30.06.2025 – Chronique du lundi
30 juin 2025 § Poster un commentaire
Cette nuée de stupidités qui survole déjà l’été
Amies lectrices et auditrices, amis auditeurs et lecteurs, nous voilà bien plongé·es dans une saison estivale qui a démarré sur les chapeaux de roues. La nuit fut chaude dans la Ville rose, comme le furent les précédentes nuits depuis plus d’une semaine, avant même l’arrivée officielle de l’été. La nature urbaine au dehors est écrasée et commence déjà à étouffer. Je sens au chants des merles et des rossignols qui se font solennels et graves loin de l’insouciance des jours précédents qu’elle redoute les prochaines semaines autant que moi. Pas tant que je n’aime pas la chaleur de la belle saison, j’avoue la préférer au frimas de l’hiver, mais la canicule n’était pas sensée arriver si vite. Je déblatère du beau temps qui devient enfer alors que je ne vous ai pas souhaité la bienvenue dans cette nouvelle Chronique du lundi 30 juin 2025. Permettez-moi de le faire en toute amitié fraternelle et sincère, que vous preniez connaissance de ces mots sur mon site web philippepitet.com ou que vous m’écoutiez sur les ondes et les électrons de la Radio FMR [+] de Toulouse
En effet la canicule est là et bien là. Elle puise son origine dans le mot latin canicula, terme lui même venant de canis voulant dire chien toujours dans la langue de Lucrèce [+]. Canicula signifie en fait petite chienne, qui était le nom trivial dans l’antiquité gréco-romaine de l’étoile la plus brillante de la constellation du Grand chien, c’est à dire Sirius. En Europe, pendant une période de l’année qui se situe dans l’intervalle entre le 24 juillet et le 24 août, cette étoile est très lumineuse et se lève en même temps que le Soleil. Les astronomes grecs et romains avaient donc constaté qu’il existe un lien entre l’apparition de Sirius, Canicula, et les grandes chaleurs du cœur de l’été.
Aujourd’hui nous constatons avec stupeur à notre tour que dans l’hémisphère Nord, la canicule [+] est arrivée cette année avec presque un mois et demie d’avance et risque de durer jusqu’à la fin de l’été. Cela ne réjouit ni nos santés fragiles de Sapiens, ni la nature qui nous héberge avec tant de patience. Car malgré tout ce que peuvent nous chanter les tenants du conservatisme libéral bourgeois de toutes les droites et extrêmes-droites, dopés au capitalisme extractiviste, consumériste et guerrier, ces épisodes de plus en plus fréquents et intenses d’une météo déboussolée, s’inscrivent bien dans les cycles du dérèglement climatique provoqués par les activités humaines.
Ce n’est pas moi qui l’affirme sans raison, mais c’est bel et bien ce que constatent les chercheurs du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement – Institut Pierre Simon Laplace [+] de Paris-Saclay, à travers les recherches et le programme ClimaMeter [+]. Dont vous pourrez en avoir un aperçu en lisant la brève intitulée : « La vague de chaleur en Europe est due aux activités humaines » [+] parue sur le média indépendant de l’écologie « Reporterre » [+].
D’ailleurs en ce qui concerne tout ce qui se rapporte au changement climatique dramatique en cours, je vous conseille de suivre de près les deux autres excellents médias indépendants que sont « Bon Pote » : bonpote.com [+] et « Vert » : vert.eco [+]. Juste histoire de faire un pied de nez à toutes ces fâcheuses et fâcheux qui croient en vrac : que l’écologie politique est forcément punitive [+] ; que les abeilles ne meurent pas sous l’action de l’acétamipride [+] ; que l’on préserve la planète en roulant dans des SUV électriques [+] ; ou encore que la chasse est un chouette passe-temps qui fleure bon les traditions [+] de nos campagnes, tout simplement parce qu’ils et qu’elles ne pensent qu’à leurs petites gueules flétries.
J’aurais d’ailleurs dû utiliser le pronom inclusif « iels » plutôt que de de faire usage d’un « ils et elles », rien que pour faire encore plus chier ces petits esprits gavés aux « fake news » systémiques des médias dans les mains de milliardaires aux valeurs traditionnelles chrétiennes. Et même plus souvent qu’il n’y paraît, par les médias du service public, sans compter les algorithmes du trash et du clash des réseaux dits sociaux sur le web. Sans compter non plus cette presse poubelle qu’est devenue la grande majorité des titres de Presse Quotidienne Régionale.
