30.11.2020 – Chronique du lundi
30 novembre 2020 § Poster un commentaire
Si Léonard De Vinci avait été une femme, aurait-elle été un génie ?
Nouveau lundi, nouvelle chronique du lundi, très en retard dans cette journée et soirée fort avancée, mais vous l’aurez remarqué : cette chronique aura été tout de même livrée dans les temps, avant minuit. La semaine dernière je vous avouais que je n’avais pas encore pu réaliser le passage de l’écrit au parlé, et que j’espérais bien effectuer cette migration sur les ondes de la Radio FMR [+] à Toulouse, bientôt. Aujourd’hui j’avoue être encore bloqué sur ce bientôt. Qu’à cela ne tienne, il me reste mon site pour continuer, à travers ces lignes, de chroniquer un monde que j’interroge tous les jours dans mon travail plastique.
Il est bien là le mot : le travail. Oui je suis un artiste-auteur, plasticien ou encore artiste visuel, selon les dénominations d’un contour flou de mon savoir-faire, et je travaille comme beaucoup à produire des richesses souvent immatérielles. Je travaille même quand je ne produit pas. C’est souvent compliqué à comprendre pour celles et ceux à qui je parle de mon activité et que se trouvent loin des territoires de l’art.
Et pour boucler cette longue introduction qui risque de faire corps, tellement parfois suis-je fatigué de dire et d’écrire, écrire justement cette chronique tous les lundis est un travail qui entre dans les périmètres de mon savoir faire et savoir transmettre !
Mais qu’est-ce que tout cela à avoir avec le titre tarabiscoté de cette présente édition de ma chronique du lundi ? Pas grand chose, mais il me fallait bien me lancer dans cette laborieuse rédaction.
Que puis-je dire des situations d’extrême tragi-comédie dans lesquelles l’actualité française nous a plongés ? Je ne passerai tout de même pas sur cette fine figure de style de spin doctors avec le fameux article 24 qui cache la forêt de cette fameuse loi liberticide tant chérie par le gouvernement, la droite et l’extrême-droite. Évidemment on aura compris qu’après cette levée de boucliers par la presse unanime, on réécrira l’article polémique en question en faisant passer tous les autres articles comme une lettre à la poste, ou plutôt comme un suppositoire dans le fondement d’un nouveau né. Bien joué l’équipe, en fait ça a du bon de se faire passer pour des neuneus.
Les policiers ne seront pas trop content, mais les magnats de la presse pourront contenir le mécontentement de leurs troupes scribouillardes. Et puis les policiers comme ils ne font que des conneries en ce moment il peuvent faire profil bas un instant tout de même. « Parce que là, franchement, ça déconne ! »
Par contre, je ne cache pas ma joie d’avoir vu quelques convergences de luttes émerger dans la torpeur morbide de la pandémie qui nous tient en haleine actuellement un peu dans le style « On a perdu la 7e Compagnie », je n’écris pas cela à propos de la convergence des luttes, mais bien évidemment pour la gestion de notre santé publique.
Ça me fait penser à une blague d’instructeur pilote de quand j’étais jeune et me prenais pour un aventurier dans les traces de mon grand père aviateur : « tu as la lumière rouge des feux de navigation à gauche, la lumière verte à droite, il te suffit de rester au milieu ! ». Je ne sais pas s’il y a relation de cause à effet, mais cette digression me fait penser que c’est peut-être pour cela que j’avais maladroitement (ou non !) mis en œuvre cette expérience du « Vrai Musée de l’Apéropostal » [+] dans le cadre de la dernière biennale Bricodrama [+]. Ceci dit, même si c’est drôle, je n’ai jamais trop aimé cette 7e Compagnie.
Pour ce qui concerne la convergence des luttes et rester dans un sujet sérieux (quoi que), j’ai été extrêmement impressionné par la marche des femmes (et de certains hommes) toulousaines, mercredi dernier 25 novembre au soir pour la manifestation contre les violences faites aux femmes, et surtout et évidemment lorsqu’il a été entonné par la foule la « Cancion sin miedo » [+], chant de l’artiste musicienne Vivir Quintana [+] figure de proue du mouvement féministe mexicain. Peut-être était-ce prévu et prémédité et pas vraiment spontané, mais c’était vraiment poignant et fédérateur. Si vous l’avez raté : des vidéos traînent sur le Web, n’hésitez pas à les voir. C’est grâce à ce genre d’actions qu’il m’arrive parfois d’être fier d’être toulousain natif et d’être revenu vivre dans la ville rose, qui est si belle quand elle est rouge flamboyante, pour y travailler une grande partie de l’année.
Ceci dit, tant que nous en sommes à parler des luttes des femmes dans le monde, j’aurais aussi été très fier d’être écossais car l’Écosse est le premier pays au Monde à rendre gratuites les protections féminines [+]. Ce n’est peut-être rien ou peu de chose, mais voilà une victoire qui peut s’analyser par le biais des luttes intersectionnelles [+], à l’inverse de ce que nos bonnes et bons dirigeant·e·s du bloc bourgeois bien droitiste peuvent essayer de nous faire croire à longueur de discours et d’éditos brossant le poil bien épais du patriarcat triomphant. L’idée de cette mesure est avant tout de permettre la réduction d’une fracture sociale dont les femmes sont toujours les premières victimes.
Les luttes et leurs convergences continuent et j’espère qu’elles ne s’arrêteront pas comme des pétards mouillés par les éclaboussures de la société de consommation et du spectacle à l’approche des fêtes commerciales de Noël.
Dans tous les cas, et pour boucler avec le monde du travail et de ses luttes émancipatrices, je suis très heureux de participer au groupe Imagerie de Combat depuis bientôt deux ans, grâce à l’excellente artiste Sophie Marty Edward [+] sa fondatrice, qui se propose d’accompagner visuellement toutes nos luttes pour un avenir meilleur. J’écris cela car en tant qu’artiste je suis un travailleur (et travailleuse) comme les autres, et je ne crois pas en une quelconque neutralité.
Ce qui me permet de vous donner le lien vers la 1e vidéo d’une suite de cinq vidéos [+] d’une excellente initiative de Paul Callu [+], jeune et brillant artiste lui aussi toulousain sur sa chaine Youtube intitulée « Lire avec Paul » [+] et qui reprend en lecture le texte du livre récent mais fondateur : « Notre condition » [+] d’Aurélien Catin.

Ou « Même sous les caméras du Monde entier, certain·e·s ne sauront jamais s’arrêter ! » – 2020
Image pour le groupe « Imagerie de combat » [+]…
Si après tout ceci écrit, vous ne comprenez toujours pas le titre d’aujourd’hui… Alors un jour nous reparlerons ensemble de l’invisibilisation de la moitié de l’espèce humaine, ou plus directement : juste des fables issues d’une certaine histoire de l’art vu selon un certain angle testiculaire.
Sur ce et en attendant, je repars, en compagnie de Thérèse Pitte [+], parcourir les recoins de notre appartement toulousain toujours dans cette quête inlassable de Chamanie [+] ou Navatar [+]…
La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP
Votre commentaire