21.07.2025 – Chronique du lundi

21 juillet 2025 § Poster un commentaire

Jusqu’à la victoire !

Amies lectrices et auditrices, amis auditeurs et lecteurs, une nouvelle semaine d’été ouvre ses portes brûlantes (ou non !), et bien qu’il n’existe aucune trêve estivale, aucun répit, aucun repos dans les actualités d’une terre malmenée par les turpitudes de Sapiens, je ne poserai que peu de mots aujourd’hui sur le monde qui passe sous mes yeux, optimisation de ma propre trêve estivale oblige. J’aurai ici et maintenant, tout de même, les (presque !) premiers mots pour vous souhaiter une douce bienvenue depuis un petit matin d’été dans cette Chronique du lundi 21 juillet 2025, que vous me lisiez sur mon site web philippepitet.com ou que vous m’écoutiez sur les ondes et les électrons de la Radio FMR [+] de Toulouse.

Effectivement, nous ne voyons aucune pause, même pas un sursis, dans les nouvelles délétère et mortifères dont nous sommes abreuvé·es tous les jours, car ce vieux monde brûle sous nos yeux incrédules, et dans ce monde en flamme, les plus riches s’accrochent à leurs privilèges en écrasant tous les autres.
L’essayiste Naomie Klein [+] et la documentariste Astra Taylor [+], toutes deux canadiennes expliquaient, dans un long article paru initialement en avril dernier sur la revue britannique « The Guardian » [+], que le capitalisme est un système qui repose sur des profits faits grâce à la destruction de la planète, et que c’est ce qui explique ce recul des discours bienveillants dans les sphères des pouvoirs. Vous pourrez retrouver la totalité de cet article dans la revue des écologies radicale : « Terrestres » (terrestre.com) [+], traduit en français sous le titre : « La montée du fascisme de la fin des temps » [+]. Vous pouvez lire sa version originale en anglais en surfant sur theguardian.com dans les articles de la rubrique News / Climate Crisis, sous le titre : « The rise of end times fascism » [+].
Dans ce contexte ce n’est pas étonnant de voir tous ces reculs successifs détruire les efforts menés dans la lutte contre le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité actuels. C’est pour cela qu’il ne faut pas baiser les bras face au désastre de projets écocides comme celui de l’A69 qui est une lutte tout autant sociale qu’écologique, ainsi que le rappellent Les Amis de la Terre sur www.amisdelaterre.org [+].

La fameuse loi Duplomb est un énorme retour en arrière, elle est poussée par des intérêts du bloc bourgeois dans sa doxa mortifère du capitalisme extractiviste, consumériste et nationaliste. Une loi qui ne protège que la fortune des magnas de l’agro-industrie en manipulant la base à travers un discours extrêmement simpliste. Une base avouons-le pas vraiment éclairée quand on voit sa violente dialectique de la lutte proche de celle des nervis de l’extrême-droite.

Cette loi cristallise la lutte désespérée qui se joue pour notre survie. Fort heureusement un événement autant improbable qu’incroyable vient de se produire face à cela, une jeune femme de 23 ans, Éléonore Pattery, étudiante en « Qualité, Sécurité, Environnement / Responsabilité Sociétale des Entreprises », le 10 juillet dernier, au lendemain de l’adoption par le parlement de cette loi scélérate, a lancé une pétition intitulée : « Non à la Loi Duplomb – Pour la santé, la sécurité, l’intelligence collective » [+]. Une pétition à valeur légale parce que postée sur la plateforme des pétitions de l’Assemblée Nationale qui permet aux citoyens d’adresser des pétitions à la représentation nationale et de signer des pétitions déjà déposées. En huit jours , sans trop de visibilité si ce ne sont des partages sur les réseaux sociaux, cette pétition a recueilli le nombre suffisant des 100 000 signatures qui permet automatiquement de donner plus de visibilité. Ainsi la pétition a été attribuée à une commission, les députés de la commission doivent légalement désigner un député-rapporteur qui proposera ensuite soit d’examiner le texte au cours d’un débat faisant l’objet d’un rapport parlementaire, soit de classer la pétition.

Mais cerise sur la gâteau, la pétition s’est emballée et en moins de deux jours a reçu plus de 500 000 signatures [+] issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, ce qui oblige la Conférence des président·es de l’Assemblée Nationale de se positionner sur l’organisation d’un débat en séance publique. Ce matin à l’heure où je rédige ce billet du jour, nous étions à plus d’un million deux-cent mille signatures. On sent déjà la fébrilité du pouvoir qui n’avait pas vu venir l’affaire. La presse du bloc bourgeois, à l’instar du magazine de la droite extrême qu’est « Le Point », au fil d’immondes éditoriaux, réagit en essayant d’expliquer aux signataires de la pétition qu’ils et elles sont dupé·es par le chant des sirènes de la gauche islamo-gauchiste. La présidente de l’Assemblée Nationale, tout comme le sénateur à l’origine de la loi fanfaronne partout que l’on ne reviendra pas sur cette loi. Il suffirait que cette pétition atteigne les 4 800 000 signatures pour prétendre à la possibilité d’organiser un référendum. Quoiqu’il en soit cette pétition rassemble déjà plus de personnes que d’adhérent·es à la FNSEA ! Ce qui ne doit pas vous empêcher de signer cette pétition si vous ne l’avez pas encore fait.
Aujourd’hui je sens un vent qui se lève, bien frêle mais bien vivant à travers les chaleurs de l’été. Et je me dis que l’exécutif de la République Française avec son plan d’austérité extrême pour engraisser les plus riches est loin d’avoir gagné la partie.

Voilà, il y a plein de choses à dire dans cette actualité qui n’attend pas pour paraphraser un génial humoriste contemporain. J’y reviendrai dans mes prochains billets. Là, je vais vous laisser, prendre un café avec ma chère et tendre Thérèse [+] au soleil de l’été, puis me diriger vers un micro enfin d’enregistrer cet éditorial du temps qui passe sous mes yeux que vous entendez peut-être à l’instant même à la radio.

Aujourd’hui sur le texte de cette courte Chronique du lundi 21 juillet 2025, sur mon site web philippepitet.com, j’ai abandonné un temps la publication de mes dessins de la série « Slow Gangs die Symphonie der relativen Utopien », je vous laisse avec un boulot qui me semble plus en phase avec le texte que vous venez de lire ou d’écouter, issu d’une série de photos qui interrogeaient la relation que nous entretenions avec notre environnement. Bonne semaine, a diluns venent, addisiatz amigas e amics.