07.10.2024 – Chronique du lundi

7 octobre 2024 § 2 Commentaires

Notre victoire se fera pour l’Europe toute entière !

C’est étonnant à quel point tous les lundis au réveil je ressens ce besoin de m’emparer de ma plume, ou plutôt pour être honnête : de mon clavier. Voilà une routine qui s’est ancrée dans ma vie depuis presque 4 ans. En fait, bien plus qu’une routine, je dirais plutôt un rendez-vous incontournable avec moi-même. Peut-être ce besoin irrépressible de de vous écrire chère lectrice, cher lecteur, mais aussi parfois grâce aux miracles des ondes de la radio chères auditrices et auditeurs de vous dire de vive voix quelques élucubrations qui me passent dans la tête. Un besoin de rencontre, avec l’autre, l’inconnu·e de l’autre côté des mots, du côté de celle ou celui qui reçoit les phrases que je compose tous les lundis dans un exercice, de style approximatif, entre le temps de mon lever et parfois tard à la fin de ma journée du lundi.
Ainsi, c’est avec joie que je vous souhaite la bienvenue sur ce nouvel épisode de mes Chroniques du lundi, ce 7 octobre de l’an de grâce 2024.

Peut-être que pour les néophytes dans l’épreuve qui consiste à lire ou écouter ces billets d’humeurs hebdomadaires, il conviendrait que je reprécise comment je procède chaque lundi pour la mise en œuvre d’un épisode comme celui-ci. Surtout pour celles et ceux qui m’écoutent, sur les ondes de la Radio FMR [+] par exemple. Car je sais que beaucoup de mes abonné sur mon site philippepitet.com sont parfaitement au fait de ce dit processus.
Or donc, comme je le narrais en introduction de ce présent éditorial du temps qui passe sous mes yeux, je commence généralement l’écriture de mes élucubrations au réveil, pour essayer de vous les livrer en bonne et due forme avant le coucher. Vous aurez compris l’évidence des notes préparatoires dans ce boulot d’écriture et il est vrai que pas mal des bribes qui feront la chronique finale de la semaine en cours sont écrites tout au long de la semaine qui l’aura précédée. Bref beaucoup de taf généralement avant d’avoir posé la dernière lettre. Et puis ensuite il y a l’enregistrement et le montage pour la diffusion audio. Là si le studio à la radio est praticable c’est assez facile de mettre en boîte. Mais c’est rarement le cas et donc c’est quasiment toujours le système D. Fort heureusement les moyens techniques actuels permettent de faire de chouettes choses, ne serait-ce qu’avec un smartphone et un ordinateur de bonne facture.

Bon, je ne vais pas vous faire une Chronique du lundi uniquement pour vous raconter comment je la compose. Quoique ma tentation en est grande tellement les actualités du monde sont déprimantes entre les déchaînements de la nature provoqués par nos activités humaines insensées et la guerre génocidaire d’un autre âge qui enflamme le Moyen-Orient.
Mais pour le coup vous parler de ces choses numériques, qui me sont fort utiles dans la rédaction de mes billets hebdomadaires, m’amène à penser à autre chose. À me dire par exemple que dans les industries mondiales du domaine digital, ce secteur d’activité au cœur du capitalisme mondial, il y a parfois quelques aberrations qui posent question. Un questionnement qui met en lumière cette autre guerre que mènent plusieurs factions à l’intérieur du bloc bourgeois mondial, toujours sur le dos du lumpenprolétariat globalisé. Et dont le numérique est un des champs de bataille centraux. Ainsi en France arrive-t-on à appréhender un milliardaire d’origine russe, patron de Telegram [+], alors que nous savons bien que les Musk, Bezos ou autre Zuckerberg ne seront jamais inquiétés par une justice occidentale et que l’effet délétère de leurs applications est tout aussi dangereux, sinon plus que la messagerie cryptée des bords de la Volga.

