24.11.2025 – Chronique du lundi
24 novembre 2025 § Poster un commentaire
Vivre d’eau fraîche et de l’air du temps !
Voilà quelques jours, le froid s’est bien installé dans nos nuits. L’automne a fini par arriver presque en hiver. D’où je vous entretien, à ce moment de mon récit, il a d’ailleurs l’odeur et le goût de l’hiver toulousain, après une forte offensive de froid vif et sec, une grande fraîcheur molle et humide s’est installée, le temps que je déteste le plus sur les bords de Garonne. Chère lectrice, cher lecteur de mon blog sur mon site web philippepitet.com, chère auditrice ou cher auditeur de la Radio FMR [+] de Toulouse, je commence la rédaction de cette Chronique du lundi 24 novembre 2025 dans un continuum de l’espace-temps qui se situe dans les toutes premières heures du lundi 24 novembre 2025, bien avant l’aube, quelque part dans une pièce sombre d’un petit immeuble du quartier des chalets de la Ville dite rose. C’est ainsi qu’il est temps de vous souhaiter la bienvenue collective comme individuelle, et sincèrement chaleureuse dans ce présent Éditorial du temps qui passe sous mes yeux.
Ce que l’on appelle la morte saison s’est donc bien installée entre Canal du Midi et bords de Garonne. Depuis plusieurs jours doudounes, manteaux, écharpes et parapluies ont remplacé brutalement bras de chemises et shorts à fleurs. L’humidité frigorifiante est palpable dans la nuit, et de mon douillet cocon familial, j’ai l’impression de sentir son emprise à travers la grande fenêtre sur cours au-dessus de mon petit bureau d’écolier qui me sert de table de travail quand je ne suis pas dans mon atelier toulousain. Mes pensées non feintes vont vers celles et ceux qui sont à la rue, les records d’expulsions en France ont atteint des sommets avant la trêve hivernale, un ministre salopard s’en était vanté [+], alors qu’un président avait promis, il y a presque 9 ans que sous son règne, plus personnes ne vivrait dehors [+] dans le pays. C’est toujours bien de rappeler ces tristes faits à l’approche de l’hiver. Ici, proche de moi, fort heureusement, les enfants, ma chère et tendre Thérèse [+], ainsi que Louison la petite chatte de la maison dorment profondément au chaud. Ma journée va être très fournie en activités diverses et je m’active à rédiger au plus vite cette présente Chronique du lundi, je vais donc cesser de parler de pluie et de beau temps.
Quoique ce sujet reste inspirant pour amorcer la rédaction d’un de mes billets hebdomadaires comme celui-ci. J’en ai même profité pour déjà cracher sur le gouvernement catastrophique qui met la France en coupe réglée depuis tant d’années. Exemple parmis d’autres qui me fait dire sans détour que l’actualité de Sapiens est toujours loin de verser dans les registres de la sérénité. Comme les semaines précédentes, turpitudes délétères et comportements mortifères caractérisent cette actualité. Et puis la pluie ou le beau temps sont tout de même le résultat concret des variations climatiques. Variations climatiques dites naturelles comme celles, de plus en plus prégnantes, dues à l’activité de notre humanité engluée dans la folie d’un capitalisme prédateur. Bien que je connaisse évidemment le sens des saisons chaudes et froides, je ne suis pas assez débile et dans le déni pour me glisser dans la peau de ces crétins autant que crétines qui de mettent sous mes yeux des images de chutes de neige en criant au et fort un pathétique : « – Et là, il est où ton réchauffement climatique ? ».
Bon bref, l’hiver c’est l’hiver et l’été c’est l’été. Les variations naturelles dues pour beaucoup aux lois de l’astrophysique et de l’oscillation de la Terre sur son axe et donc aux expositions solaires sont bien là pour nous rappeler le temps qui passe sous nos yeux. Mais notre activité industrieuse de Sapiens nous rattrape bien plus vite.