Je balance, mais l’énervement me gagne sérieusement devant tant de stupidité. La stupidité de ces esprits étroits ici en France comme ailleurs qui aiment se faire manipuler dès qu’il s’agit de fustiger l’étrange et l’étranger, des esprits restreints que j’exècre de plus en plus jours après jours.
Fort heureusement tout ce petit monde fascisant vient de se coucher en PLS face aux différentes marches des fiertés suivies massivement partout en Europe par la multitude d’une jeunesse majoritairement de corps et souvent d’esprit qui ne veut plus se laisser manipuler ni réduire au silence. De Budapest où une foule immense [+] a bravé l’interdiction d’un dictateur , à Paris où l’entrisme fasciste [+] n’a pas fonctionné, en passant par notre si chère petite ville de Die où ces fiertés étaient rurales autant que radicales [+] !
Petite aparté en ce qui concerne les luttes LGBTQI+ n’hésitez pas à vous rendre sur les ondes de ma très chère Radio FMR [+], pour écouter l’excellent magazine « Pas si Rose ! » [+], un dimanche par mois.
Sinon, en parlant de médias et de PQR à laquelle on devrait enlever le R du sigle, pour mieux cadrer avec la réalité qu’elle colporte, voilà plusieurs semaines que j’oubliais de relayer une info assez cocasse… Saviez-vous que les dirigeants de la fameuse Détresse du Midi se sont retrouvés en garde à vue début juin à Toulouse dans le cadre d’une enquête pénale, ainsi que le relatait « ICI », anciennement France 3, dans une brève en ligne de faits divers, intitulée : « Les dirigeants de La Dépêche du Midi, Jean-Nicolas et Jean-Benoît Baylet, placés en garde à vue » [+]. L’enquête porte sur des salariés embauchés à des conditions désavantageuses via une filiale, le groupe de presse de notre bon vieux « Gros Sud » est poursuivi pour délit de marchandage, pas très joli-joli tout cela.
Si vous en avez marre de ce cirque médiatique et quoiqu’il en soit si vous voulez être informé·es au mieux, je ne peux que vous recommander de rester plutôt connecté·es sur des médias indépendants qui font de vrais boulots d’investigations. Au niveau local on pourra trouver les divers « Médiacités » [+] à Lille, Nantes, Lyon ou Toulouse.
Quand il s’agit d’informations sur l’écologie en plus des trois médias que j’ai cités en début de cet éditorial du temps qui passe sous mes yeux, vous pourrez aussi consulter « La relève et La Peste » : lareleveetlapeste.fr [+] dans lequel je puise pas mal de renseignements sérieux et positifs pour mes billets hebdomadaires.
Tant que j’y suis à révéler mes sources documentaires, et cela fera mon opus du jour, pour ce qui concerne les informations du monde je privilégie évidemment les médias loin des milliardaires et du pouvoir comme « Blast » : blast-info.fr [+], « Street Press » : www.streetpress.com [+], « Basta! » : basta.media [+], « AOC » : aoc.media [+], et j’en passe. Dans d’autres registres j’aime bien plonger dans « Alternatives Économiques » [+], ou « Histoires Crépues » : histoirescrepues.fr [+]. Je n’oublie jamais de me référer aux poids lourds comme « Le Monde Diplomatique » [+], « Médiapart » [+], « Le Média » [+], ou bien sûr notre belle et indispensable Huma, « L’Humanité » [+], créée en 1904 par Jaurès. Enfin j’apprécie la qualité des médias plus militants comme « Cerveaux non disponibles » [+], « Contre-Attaque » [+], « Le Père Peinard » : www.leperepeinard.com [+], ou l’excellent « Frustration Magazine » : frustrationmagazine.fr [+] pour clore cet inventaire à la Prévert [+]. Une liste bien loin d’être exhaustive de ces média qui nous donnent l’opportunité de nous échapper des propagandes du bloc bourgeois sans sombrer dans les marigots gluants du complotisme. À noter, et je vous l’ai déjà narré il y a quelques mois, que « Basta! » a créé un super portail sur le web, un portail de médias indépendant à l’adresse : portail.basta.media [+].
