27.02.2023 – Chronique du lundi

27 février 2023 § Poster un commentaire

Impostures et cascades de fleurs en hiver…
Avec quelques citations !

Chères et chers ami·e·s qui arrivez sur ces mots nous sommes, dans mon continuum espace-temps, le lundi 27 février 2023. Et comme tous les lundis je vous souhaite la bienvenue à travers ces premières phrases de ma chronique hebdomadaire.
Ce matin entre Garonne et Canal du Midi, le temps oscille d’un gris lourd voire maussade à un bleu du ciel qui tente l’ensoleillement. Pour tout dire, après un si beau dimanche ensoleillé, ce matin l’humidité froide de l’hiver est bien tapie derrière la fenêtre. Il neige même à très fins flocons en ces heures matinales d’où je compose le balbutiement tardif de mon exercice éditorial du jour.

Ainsi et fort heureusement l’eau du ciel a réussi à faire couler quelques gouttes sur nos sols épuisés, depuis mercredi dernier par légères intermittences, alors que la norme devrait être quasi journalière au cœur de nos vertes contrées en hiver. Il paraît que nous venions de passer plus de 25 jours sans pluie en moyenne dans notre pointe de l’Europe Occidentale. Certain·e·s trouvent ça chouette, sauf que ne nous voilons pas la face : c’est une catastrophe !
Bien que l’enjeu climatique ne soit pas le seul ni le principal des dangers [+] de l’anthropocène, après un léger passage un peu froid, très peu humide et surtout quelques chutes de neige tardive, il restera à coup sûr dans les mémoires la fausse image d’un hiver froid, brouillant les pistes de l’urgence. Du coup beaucoup de nos congénères européennes et européens commencent à dire apprécier la situation d’un hiver doux ne voyant pas le danger de notre inadaptation face à la situation se profiler à nos horizons de sapiens.
« […] C’est le 16ème mois déficitaire depuis août 2021. Pour le moment, la sécheresse de 2022 se répercute sur 2023 en sautant la saison de recharge (Serge Zaka). Une étude du CNRS publiée vendredi 17 février explique comment l’augmentation de la température en Europe a joué sur les effets combinés, comme la sécheresse. Franchement il y a plus urgent que de faire passer à tout prix la réforme des retraites […] » ainsi que nous l’annonce le fameux « Bon Pote » [+]. Ce ne sont pas quelques flocons de neige qui feront grand chose pour améliorer notre sort.

Alors oui il a fait bien moins moche et plus chaud qu’à l’habitude dans cette saison froide, le chemin vers l’enfer est doux et agréable ainsi que je le disais il y a quelques temps dans une de mes précédentes chroniques, et je pourrais en parler sans fin alors que nous sommes au moment crucial du bilan écologique ainsi que l’aborde l’astrophysicien Aurélien Barreau ici dans une conférence en lien [+] vidéo.
Mais tout de même, un peu à l’image de cette saison froide paresseuse et à l’instar de mes récentes chroniques, aujourd’hui je ne m’appesantirai pas tellement plus et serai bref dans mes commentaires et mes digressions autour des soubresauts météorologique qui passe sous mes yeux.

Car depuis que j’ai commencé la composition de cette chronique, à vous narrer quelques-unes de mes considérations sur le temps qui passe, un mot horrible a trotté dans mon cerveau dès le réveil. Surtout parce que j’ai fait de détestables rêves dans lesquels tout ce qui formait le corpus de mon travail d’artiste était saccagé par une horde inconnue à travers des actions d’une sauvagerie extrême. Je reconnaissait même quelques visages dans cette furie. Ce mot martèle dans ma tête ce dont il est synonyme entre plagiat, foutaise, duplicité, simulation, mythomanie, contrevérité, et j’en passe, ce mot c’est : « imposture »…

D’autant qu’à part parler de pluie et de beau temps, la semaine dernière je n’ai parlé quasiment que de moi. Fort heureusement je suis loin d’avoir révélé tout de ma personne. Tout compte fait pour prendre connaissance de ce qu’il y a à savoir de moi, il vous suffit d’aller lire ma biographie sur mon site ici même [+]. Il serait temps de rabâcher d’autres considérations.
Parler de moi me ramène toujours et encore à la terrible sentence imposée par ce vilain mot qu’est « imposture ». Alors évidemment il y a ces rêves de la nuit. Mais tout compte fait ce mot revient toujours à coup sûr à cause de cet affreux manque de confiance en soi que les artistes-auteur·e·s partagent si souvent surtout dans ce milieu des arts plastiques et visuels. D’autant qu’en l’occurrence et en particulier : le bien-fondé de son boulot y reste une interrogation de fond.
Ce mot que la définition du Larousse [+] dans mon cartable dit qu’il aurait à voir avec, je cite : « […] se faire passer pour quelqu’un que l’on n’est pas […] », n’est évidemment pas un mot revendiqué, alors qu’il nous est si souvent imposé par notre société du spectacle. Ainsi, à la réflexion ne sommes-nous pas là aussi devant une construction sociale d’un terme édulcoré ? Car il pourrait bien exister une imposture de l’imposture ainsi qu’on peut le lire dans ce lien [+] vers le magazine « Uzbeketrica ».