Et pour tout vous dire, je suis assez atterré par ce qui s’est passé lors de la COP30 [+] qui s’est achevée hier. Une conférence mondiale annuelle qui depuis 30 ans est sensée protéger l’humanité et freiner la course folle qui nous dirige droit vers un mur mortifère pour notre espèce et tout le règne du vivant sur notre planète Terre. La seule à notre portée, quoiqu’en pensent une tripoté de techno-solutionistes. Voilà 30 ans que ces COP vont d’échecs en échecs [+] si on les mets en perspective de l’urgence absolue dans laquelle le capitalisme consumériste, extractiviste et nationaliste plonge le monde dans sa globalité. Aujourd’hui, nous sommes tellement bombardés de contrefeux médiatiques dans l’actualité que les luttes pour le climat, la biodiversité et donc l’émancipation des classes populaires dans la diversité de leurs genres, sont totalement invisibilisées. Ce qui s’est passé à Belém au Brésil ces deux dernières semaines n’a eu que peu de retour dans nos actualités de masse. Et pour cause ces sommets, années après années, sont farcis de lobbies pro énergies fossiles, dans une ambiance totalement climatosceptique. Jusque dans le cœur des forces dans lesquelles on aurait pu avoir le plus confiance, ainsi que nous le relate l’Humanité vendredi dernier 21 novembre dans son article en ligne : « COP30 : le gouvernement brésilien accorde un permis de forage pétrolier au large de l’Amazonie » [+]. Nous assistons à un nouveau coup pour rien, juste des doubles jeux et de grands effets d’annonces pour des décisions non contraignantes dont tout le monde se torchera le cul dès le lendemain de la soirée de clôture. Voire carrément aucun accord réel comme pour cette dernière édition qui a viré au désastre ainsi que le souligne le média indépendant de l’écologie « Reporterre » [+] dans son article : « La COP30 vire au fiasco » [+], ou dans son autre article : « Coup de force à la COP30 : énergies fossiles et déforestation exclus d’un accord décevant » [+]. C’est désespérant !
Et puis dans notre histoire moderne et les actualités mondiales il n’y a pas que les scandales des lobbies de l’énergie fossile ou nucléaire, il y a aussi cette vision extrêmement coloniale des positions politiques autour de l’écologie. Je vous conseille de regarder le post de Seumboy Vrainom [+] du média « Histoires Crépues » [+] en partenariat avec Oxfam France [+] à propos d’écologie décoloniale que vous trouverez sur Instagram, exactement intitulée : « Écologie coloniale. Le sommet des peuples » [+].
Alors au point arrivé où nous en sommes de ce billet du jour, ces sujet autour de l’écologie qui m’animent aujourd’hui me font penser, aux autre sujets brûlants dans ces champs de la lutte. Des thèmes incontournables comme celui de l’eau et de sa gestion inégalitaire de par le monde. Ici en France un site web interactif intitulé « dansmoneau.fr » [+], est extrêmement instructif sur la question. Tout ceci me fait penser aux diverses prises de consciences qui nous ramènent face à notre fragilité, prises de consciences collectives comme individuelles. Parfois, la force de l’art permet aussi de prendre part à cette conscience. J’avoue que c’était une petite part de cette conscience qui m’a animé il y a plus de 15 ans, lorsque j’ai entrepris mon labeur plastique intitulé : « Aiga, la cartographie sensible de l’eau », dont je vous ai mainte fois narré le processus de déploiement dans mes Chroniques du lundi et que les auditrices ou auditeurs peuvent retrouver quelque peu expliqué sur mon site web philippepitet.com dans la rubrique « Dessin », sans vouloir en faire un flan. C’est chouette que cette interrogation autour de l’eau ait fait d’autres émules. Mais je trouve malheureusement les postures et les travaux trop souvent environnementalistes.
Et au-delà de la vision condescendante et culturelle de l’Occident sur le reste du monde quand il s’agit d’actions sur le réchauffement climatique et la biodiversité et donc de l’eau, il y a aussi en sous-entendu, ou plutôt en non entendu, le fait que l’écologie n’est pas une question d’environnementalisme, mais bien une lutte globale qui s’inscrit de plein droit dans la lutte des classes. Ce que nous rappelle le média marxiste « Position Revue » [+], même si je ne suis pas fort heureusement toujours d’accord avec ce média remarquable (mais souvent tout de même !), dans un article d’entretien avec le philosophe Clément Sénéchal [+] paru le 29 septembre dernier sous le titre : « Une chose est sûre : l’avenir de l’écologie ne passe pas par l’environnementalisme, mais par la lutte des classes » [+].