Après cela je me dis que vous n’aurez plus d’excuse pour continuer à prendre connaissance du monde ailleurs que dans ces différents médias indépendants loin des forces du capital et de la pensée unique qui étale partout sa stupidité. Des médias que l’on trouve aisément sur le Web, mais aussi dans les kiosques ou sur les ondes. Je pense que c’est une question de survie mentale, car nous le savons notre monde ne va pas bien, la guerre [+] est à chaque recoin de nos pensées. Les dernières injonctions du fou de Washington qui dirige les USA, suivi par la plupart des folles et des fous du Vieux Continent afin de dépenser toujours plus pour un armement qui ne fait que la fortune des grandes fortunes et le malheur des peuples, sont effrayantes.
Comme l’écrivait Anatole France [+] dans « L’Humanité » du 18 juillet 1922 : « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. »… Fort heureusement il reste une deux deux personnes dans ces dirigeant·es en roue libre, poussé·es par leurs bases comme un 1er ministre du Royaume d’Espagne pour dire non [+], mais jusqu’à quand ? Tant que les médias de masse du monde seront dominés par les forces des blocs bourgeois et les pouvoirs des oligarchies, le discours dominant restera celui de la guerre inéluctable entre les peuples. Ils façonnent une opinion publique inquiète pour son avenir immédiat, alors que la planète est en train de suffoquer à cause de leurs rapacités.
S’informer autrement, penser autrement, oublier ces injonctions à la haine, nous permettra peut-être de nous sortir la tête haute de ce guêpier. Franchement ce n’est pas gagné !
De toute façon sortir de ce marasme implique sans détour la fin de ce capitalisme extractiviste, consumériste et nationaliste qui nous oppresse et nous tue. Sortir de cette adoration sans raison du commerce de ce qui n’est pas important et de l’accumulation de fortune sans autre raison que d’accumuler, orienter nos progénitures vers d’autres valeurs que les calculs de PIB comme modèle de développement, seraient salutaires. Alors qu’une école supérieure d’art vient de mourir à Valencienne [+] par la faute de décisions politiques mortifères, malgré une formidable lutte [+] menée par les enseignant·es ainsi que leurs élèves, je reste persuadé et n’en démord pas : il nous faut plus d’écoles d’art et moins d’écoles de commerce, mobilisons-nous [+] !
Ceci dit ce n’est pas avec des sinistres personnes comme l’actuelle Ministre de la culture [+], à travers une stupidité crasse, une rapacité qui ne se dissimule même plus et un monde de mensonges bien dans le jus de ces gouvernements qui oscillent entre extrême-droite et extrême-centre depuis des décennies, que nous prendrons enfin collectivement ces chemins de la résilience. Je pense que c’est de la base que tout doit changer. C’est sûrement pour cela que je reste foncièrement attaché à mes valeurs libertaires [+], et je ne peux que paraphraser ce formidable penseur qu’était Élysée Reclus [+] : l’anarchie est loin d’être le chaos, comme le serine les tenants du pouvoir, mais un équilibre harmonieux résultant de l’abolition de l’État centralisateur et de toutes les formes de l’exploitation de l’humain par l’humain, il disait : « L’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir […] la plus haute expression de l’ordre ».
Je vous laisse sur cette réflexion, il est tôt et il faut que je profite d’un peu de la fraîcheur du matin, avant l’écrasante chaleur prévue cette après-midi, pour aller enregistrer ces mots que vous entendez sur les ondes et les électrons de Radio FMR [+], toujours cette distorsion dans le continuum espace-temps de mes Chroniques du lundi. Mais avant je ne me priverai pas de prendre un petit déjeuner avec ma chère et tendre Thérèse [+] sans laquelle mon monde serait totalement dénué de sens.
Pour celles et ceux qui sont en train de lire cet éditorial du temps qui passe sous mes yeux, sur mon site web philippepitet.com, je vous laisse comme depuis plusieurs semaines avec un autre dessin de ma série « Slow Gangs die Symphonie der relativen Utopien » un travail exécuté tout au long de l’année 2018 à raison d’un dessin par semaine qui questionne ce que j’appelais « utopies graphiques », c’est à dire des images qui n’ont rien à voir avec les injonctions associées sous forme de texte. Pour les autres, auditrices et auditeurs, n’hésitez pas à vous rendre sur ce texte, en plus du dessin vous aurez aussi accès à tous les liens cités dans ce billet du jour. A diluns venent, addisiatz amigas e amics.

Audio diffusé la semaine du 30 juin 2025 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :
La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP

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