03.01.2022 – Chronique du lundi

3 janvier 2022 § Poster un commentaire

L’enfer du Monde (peut-être !)

Lundi 03.01.2022, une date qui vu de mon enfance a des relents de science-fiction, pourtant à cette heure très matinale, voire pré crépusculaire et quasi nocturne, de la journée où je commence à rédiger ces mots et ces lignes du jour, nous sommes bien dans l’instant présent de ce lundi 3 janvier 2022. Amies lectrices ou auditrices, amis lecteurs ou auditeurs, internautes de tous genres, d’ici ou d’ailleurs, je vous souhaite la bienvenue dans ma 63e chronique.
Et tout d’abord et en parlant d’instant présent, pour celles et ceux qui prendraient connaissance de ce texte avant d’avoir croisé mon chemin qu’il soit virtuel comme réel et qui situeraient cette prise de connaissance en début de cette année 2022, je vous la souhaite aussi bonne que possible, pour rester dans les traditions des vœux de nouvel an.

Cette civilité faite, je m’aperçois et me fais la réflexion que ces chroniques que je rédige tous les lundis sont un peu pour moi comme des espèces de notes temporelles. Je les lis et relis parfois avant d’en écrire une nouvelle, gêné le plus souvent par la faible qualité de leurs rédactions, mais elles me permettent de re situer mes élucubrations de comptoirs dans la perspective du temps qui passe et de me rendre de compte de mes obsessions systémiques, de leurs failles ou de leurs manques.

Parler de notes temporelles me fait penser à ces extraordinaires capsules temporelles que l’on trouve de droite et de gauche dans le monde, comme celle retrouvée sous une statue du général confédéré Lee dans l’état de Virginie aux États-Unis d’Amérique il y a quelques semaines [+] qui nous ramène quelques 135 ans en arrière.
J’adore ce concept de capsule temporelle, il paraît que dans certains endroits du Japon les enfants ont coutume d’écrire des lettres qu’ils cachent pour les ouvrir lors de leur à vingt ans.
Dans tous les cas il est sûr que l’année 2021 qui vient de se clore fut une année record Outre-Atlantique pour cette pratique de messages aux générations futures, à lire sur ce lien [+].

En parlant de pratiques du Nouveau Monde, mais descendant plus au Sud, je me rappelle vous avoir exprimé ma joie il y a deux semaines de voir l’élection d’un jeune candidat de la gauche « presque radicale » à la présidence du Chili, dans ce pays meurtri par une dictature monstrueuse de plus de 20 ans suivie d’un diktat d’une gouvernance ultra-libérale qui a duré plus de trois décennies. Ce qui n’est pas si étonnant, tant la dictature de Pinochet fut soutenue becs et ongles par les chantres du libéralisme économique faisant de ce pays un laboratoire des inégalités prônées par cette idéologie nauséabonde [+]. Il faudra bien un jour que l’on fasse l’inventaire de l’horreur de ces croyances dogmatiques prônées, entre-autres, par les fameux Chicago boys, et leur chantre Milton Friedman [+], ces penseur encore adulés du libéralisme triomphant auront bien droit à leur livre noir.

Et puis en me réjouissant de cette élection, je me faisais cette réflexion que tout cela se passait à l’autre bout du Monde et que nous n’étions vraiment que poussières sur notre Terre, elle même infime partie de l’univers, à travers ces flux d’informations qui nous parviennent de partout et d’ailleurs.
Du coup il y avait longtemps que je voulais vous faire part de mes perceptions de ce fameux Monde. Surtout des circonvolutions incongrues des hommes et des femmes qui s’échinent contre toute raison à nous amener vers perte et chaos. À l’image de cette danse toute aussi imbécile que mortifère que mènent la Russie et l’OTAN [+]. Ou aussi comment le pays des kangourous qui nous paraissait si pacifique se mue, sous la pression d’une fuite en avant sécuritaire, nationaliste et xénophobe. Il semble perdre les pédales et ainsi se pose la question : l’Australie devient-elle dangereuses ? Un article intéressant, à lire aussi sur la revue Les Crises [+], nous éclaire sur le sujet.
À parler du Monde, on peut se poser plein d’autres questions dont celle de la politique et l’influence hexagonale dans la soupe globale, et essentiellement au cœur de cette zone dite Asie-Pacifique. Un bon article sur le journal du CNRS [+] peut là aussi nous éclairer.
De toute façon il y a bien longtemps que la France n’est plus ce fameux phare de l’humanité qu’elle prétendait être. Si tant est qu’elle ne le fusse un jour. Les processus de replis mis en œuvre en Australie sont les mêmes qu’ici, il n’y a aucune leçon à donner à personne, la France est aussi dangereuse que l’Australie à ce petit jeu de celle ou celui qui a la plus grosse… Tout ceci me donne furieusement envie de re dévorer tous les albums de Superdupont [+] !

