16.05.2022 – Chronique du lundi

16 mai 2022 § Poster un commentaire

Ça pousse un peu comme dans l’invasion des profanateurs de sépultures…

Un nouveau réveil, un nouveau jour, une nouvelle semaine, une nouvelle Chronique du lundi, je vous souhaite la bienvenue dans celle-ci.
La semaine dernière je vous disais que je commençais l’écriture de ces chroniques de plus en plus tard. Soyez rassuré·e·s j’ai quasiment repris le droit chemin de l’insomnie matinale, ou plutôt du sommeil polyphasique, car il est 6h25 à l’heure où je prends la plume (ou plutôt le clavier, soyons précis !) pour vous narrer le Monde qui passe sous mes yeux autant que les vôtres du point de vue de mon ressenti du moment.

Après plusieurs semaines de vadrouilles entre mer, montagne, campagne, arrières pays, villes grandes ou petites, et aussi comme vous l’aviez compris en lisant mes dernières chroniques quelques méchants problèmes de santé plus tard, me revoilà à rédiger mes notes de campagne dans la lumière encore hésitante de ce jour de mai naissant, allongé dans ma paisible chambre de cet appartement familial au cœur de ce bon vieux quartier des chalets de ma non moins bonne vieille Ville rose. J’écris ainsi, au sortir d’un sommeil sans trop de rêves connus mais tout du moins réparateur. Un réveil dans la douceur du petit matin d’un été bien trop précoce pour être honnête, en attendant la prévisible chaleur étouffante de la journée. Je me dis que les ventilateurs risquent de tourner à fond dans mon atelier aujourd’hui.
Toutes ces digressions exposées, trêve de considérations météorologiques, voire d’effondrements climatiques, il serait temps de me recentrer sur ma Chronique du jour présent. Et rassurez-vous, l’habitude est maintenant prise de faire des chroniques moins longues et plus digestes

Je reviendrai donc plus tard et bientôt sur les bienfaits du sommeil polyphasique sacrifié à l’hôtel de la toute puissance du capitalisme et sur les méfaits de la sécheresse générée par les non moins tout-puissants effets de ce même capitalisme. Mais en attendant me voilà heureux de bon matin car je suis de retour d’un si reconstituant weekend en compagnie d’amies et d’amis si chers autant que chères, de souvenirs mémorables autant que touchants, au cœur de l’inauguration de cette magnifique exposition qu’est « 2+2=22 Lesalonreçoit » au musée Denys-Puech [+] de Rodez.
Je l’ai dit et répété un peu partout : une grande fierté m’étreint à savoir avoir des boulots dans cette collection du Salonreçoit présentée pour cette exposition aveyronnaise qui sera visible tout au long de cet été 2022.
Dans mes chroniques, je vous ai souvent narré de cette formidable expérience qu’est Lesalonreçoit [+]. Une expérience en progrès tous les 22 du mois depuis le 22 décembre 1993. Pour dire qu’il y a donc eu à ce jour pas loin de 340 Lesalonreçoit. Le prochain se déroulera donc dimanche prochain. Un nouveau « 22 » comme on aime à nommer chacun de ces événements mensuels est toujours une expérience à vivre quelle qu’elle soit. Je reviens rapidement sur le principe au cas où il y en aurait au fond de la classe qui ne suivraient pas !
Donc, je me répète : tous les 22 du mois, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il tempête ou qu’il confine, ce merveilleux artiste qu’est Laurent Redoulès [+], aidé et épaulé à présent et depuis un certain temps par cette non moins merveilleuse artiste qu’est Anouck Duran-Gasselin [+], invite une personne ou un collectif à présenter des labeurs au sein de son atelier, entre intérieur et jardin, dans un quartier populaire de la rive gauche de la Cité Mondine. Ainsi, une œuvre globale se construit depuis près de 30 ans sous nos yeux et c’est époustouflant. Désolé, je n’ai pas d’autres mots pour dire ce qui se joue dans cette action à long terme. D’ailleurs, je ne vais pas en rajouter car il me faut garder des mots pour un texte qui se lira comme beaucoup d’autre dans le catalogue de cette exposition ruthénoise qui retrace la vie de cette expérience hors du commun dans les paradigmes de l’art contemporain et dont vous pouvez télécharger le dossier de présentation en suivant ce lien ici [+]. Une expérience qui continue et continuera encore longtemps d’après ce que je sais. Mais l’expérience de la rencontre avec tous ces 22 du mois entre 18h et 22h ne s’arrête pas là. L’incroyable travail de Laurent est aussi d’enregistrer méthodiquement les image de ces précieux instants depuis le début. Ces prises de vues filmées sont visibles et à disposition du public au fur et à mesure sur le site tousles22.co [+].

À parler d’art entre la poire et le fromage comme on dit, il existe d’autres superbes expériences en cours, dont celle qui se déroule actuellement encore à Toulouse sous le nom « Les Sommes » [+], une expérience menée par l’artiste Jérôme Souillot [+] commencée le mois dernier et qui se déroulera jusqu’au 4 juin prochain. À travers son travail plastique, Jérôme a invité de chouettes artistes ami·e·s à partager un temps La Chapelle des Cordeliers de Toulouse. Toulouse qui décidément n’a pas envie de laisser détruire l’art contemporain par ses édiles délétère et qui résiste par la base et par ses artistes.
Ceci dit il y a eu dans cette ville plus de 50 000 personnes pour aller poser leurs stupides culs dans les fauteuils d’un téléphérique qui relie des hôpitaux et un cancéropôle le weekend de l’inauguration de ce moyen de transport… Ce n’est tout de même pas gagné les gens. Heureusement, je n’ai pas 50 000 ami·e·s !