Ceci dit si je débroussaille encore avec vous la définition de ce mot entre mystification et fourberie dans mon vieux Larousse d’écolier qui date des années 60, il y est tout de même dit que c’est, je cite : « […] une action de tromper par de fausses apparences ou des allégations mensongères […] des tromperies, des supercheries […] ». Un peu ce qui se passe actuellement avec le gouvernement français, sa majorité parlementaire et ses allié·e·s objectifs de droite et d’extrême-droite. Un gouvernement de tartufes en roue libre au cœur de cette séquence de notre histoire contemporaine autour de la bataille de la contre-réforme des retraites qui se joue sous nos yeux. Dans ses grands moments d’enfumage pathétique, le mensonge est total comme nous l’explique l’économiste atterré Thomas Porcher dans cette émission vidéo en lien [+] du « Média ».
Un gouvernement hors contrôle et un parlement disqualifié par le système, ça sent petit à petit ce chemin qui mène vers les rivages des régimes de l’autoritarisme mortifère. Comme nous l’explique cette autre émission vidéo en suivant ce lien [+] vers la chaine YouTube de « Blast ». Inexorablement un boulevard est ouvert en France pour cette autre imposture qu’est l’extrême-droite. À défaut de voir un jour l’avènement du gouvernement des peuples par l’Anarchie, l’autonomie et l’auto-gestion, il faudrait peut-être repenser nos institutions ainsi que le souligne cette chronique radio de Clément Viktorovitch avec l’idée d’un sénat tiré au sort, à écouter et voir ici en lien [+].

L’imposture systémique du bloc bourgeois en France – comme partout ailleurs dans le monde -, n’existe que parce que l’imposture des médias aux mains de celui-ci est permanente… Ainsi que le révèle cette affaire de désinformation à long terme d’un présentateur de « BFM », à lire en anglais sur le « Guardian » [+]. Heureusement comme beaucoup d’entre vous je vis en France, dans un pays où le droit de s’exprimer est généreusement encadré par l’esprit des lois ainsi que par la liberté de l’information, et qu’il existe des médias indépendants malgré la puissance de l’argent et des redoutables lobbies de ce bloc bourgeois qui essaye de nous imposer un capitalisme violent dont nous ne voulons majoritairement pas.
Des médias que je cite souvent parce qu’ils restent mes sources d’informations francophones principales. Des médias anciens comme « l’Humanité » [+], « Le Monde Diplomatique » [+], moins anciens comme « Mediapart » [+] ou bien plus récents comme « Blast » [+], « Le Média » [+], ou encore des médias plus engagés comme « Reporterre » [+], « Frustration Magazine » [+], « La relève et la peste » [+], « Basta! » [+], voire bien plus engagés comme « Contre-Attaque » [+], … , ainsi que bien d’autres dont je ne ferai pas ici une liste à la Prévert, tout en préservant un esprit critique face aux dérives de leurs possibles militances. Ces médias dits indépendants sont souvent portés à nos yeux et nos oreilles grâce au web. Ils savent nous montrer le monde autrement que celui du formatage de la télévision ou des journaux que l’on nomme « main-stream ». Il sont loin des impostures portés par les médias aux ordres des barons du capitalisme et du pouvoir bourgeois.

Ainsi parmi toutes ces doctrines pourries que le capitalisme nous impose à travers les attaques à l’encontre d’une société solidaire, il y en a bien une bien moisie intitulée « valeur travail » [+]. Elle reste un terme de manipulation éhontée dans la bouche de la bourgeoisie ne servant uniquement qu’à la concentration [+] de l’oisiveté a-productive et des richesses dans l’escarcelle des 10 % de la population humaine qui tondent les 90 autres. Cette valeur travail déconnecté de sa vrai valeur d’activité et de bien commun comme cela pourrait être si nous pouvions voir la mise en œuvre à l’échelle globale du salaire à vie [+], est sous un prétexte quasi sulpicien de mérite, autre concept bien bourgeois, une justification de l’exploitation [+] généralisée et décomplexée des esprits ainsi que des corps.