Ce matin, je ne sais pas pourquoi j’exprime cette pensée d’une évidence crasse. Peut-être parce qu’il y a bien longtemps, depuis des décennies, que dans ma pratique je questionne [+] l’ambivalence des outils numériques qui accompagnent nos vies. Je sais qu’à travers l’usage de ces outils, que l’on nommait nouvelles technologies de la communication dans les temps de ma jeunesse dorée, nous pouvons trouver du bon comme le pire. Dans le meilleur, ils ont favorisé des pratiques qui échappent à la verticalité des messages et au centralisme des médias. Ils ont permis l’émergence de circuits alternatifs, pour s’opposer à la concentration de l’information dans les mains de la pensée unique distillée par le capital extractiviste et consumériste.
Et en effet il y a pléthore de choix dans ce domaine, je m’en fais écho à chacune de mes Chroniques du lundi. Il faudrait là aussi que je précise à vous ami·es auditeur·rices des ondes et des électrons qui ne lisez pas ces mots sur mon site philippepitet.com, je pose beaucoup de liens hypertextes dans l’écrit sur chacun des épisodes de mes éditoriaux du lundi, histoire d’étayer mes dires de sources irréfutables, même si parfois on peut les trouver bien trop tendancieusement et outrageusement à gauche, voire libertaires !
D’ailleurs c’est grâce à tous ces nouveaux canaux de l’information indépendante que la guerre culturelle en cours, et toutes les batailles que nous y menons avec vigueur, est loin d’être perdue. Pour exemple s’il y a bien une personne que je trouve efficace et pertinente dans cet exercice, c’est le chroniqueur et politologue Clément Viktorovitch [+] qui décrypte avec force les éléments de langage de nos politiques. Je m’en suis mainte fois fait l’écho dans mes billets. Ainsi dans sa dernière vidéo d’une de ses chaînes YouTube, vidéo intitulée « Le ministre le plus dangereux de la 5e » [+], il décrypte l’inexorable marche forcée qui nous enfonce dans le fascisme avec un nouveau ministre de l’intérieur aux ordres de l’extrême-droite, et comment l’état de droit éclate pour nous mener à l’oppression des minorités, à voir et surtout écouter sans modération car Clément Viktorovitch [+] est toujours aussi impeccable dans ses raisonnements.

Ainsi donc il est fort heureux que nous puissions accéder à d’autre « storytellings » mondiales à travers ces médias indépendants qui se déploient sur le Net. Ainsi donc aussi, nous pouvons nous rendre compte qu’il est aujourd’hui courant que même la plus juive ou le plus juif d’entre-nous sera traîné·e dans l’opprobre et traité·e d’antisémite dès lors qu’il aura dit le moindre mot au sujet des exactions fascisantes d’un gouvernement israélien, comme nous l’a expliqué le quotidien l’Humanité [+] dernièrement. Un gouvernement israélien qui pourtant retourne sans vergogne toutes les valeurs de l’humanité au vu et au su de la planète entière. Alors, si ce n’était pas dramatique pour les dizaines de milliers de morts sous le bombes, on pourrait lire avec un humour grinçant les mésaventures du président de la République Française pourtant soutient indéfectible du 1er ministre israélien actuel, dans l’article intitulé « Bienvenue au club : les pro-israéliens traitent Macron de complice du Hamas » [+] sur Contre-attaque le média nantais des luttes sociales, anciennement « Nantes révoltée », dont on accède à la revue en ligne sur le web en tapant son URL : contre-attaque.net [+]. Nouvel exemple que l’on peut s’informer en ne suivant pas les chiens de gardes de l’éditocratie totalitaire qui écrase toute pensée autre que celle de son orthodoxie.

Et puis comme je le disait plus avant, ces outils du numérique et plus précisément du web permettent donc le combat permanent dans la guerre culturelle qui se joue à l’échelle mondiale, pas uniquement du point de vue de la défense des droits ou des causes justes comme quand il s’agit par exemple de soutenir Greenpeace contre les attaques d’une compagnie pétrolière par la signature facile de pétition [+], mais aussi de prendre connaissance d’utopies [+] en marche qui réenchantent le monde.
Voilà donc l’avantage du web, percevoir l’actualité sous d’autres angles que celui qui est imposé à longueur d’images, d’ondes ou de lignes. Alors bien sûr cela favorise aussi toutes les dérives imbéciles qui se concentrent à travers ce que l’on met sous ce vocable : « complotisme », accusations parfois instrumentalisées [+], sauf que ce fameux complotisme n’est pas propre aux outils de l’Internet, il est juste amplifié par ces derniers. De fait, face aux pratiques numériques de l’information il serait juste souhaitable d’introduire à l’école plus encore d’apprentissage critique de leurs usages. Comme on devrait le faire pour tous les médias, qu’ils soient papiers ou audiovisuels, et ce dès le plus jeune âge. Hélas je crains fort que ce ne soit qu’un vœux pieux !
En attendant sur les réseaux, et non dans la presse qui a pignon sur rue, même pas dans la presse locale tellement cette dernière paraît être de plus en plus la voix de son maître, nous apprenons le déroulement assez dramatique de la construction imbécile de cette autoroute entre Toulouse et Castres par la voix, elle, de la Ligue des Droits de l’homme [+] en allant sur leur podcast et en écoutant l’épisode : « Mobilisations contre la construction de l’autoroute Toulouse-Castres – A69 » [+]. Encore un autre et dernier exemple pour aujourd’hui de ce que l’on peut trouver d’informations essentielles hors des autoroutes du prêt à penser.