Voilà, j’ai presque envie d’arrêter là ma chronique du jour tellement tout ceci rempli mon esprit. Je me demande même si j’ai envie aujourd’hui de parler d’autres aspects de la vie que ceux qui nous confrontent à l’art qui se fait aujourd’hui comme de narrer celui qui s’est fait dans notre passé pour explorer celui qui pourrait se faire dans le futur.
Car en ce qui concerne le domaine de nos vies sociales et politiques, la semaine qui vient de s’écouler fut tellement riche en stupidités de tous genres que, si j’avais cru en une quelconque religion ou à un quelconque dieu, je vous avoue ne plus savoir à quel saint (ou sein !) me vouer, j’oscille entre mourir de rire ou m’effondrer en pleurs.
Je ne sais pas vous, mais un large malaise me prend à la gorge quand je pense à ces deux poids deux mesures de la presse française et des nervis de la politique. L’exemple d’école est cette terrible affaire à rebondissement à propos du candidat aux prochaines législatives dans la 14e circonscription du Rhône [+], encore une fois on ne peut qu’admirer la qualité du discours de la FI et surtout ici de Clémentine Autain. Mais l’incroyable n’est pas dans l’affaire somme toute bien gérée par la NUPES, c’est surtout ce traitement de l’info qui comme d’habitude évacue tous les soupçons qui pèsent sur les candidats des autres formations politiques pour se concentrer sur celles et ceux qui forment cette nouvelle union à gauche. Une union qui pour une fois est bien loin de la gauche de droite dans un paysage politique de ces législatives que le président réélu et sa presse auraient bien voulu nous faire oublier, comme il est dit dans cet article-vidéo de Blast en lien ici [+].
Les prochaines semaines seront quoiqu’il arrive, hors toute impartialité, hors toute déontologie, hors toute intelligence marquées par le sceau de l’imbécilité du : « Tout sauf Mélenchon ! », comme nous l’explique Françoise Degois dans cet article aussi en lien [+] du site « Nos Lendemains ».

Tout cela alors que les urgences nous imposent de faire des choix radicalement opposés à ce que nous proposent la droite délétère de son extrême à sa gauche et donc de ce que nous propose le président actuel. Je sais que cela été partagé des milliers de fois sur les réseaux, mais je reviens sur ce groupe de jeunes étudiantes et étudiants qui devaient recevoir leurs diplômes d’agronomes d’AgroParisTech dans une cérémonie clinquante digne des univers débilitants et télévisés de l’Eurovision. En fait cette école est l’Institut National des Sciences et Industries du Vivant et de l’Environnement, fondé en 2007, sous la tutelle des ministères en charge de l’agriculture et de l’enseignement supérieur. Je n’insisterai pas pour dire que ce nom d’AgroParisTech pue tristement la Startup Nation. Ces jeunes gens ont lancé un discours anticapitaliste contre le métier confortable destructeur qui leur était promis. Rejetant ainsi avec panache une éventuelle carrière au sein de l’élite. Une vidéo à voir en suivant ce lien [+], ce superbe appel à déserter a donc été partagée en masse la semaine dernière sur les réseaux sociaux. Il faut lire l’article de Basta Mag, lien ici [+] aussi pour la mise en perspective de cette formidable déclaration.

Voilà vous le savez je commence toujours l’écriture de mes chroniques dans la chaleur d’un premier réveil pour les finir le soir après y avoir un peu cogité toute la journée. Et entre ces passionnantes aventures artistiques et ces chouettes prises de conscience de la jeunesse, je crois que je vais vous laisser et aller boire l’apéro, soft évidemment, avec ma chère et tendre Thérèse [+] pour profiter d’un peu de la fraicheur qui nous arrive sur notre balcon à l’ombre des figuiers et des palmiers, ou tout simplement de la cuisine, après cette journée de grande chaleur précoce qui n’augure rien de bon pour le cycle de l’eau cet été. On notera l’implication de cette fameuse NUPES en faveur d’une véritable politique de l’eau et de sa gestion érigée réellement comme un bien commun. On se souviendra du discours de son chef de file d’il y a plus d’un an sur le sujet, discours que vous pouvez revoir en suivant ce lien [+].
En parlant de se souvenir du liquide dont la formule chimique tient dans un H2O bienveillant, je tiens à vous rappeler qu’il vous reste encore cette semaine, avant le samedi 21 mai, pour voir l’exposition « Ricochet » [+] au Quai des Arts de Cugnaux [+] où vous pouvez retrouver une présentation de mon labeur « Aiga, La cartographie sensible de l’eau ». En attendant la prochaine étape finale de ce projet au long cours à l’horizon de l’été 2023 du côté des sources de la Drôme.

Je reviens quelques instant avant la fin du temps qui m’est imparti pour ces rubriques juste un peu avant minuit et surtout avant de me transformer en carrosse ! Je vous laisse ainsi à chercher les sandales de verres [+] à votre pointure et vous donne rendez-vous la semaine prochaine même endroit même temporalité. Sinon aujourd’hui c’est une fameuse Élisabeth qui a été nommée 1re ministre, pas la reine, l’autre : celle qui n’aime ni les trains ni les fruits, ni les légumes frais sans gasoil. Mais qui s’en souvient ? Adisiatz amigas e amics.

Pas de routes sans légumes - Dessin contemporain de Philippe Pite dans sa série des Slow gangs 2018
Pas de routes sans légumes, série Slowgangs – Technique mixte 2018

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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