles-ci. Le défilé des nervis d’extrême-droite [+] samedi dernier à Paris, même s’il se répète déjà depuis des années, fait froid dans le dos.
Bon en fait pour tout ce qui concerne ces effroyables informations qui secouent ce monde de Sapiens qui n’arrête pas de sauter par la fenêtre d’Overton [+], je vous laisse consulter, regarder, lire ou écouter les médias comme Blast [+], Basta! [+], Histoires Crépues [+], Reporterre [+], Le Média [+], Frustration Magazine [+], l’Humanité [+], Médiapart [+], Off Investigation [+], StreetPress [+], Contre Attaque [+], Bon Pote [+], Le Monde Libertaire [+], Révolution permanente [+], Le Monde Diplomatique [+] et j’en passe, tous ces médias français qui me permettent de vous entretenir du monde tel qu’il est réellement dans mes billets hebdomadaires et qui vous feront tout de même plus comprendre les enjeux de nos sociétés que toute la propagande que vous entendez à longueur de « journée éditocratique » dans la presse du bloc bourgeois chienne de garde du capitalisme consumériste, extractiviste et nationaliste.
Car nous le savons, le fascisme et le libéralisme autoritaire aiment s’appuyer sur deux puissant ressorts qui consistent à alimenter le désir de consommation et jouer sur la joie mauvaise d’opprimer des minorités présentées comme menaçantes. Comme le dit l’excellent philosophe bédéaste Alessandro Pignocchi [+] dans cet article de Reporterre intitulé : « Il n’y a plus de compromis possible avec la classe dominante » [+].

Voilà, je vous laisse, je n’ai pas parlé d’art ou de culture, mais je sais que la création artistique, de quelle discipline qu’elle se revendique, participe activement à la guerre culturelle qui se joue actuellement. Une guerre qui est fort heureusement loin d’être gagnée par les milliardaires d’extrême-droite [+] qui tentent de nous imposer un monde totalitaire. Cette semaine qui commence sera une grosse semaine d’actions pour la culture et la défense du service public et des écoles d’art, lors de manifestations, rassemblements et soirées de soutien dans la Ville rose en particulier. Vous pourrez prendre connaissance des modalités des actions en suivant les informations sur les réseaux sociaux de Travailleur·euses de l’Art 31 [+].

Je vous quitte donc, je quitte même mon doux foyer et ma chère et tendre Thérèse [+] pour la journée, j’espère pouvoir passer en studio et enregistrer cet éditorial du temps qui passe sous mes yeux avant la soirée. Si vous l’écoutez sur Radio FMR [+], c’est que la mission aura été accomplie. Pour celles et ceux qui consultent le texte de cette Chronique du lundi 12 mai 2025 sur mon site web philippepitet.com, je vous laisse avec une image créée il y a un temps pour le groupe « Imagerie de Combat ». Je vous souhaite une chouette semaine de lutte joyeuse en ce joli mois de mai agité. Et comme je le dis à chaque fin de chronique dans cette langue prénatale qui me permet de rester les pieds sur Terre : a diluns venent, addisiatz amigas e amics !