Pour en terminer avec ce vaste sujet du numérique et des réseaux, dont je parle en fait parce qu’au sein de la Radio FMR [+] nous sommes en train de refondre toute cette partie de l’activité de la station, je suis d’ailleurs assez content de pouvoir y avoir un œil actif dessus, à suivre donc, je clos le chapitre de ce jour. Je le clos en n’oubliant pas qu’il foisonne d’excellentes publications écrites, visuelles, audios ou vidéos sur la toile concernant l’art et l’art contemporain. Je reviendrai sur tout cela dans les semaines qui arrivent, car il me semble en ce moment que parler d’art est aussi un vecteur de réenchantement du monde et une arme dans la guerre culturelle en cours face aux idées les plus sombres et faciles d’accès.

Je vais vous quitter, mais avant je voulais juste donner deux petites infos pour cette semaine.
La première concerne une chouette expo qui commencera dès son vernissage jeudi au Musée des Abattoirs à Toulouse [+] et se déroulera jusqu’au mois de mai 2025. Une exposition intitulée « Ouvrir les yeux » [+] qui regroupe, pour le plus grand plaisir de nos mirettes, des œuvres de la collection photographique du FRAC Toulouse [+] et de celle du Château d’Eau [+] dont on a trop tendance a oublier l’apport exceptionnel de son ancien directeur Jean-Marc Lacabe [+], et de toute l’équipe qui l’a accompagné, pendant deux décennies pour la constitution de ce fond, avant que la Mairie de Toulouse ne décide de les jeter salement comme des malpropres il y a 5 ans, et que cette institution toulousaine ne se perde dans des expositions d’un profond inintérêt. Mais ça c’est une autre histoire, qui ne doit pas gâcher le plaisir d’approcher de chouettes boulots, dont celui, par exemple du super artiste qu’est Gaël Bonnefon [+].
La deuxième info concerne notre cher pays Diois, car si vous êtes du côté de Die dans la Drôme, cet endroit de la planète dans lequel Thérèse [+] et moi nous réfugions dès que nous le pouvons, le mercredi de cette semaine, le 9 octobre 2024 donc, les supers Éditions Hoochie Coochie [+] invitent le dessinateur japonais Yasutoshi Kurokami [+] à l’Entre-PôT [+] pour la sortie de son livre « Croissants amoureux » et une séance de dédicace de 18h à 20h. Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas malgré mes multiples évocations depuis près de quatre ans au sujet de ce lieu : l’Entre-PôT se situe 53 Rue Camille Buffardel à Die.

J’ai parlé de Jean-Marc Lacabe à propos du Château d’Eau de Toulouse. Alors voilà une dernière information au sujet de l’art qui se passe sous nos yeux et qui le concerne. En effet Jean-Marc est le curateur d’une exposition intitulée « Nonobstant la fuite du temps » [+] à l’espace d’art contemporain Capture [+] de Royan en collaboration avec la galerie lituanienne de Kauna, la Kauna Fotograijos Galerija [+]. Une exposition qui propose de voir des œuvres de l’école de la photo lituanienne contemporaine dans le Cadre de la « Saison de la Lituanie en France 2024 » [+] coordonnée par l’Institut culturel lituanien [+] et l’Institut français [+]. Un exposition qui débute cette semaine et qui se terminera le 17 novembre prochain.

Voilà, je termine l’écriture de cet épisode de mes Chroniques du lundi, il est presque midi et demie. Je vais vite partir l’enregistrer juste après être allé vaquer à quelques occupations médicales, car ma jambe (presque !) bionique n’est toujours pas au mieux de sa forme et pour le moment je vois d’un mauvais œil cette cane qui est devenue le support de mes vieux os. Je vous souhaite une belle semaine d’automne, chères toutes et chers tous. Et si vous êtes sur mon site web je vous laisse encore cette semaine avec un dessin issu de mes « Slowgangs », comme ça gratuitement et sans arrière pensée juste pour faire écho au titre de ce jour, à lundi prochain. Addisiatz amigas e amics !

Image d'un dessin de la série de 52 pièces "Slow Gangs die Symphonie der relativen Utopien" de l'artiste plasticien Philippe Pitet - 2018
47e dessin de la série « Slow Gangs die Symphonie der relativen Utopien ». 20x20cm, technique mixte – 2018

Audio diffusé la semaine du 7 octobre 2024 sur les ondes de Radio FMR -Toulouse :


La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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