À noter pour les auditrices et auditeurs que vous ne devez pas hésiter pas à ouvrir le lien correspondant sur mon site en lecture de cette chronique, pour les autres vous y êtes et les liens s’ouvriront, miracle de la technique, sur une nouvelle fenêtre gardant la présente ouverte en dessous.
Petit paralipomène nécessaire, car j’ai eu l’occasion de rencontrer et de parler avec d’assidu·e·s internautes qui n’avaient pas le réflexe ou qui avaient aussi un peu la flemme d’ouvrir les liens indiqués.

Pour revenir à ce présent babil, il est vrai que je parle souvent de politique Française dans mes élucubrations éditoriales, mais pour des raisons historique, linguistiques et personnelles je m’intéresse aussi pas mal à ce qui se passe Outre-Rhin, vous avez dû souvent vous en rendre compte. Aujourd’hui, depuis les dernières élections fédérales et le départ de l’indéboulonnable Angela Merkel, nous aurions pu au moins espérer que la coalition de gouvernement en Allemagne tire vers le rouge, ou tout du moins devienne plus verte [+] malgré les néolibéraux dans l’aréopage de gouvernement concocté par ce joyeux drille d’Olaf Scholz [+], le nouveau chancelier de la droite de gauche allemande que sont depuis longtemps les sociaux-démocrates du SPD.
Bon allez, Je ne jetterai tout de même pas aussi vite le bébé avec l’eau du bain et j’observerai cet autre pilier européen sans trop d’illusions. Un pilier bien plus européen que l’on ne pourrait croire comme le laisserait entendre cet article de Sauvons l’Europe [+]. Ceci dit : rassurez vous les ami·e·s je n’aime pas du tout la propagande libéralo-socio-démocrate bloc bourgeois de Sauvons l’Europe. Enfin bref, gageons que notre ami Olaf sera un nouveau chancelier allemand de la gauche du centre-droit qui plait à tout le monde !

Ceci dit, et c’est mon avis profond : je me réjouis tout de même des avancées vers plus de fédéralisme en Europe. Car dois-je rappeler qu’en tant qu’occitans, la France et ses français nous font subir un douloureux grand remplacement depuis des générations, jusqu’à avoir quasiment éradiqué langue et puis culture. Comme disait l’autre : il se peut bien que les choses n’aient que l’importance qu’on leur donne effectivement, mais si j’ai lu de-ci, de-là qu’avec le traité de Maastricht la France a abandonné sa souveraineté, à la rigueur cela ne me dérange absolument pas… À l’évidente condition que la souveraineté, qu’elle soit du niveau local comme transnational, soit réellement démocratique. Je me fiche bien que les symboles français soient mis à mal tant que les humain·e·s que nous sommes vivent libres, égaux et solidaires où qu’ils ou qu’elles se trouvent sous le soleil.

En fait, ce que je disais quelques mots de cette chronique en amont à propos d’une Australie devenue grossièrement belliqueuse avant de parler d’Allemagne, n’est que le résultat de ces surenchères sécuritaires dominantes dans les opinions publiques des démocraties gérées par le capitalisme libéral triomphant, soutenu par une presse d’opinion aux mains de ce capital. Ce qui me fait penser à ce que dans le média indépendant Blast [+], Denis Robert appelle la faillite du journalisme [+].
Je me demande tout de même si ce que « j’élucubre » depuis ce matin dans cette chronique a des queues et des têtes, et surtout si tout cela est bien cohérent. J’ai effectivement la fâcheuse tendance, ou heureuse selon le point de vue, de passer du coq à l’âne au cœur de mes foutraques écrits.

