04.11.2024 – Chronique du lundi

4 novembre 2024 § Poster un commentaire

Ces étranges bruits qui parsèment mes nuits

Les lundis se suivent et ne se ressemblent assurément pas. Il y a une semaine, quelques heures encore même, nous étions Thérèse [+] et moi sur les bords de la Drôme. Aujourd’hui je me trouve non loin des berges de l’Agoût, cet affluent du Tarn qui chemine à travers les terres de ma jeunesse. Et c’est donc d’ici, à présent, en ce premier lundi de novembre, que je vous délivre ma Chronique du 4 novembre 2024.
Il est très tard en milieu d’après-midi, à peine 15 heures, heure à laquelle je commence la rédaction de cet éditorial du temps qui passe sous mes yeux, un billet dans lequel je vous souhaite bienvenue, que ce soit sur les lignes de mon blog ou sur les ondes de la Radio FMR [+] qui émet depuis la Ville rose pas si lointaine de moi aujourd’hui.

Me voici revenu ici à travers mes vieilles pierres pour quelques raisons familiales dans les agrestes paysages de mon enfance, vous l’aurez compris les événements s’enchaînant je n’aurai guère le temps de donner mon temps à ce fameux temps qui passe sous mes yeux.
Et ce jour il sera dit que je vous laisserai choir bien prématurément, car les raisons de ma présence ici vont m’obliger à me tenir rapidement loin de ces lignes, alors que j’aurais voulu vous entretenir de l’actualité du monde de Sapiens, dans ce vaste monde qu’il a colonisé, tout comme dans cette France où je réside pour le meilleur et pour le pire.

Et quand il s’agit de parler d’actualité française nous voilà immergé·es dans la guerre qui fait rage à l’Assemblée Nationale autour du budget 2025 . Une guerre et des batailles au cœur desquelles nous pouvons claironner de bonnes nouvelles concernant les subsides publics des radios associatives. Des radios libres qui ont réussi à mobiliser assez pour amender et faire reculer le projet [+] que leur promettait ce gouvernement bien peu légitime, projet qui visait à réduire de plus de 30 % leurs financements.
Cela dit nous ne devons pas baisser la garde, l’hydre du 49.3 pourrait bien tout faire capoter. À côté des petites victoires obtenues grâce à la lutte, malheureusement cette dernière doit continuer. Comme par exemple quand il s’agit du financement des écoles d’art. Écoles pourtant indispensables qui voient leurs budgets fondre comme neige au soleil.

Dans tous les cas comme le faisait remarquer dernièrement la députée NFP Clémentine Autain [+], pour résumer la situation de façon claire et lisible, alors que le parti fasciste qui se fanfaronnait 1^re opposition il y a peu, votait à l’unisson avec les macronistes et toute la droite en faveur des intérêts des multinationales et des ultra riches, le NFP a engrangé de nombreuses victoires à l’Assemblée. Des victoires dans une lutte pour plus de justice fiscale, pour améliorer le quotidien de nos concitoyen·nes. Sauf que ces victoires sont en suspend. La V^eRépublique permet au gouvernement de s’asseoir dessus, au mépris de la vie parlementaire et du vote de millions de Français·es. En attendant, et positivement, elles donnent une idée de ce qu’un gouvernement NFP mettrait en œuvre une fois au pouvoir.

À travers cette actualité sur Terre j’aurais aussi aimé avoir le temps de vous parler de la disparition, mais surtout du travail de ce formidable artiste qu’était Paul Morrissey [+]. Un artiste qui a, comme d’autres évidemment, influencé fortement mon travail vidéographique à plusieurs titres. Mais c’est promis j’y reviendrai pas plus tard que les semaines qui arrivent, si le temps me le permet.

J’aurais aussi voulu évoquer l’extrême et sincère compassion que j’éprouve en ce moment même pour les morts en Espagne du côté de Valence [+], València en langue catalane, ne serait-ce que par cette grande promiscuité culturelle avec nos contrées occitanes. Un drame incroyable mais prévisible [+], où réchauffement climatique se combinant avec un urbanisme imbécile guidé par un capitalisme consumériste mortifère et une gestion stupide des urgences par l’extrême-droite climatosceptique a fait plusieurs centaines de mort·es en plein cœur d’un pays européen des plus développés où toutes les alertes sont au rouge depuis des années et des décennies.

J’aurais voulu encore évoquer l’extraordinaire courage de cette jeune étudiante iranienne, Ahou Daryaei [+], qui s’est mise à nu au cœur de la monstrueuse dictature iranienne, au risque de perdre sa vie [+] pour protester contre le harcèlement à son encontre par des milices des mœurs religieuses aussi obscurantistes que débiles.
Et pas loin de là j’aurais tout autant voulu parler de cet Israël moderne parti en roue libre contre toute raison, massacrant toute vie autour de lui dans un incroyable délire [+] colonialiste d’un autre âge. J’en ai souvent parlé depuis un an dans mes billets hebdomadaires, mais je ne peux m’empêcher d’évoquer avec tristesse et déchirement encore et encore cet acharnement génocidaire qui détruit [+] tout sur son passage.

Et enfin j’aurais pu vous parler de ces élections présidentielles qui auront lieues cette semaine aux USA et de la campagne délirante qui est en train de se clore. Hélas, je dois déjà vous quitter après ce bref billet du jour. Je repars vers mes obligations familiales incontournables qui me rappellent aujourd’hui la mémoire de ce très grand artiste que fut mon frère d’armes et adorable beau frère Jose Vaz [+], disparu bien trop prématurément il y a déjà 5 ans, dont ce jour devait être celui de son anniversaire.

Ah si, une dernière information à destination de toutes et tous mes ami·es artistes et travailleur·euses de l’art : pour vous indiquer qu’aura lieu ce jeudi 7 novembre 2024 dès 18h 30 à Toulouse, à la Bourse du Travail Place Saint-Sernin exactement une assemblée générale où nous parlerons des droits, des statuts et des actions à mener dans le cadre des luttes au cœur de nos conditions. Venez nombreuses autant que nombreux !

Voilà s’en est fini pour aujourd’hui. Pour celles et ceux qui sont sur mon site web philippepitet.com, comme la semaine dernière je vous laisse avec une autre image de ma série de dessins « Slowgangs » [+], pour les autres n’hésitez pas à vous y rendre. Je vous souhaite une douce semaine et vous donne rendez-vous dès lundi prochain. Addisiatz amigas e amics !