Bref, tout concorde pour dire sans exagérer et sans idéologie, juste en se basant sur les faits ainsi que l’observation scientifique et juste l’observation scientifique, que la seule et unique cause de notre course vers le chaos est la gouvernance capitaliste par les oligarchies et les blocs bourgeois du monde dont la survie ne tient qu’à la propagande belliqueuse et l’avènement des pouvoirs d’extrême-droite partout sur la planète, dans les démocraties bourgeoises de l’Occident et de ses satellites ou dans les dictatures ailleurs de par le monde. Je le répète assez à longueur de chroniques. Alors oui si une idéologie doit être combattue c’est bien le capitalisme consumériste, extractiviste et nationaliste et son assurance vie qu’est cette autre idéologie nauséabonde, le fascisme 2.0 !
D’ailleurs avant de terminer cet édito d’aujourd’hui, à l’intersection des paradigmes de l’art et du champs des dingueries inouïes que le bloc bourgeois nous inflige en France, à travers quelques réseaux syndicaux d’artistes dans lesquels je m’inscris sans honte ni doute, comme le STAA CNT-SO [+], j’ai appris que la dessinatrice et autrice de bande-dessinée italienne Elena Mistrello [+], alors qu’elle était invitée par Presque Lune [+], sa maison d’édition française à participer au Festival de BD de Colomiers [+] ce weekend, avait été refoulée de France sans raison apparente. Si ce n’est vraisemblablement sa participation il y a un peu plus de deux ans à une manifestation à Paris qui commémorait les dix ans du meurtre en 2013 du jeune militant antifasciste Clément Méric [+] par des nervis d’extrême-droite. Ce qui constituait une atteinte à notre pays selon les policiers qui l’ont cueillies à son arrivée à Blagnac, l’aéroport de Toulouse. Cette jeune artiste-autrice, citoyenne de l’Union Européenne, a été notifiée qu’elle constituait « une menace grave pour l’ordre public en France », une totale honte, j’en suis resté les bras ballants… Jusqu’où devrons-nous supporter de tels agissements de la part des pouvoirs publics ?
Peut-être que comme il est dit dans cet article sur « Blast » [+], un des meilleurs médias indépendant français, la France n’est plus une démocratie telle que l’on peut encore l’entendre, dans son article intitulé : « La France est sortie de la démocratie » [+].
Je voulais vous parler de toute l’actualité autour de la bataille parlementaire qui a fait rage à propos des budgets de l’état français à l’Assemblée Nationale et au Sénat, surtout du point de vue du mauvais sort [+] qui a été fait aux artistes-auteur·ices. Mais l’urgence de la lutte pour une justice écologique et sociale dans le monde, me paraît bien plus importante que nos petits nombrils. J’y reviendrai la semaine prochaine. Je vais devoir vous laisser. Enfin, je vais arrêter ici la rédaction de cette Chronique du lundi 24 novembre 2025. Je vais abandonner mon petit pupitre, la journée pointe son nez, j’attends l’activité humaine s’exciter dans la rue. Je vais aller préparer et prendre mon petit-déjeuner avec ma petite cellule familiale, puis me diriger vers les studios pour enregistrer ces mots que vous entendez sur les ondes et les électrons de la Radio FMR [+] de Toulouse. D’ailleurs si vous les écoutez vous entendez en fond un dernier morceau d’un série imaginée en Chine entre la fin du siècle dernier et le début du présent, et joué pour une performance radiophonique à mon retour en France. Sinon entre eau fraiche et air du temps, pour celles et ceux qui me lisent dans mon blog, je vous laisse avec une image d’une série de mon travail « Aiga, la cartorgraphie sensible de l’eau » dont je vous parlais plus amont dans ce billet. D’ailleurs je répète pour les auditrices et les auditeurs à la radio et dans les podcasts, que vous pouvez accéder à toutes les références citées en allant justement sur le texte de cette chronique dans mon dit site web philippepitet.com. Et sur ce même site web, pour celles et ceux qui découvrez ces éditoriaux du temps qui passe sous mes yeux, vous pourrez prendre connaissance de toutes les chroniques depuis la toute première du 19 octobre 2020. Je vous souhaite une belle semaine d’automne et vous dit, comme à l’habitude dans ma langue grand-maternelle : a diluns venent, addisiatz amigas e amics.

Audio diffusé la semaine du 24 novembre 2025 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :
La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP

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