Bref vous aurez remarqué toutes mes transitions totalement approximative, c’est sûrement parce que j’ai envie de parler de sujets sans savoir les aborder, comme ce sujet qu’est l’immigration qui n’est pas un véritable sujet d’angoisse à bien y réfléchir tant les flux migratoires sont le propre de Sapiens, je vous en avais déjà touché quelques mots il y a quelques mois. Et plutôt que de stigmatiser les migrant·e·s ou de focaliser l’actualité sur un replis imbécile, en France les journalistes honnêtes devraient mieux s’affirmer face aux fausses infos véhiculées par les droites qui vont de l’extrême à celle de gauche, comme celle qui voudrait que l’Hexagone soit envahi par des hordes basanées, une bonne « checknews » en lien [+] rafraîchira un peu la mémoire.

D’autres sujets sont bien plus importants à décrire et décrypter, voire dénoncer ou juste documenter, argumenter et étayer. Comme l’eau ce bien commun de l’humanité privatisée par la prédation capitaliste, à lire sur ce média décidément au top de mes lectures d’actualité qu’est Reporterre [+]. Ou aussi Julian Assange qui croupit toujours dans les geôles britanniques dans l’attente d’être malheureusement envoyé vers les USA, que l’on aimerait voir décrit sous un autre jour que sous l’éclairage qui nous en est fait par certains médias, ainsi que nous le rapporte Acrimed [+], l’observatoire des médias.

Nous pourrions causer de ce fameux ruissellement qui n’en est pas, dans ce monde où les gens crèvent car nous ne pouvons pas mettre en œuvre une politique de santé réellement efficiente, sous le fallacieux prétexte qu’il n’y aurait plus d’argent dans les caisses et de toute façon toujours passé sous silence dans les médias des milliardaires, d’après ce que nous rapporte une nouvelle fois Acrimed [+], décidément bonne source de vérification de l’information.
Et puis, pour reprendre mon titre du jour : l’enfer c’est aussi l’enfer des sondages, mais surtout l’obsolescence de la représentation démocratique à travers le système électoral que nous connaissons actuellement dans les sociétés dites démocratiques et occidentales, à lire sur cet autre média indépendant qu’est Bastamag [+], et dont j’affectionne la ligne éditoriale.
Alors que pendant ce temps là à Tricastin une fuite de tritium [+] fait trembler le pouvoir dans son maigre argumentaire en faveur du maintien de notre énergie nucléaire à long terme.

Nous parlions des lieux-communs délétères au sujet des flux migratoires, il en est d’autres colportés par la doxa capitalo-libérale à propos de l’emploi et du chômage aux USA. On pourra décrypter les forces de la désinformation toxique du libéralisme économique en lisant cet article en lien [+], sur Les Crises, encore une autre source d’information indépendante que j’apprécie fort.
En parlant d’apprécier fort une source d’information indépendante, je trouve que Frustration magazine est une mine essentielle pour une réflexion politique de qualité, ici ce magazine en ligne nous parle du piège politique qu’est le concept de la gauche selon le bloc bourgeois, il vous suffira de suivre ce lien [+] pour en savoir plus.

Et ce que peu de journalistes œuvrant dans les médias du CAC 40 ou du pouvoir politique n’osent écrire en clair : le Covid révèle la défaite de l’économie de marché triomphante et des indicateurs économiques comme seule gouvernance locale et mondiale. Heureusement cette bonne vieille Humanité nous rappelle qu’il existe un autre journalisme que celui de l’exégèse capitaliste, à lire avec l’interview du Professeur Philippe Terral [+], sociologue et directeur adjoint de la Maison des Sciences de l’Homme de Toulouse.
Je termine cette espèce de revue de presse improvisée avec les hallucinations tragicomiques de l’extrême-droite dans des émission d’infos-spectacles [+], c’est totalement édifiant, voire terrifiant.

Enfin, quand j’ai dit que je terminais cette revue de presse aussi inopinée qu’imprévue tout au long de cette journée du 1er lundi de la présente année 2022 débutante, au gré de l’écriture de l’actuelle chronique en cours de rédaction à ce point précis du texte, à parler de politique et autres faits de société, j’allais en oublier de parler culture, même si j’ai effleuré en début ce désespérant assassinat systémique de ma culture occitane par l’état français. Mais pour sortir de ces zones bien trop élégiaques, je me suis souvenu d’un article d’il y a quelques semaines glané sur actualitte.com, ici en lien [+], où l’on apprend que notre cher ministère de la culture aux accents régaliens se paye des podcasts gratuits sur le dos des autrices et des auteurs. Tant qu’à être décomplexé autant l’être à fond dans ce ministère de l’inculture.

Du coup, voilà que j’ai passé la journée à ressasser mes obsessions politiques sans parler du tout d’art et d’artistes, à part ma petite précédente saillie sur les turpitudes de notre ministère, qu’en tant qu’artiste nous pourrions dire de tutelle. Promis une résolution que j’essayerai de tenir (ou non !) pour la nouvelle année est de revenir plus souvent vers les artistes que j’aime et vers leur art, qu’elles ou qu’ils soient vivant·e·s comme appartenant au passé de notre humanité.
D’autant que l’actualité des artistes fut bien triste ces dernières semaines avec la disparition des photographes Françoise Nuñez [+] et Sabine Weiss [+] ainsi que de la géniale réalisatrice italienne Lina Wertmüller [+].

Avant donc de vous quitter pour repartir vers de nouvelles aventures en compagnie de cette autre très grande photographe qu’est ma chère et tendre Thérèse Pitte [+], je voulais juste vous faire part de ma redécouverte récente de l’artiste américain Will Cotton [+]. Un artiste pas vraiment jeune puisque né dans les années 60, représenté en France par Templon [+] et tout de même relativement connu sur la scène artistique de l’art contemporain. Je parle de « redécouverte » car j’avais eu connaissance il y a des années de son travail de dessins un peu académiques et de peintures aux couleurs de sucettes acidulées et de personnages dignes de dessins animés de type Barbie. Je fus bêtement hermétique sans envie d’en connaitre plus ou mieux, il y a près de 30 ans. Pire je me souviens avoir eu cette impression de plagiat (évidemment involontaire) d’œuvres comme les séries des fraisiers et des pâtisseries du fort regretté Philippe Hortala [+].
Bref je ne connaissais pas l’œuvre récente de Cotton parsemée de cowboys à licornes [+]. Le post d’une amie sur une de ces fameuses plateformes de réseaux sociaux a piqué ma curiosité et m’a amené à explorer le site web de l’artiste et toutes ses ramifications sur la toile. J’ai donc (re)découvert un travail qui pourrait paraître totalement anecdotique, mais qui réjouit ma vue avec ce superbe décalage de la narration visuelle. Du coup je vais replonger plus avant mes yeux dans son boulot, dont je vous recommande l’approche visuelle.

Et puis parce que c’est ma première chronique de l’année de mes 60 ans, je me dis qu’un petit cadeau pour vos ouïes ne peut pas faire de mal. Car bien heureusement il nous restera toujours les Clash à nous mettre dans les oreilles. Ironie du sort pour ces rebelles magnifiques on peut écouter leur histoire céleste sur France Cul [+], autant en profiter !
Je vous souhaite une belle première semaine de cette nouvelle année et vous dis à lundi prochain.

Image extraite de la vidéo Rituels - Projet Vidéographique de Thérése Pitte et Philippe Pitet 2020 >> 2023
Extrait vidéo « Rituels » 2020>>2023 – Thérèse Pitte et Philippe Pitet

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

Voir les autres chroniques du lundi

Tagué :,

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Qu’est-ce que ceci ?

Vous lisez actuellement 03.01.2022 – Chronique du lundi à Philippe Pitet.

Méta