Avec un minimum de perspicacité, on remarquera que ces fameuses valeurs s’appuient tout compte fait sur un véritable récit fictionnel. Récit de fictions entretenues qui permet avant tout la justification des fortunes indécentes dans un monde qui se meurt. Un récit empli de mensonges et de contre-vérités ainsi que l’écrit Nicolas Framont dans l’article ici en lien [+] sur « Frustration Magazine » : « […]contrairement aux aristocrates qu’ils ont détrônés après la Révolution française, les bourgeois ne justifient pas leur pouvoir par la naissance. Le mythe qui justifie leur règne n’est pas un titre de noblesse, mais bien le travail […] », alors que si la raison animait notre monde économique, il nous faudrait travailler bien moins dans les paradigmes marchands, ainsi que nous le rappelle cet excellent magazine vidéo de « Blast » ici en suivant ce ,lien [+].
Voilà j’en finirai avec cette fameuse imposture du travail et plus particulièrement en ce qui concerne le débat sur les retraites qui nous fait réfléchir à quel niveau nous devons le curseur de la solidarité ainsi qu’il est dit sur le « Média » dans cette vidéo du « Stagirite » en lien suivant [+].

Comme à mon habitude je reviens vers les rivages de l’art après avoir digressé dans des considérations politiques de comptoirs. Mais j’y reviens aujourd’hui toujours avec ce fameux mots « imposture » en trame de fond. Et pour m’échapper de ce terme délétère, je me remémore un article récent et excellent de l’artiste Grégory Chatonsky [+], dont je vous ai déjà aussi parlé mainte fois dans de précédentes chroniques. Chatonsky sur son site web publie d’excellentes tribunes et cette dernière intitulée : « Un art inutile / A useless art », ici en lien [+], est à lire jusqu’au bout, car elle replace bien ce que je pense, comme beaucoup à propos de l’implication des artistes dans le monde. En parlant de cet artiste qui est un des rares à réfléchir en profondeur sur les sujets de l’interaction des outils numériques et de l’art, je vous conseille le visionnage de la captation vidéo de cette conférence ici dans cet autre lien [+].

À vous parler de l’art et de ses adaptations au monde des humain·e·s qui l’entoure, je me permets aussi de vous renvoyer à l’écoute d’une série de podcasts de France-Culture qui nous parle d’art et environnement, en suivant ce lien [+].

Loin de toute imposture et en grande finesse je ne vais pas oublier de vous parler du travail admirable de ce photographe tout aussi formidable qu’est André Mérian [+]. On retrouvera le travail d’André dans l’exposition « The Statement » qui se tiendra à la Galerie du Tableau [+] de Marseille. Cette exposition débutera la semaine suivante et son vernissage se tiendra le lundi prochain 6 mars 2023 à 18h, c’est un peu pour cela que je vous en parle aujourd’hui n’étant pas sûr d’avoir le temps de vous en parler dans ma prochaine chronique. L’exposition durera jusqu’au 19 mars 2023, n’hésitez pas à vous y rendre, c’est 37 rue Sylvabelle dans le 6e arrondissement de la cité phocéenne.

Et puis juste dans un petit clin d’œil empli d’amitié sincère je ne peux terminer de faire ce petit tour artistique sans parler de cet autre magnifique artiste qu’est Rolino Gaspari [+] dont le travail plastique profus, organique, foutraque autant que sensible n’est à mon goût pas assez porté à la vue de toutes et tous. Et si entre artistes certaines conceptions divergent à travers des avis toujours constructifs je tiens à le signaler, l’intégrité des sentiments positifs restent constants avec grande bienveillance.

Sinon François Hadji-Lazzaro, cette connaissance perdue croisée dans des temps anciens de ma vie, est mort [+] ce week-end. J’en suis sincèrement triste. Fort heureusement j’ai passé un super chouette long weekend ensoleillé en compagnie de ma chère et tendre Thérèse [+] et de supers ami·e·s.
Je peux boucler cette chronique du jour loin de toute imposture, étant très honoré d’avoir été choisi par les « Canzonieri » [+], un merveilleux groupe franco/italien composé par Renato Tonini [+], Yannick Boudruche [+] et William Robin qui revisite avec une infinie justesse la musique populaire italienne, pour travailler avec eux sur une identité visuelle du groupe. Mais je vais arrêter là ces fleurs d’hiver, car comme le dit fort à propos Renato l’excellent et formidable fondateur de ce groupe avec un humour pince-sans-rire malicieux, je cite : « […] Il m’arrive parfois de préférer cultiver le stress et la déprime que l’amour ! ». Ainsi va l’ambigüe ambivalence des artistes que j’assume avec délectation.

Après une chronique toute en citations diverses et variées ainsi que vous l’aurez remarqué, je vous laisse donc ici en la compagnie d’un dessin que j’avais exécuté au stylo bille à travers plusieurs dizaines d’autres pour l’habillage d’un site web de One Arm [+], un autre groupe de musique pour qui j’ai eu l’honneur et la joie de faire quelques créations visuelles. Ce qui n’est pas si loin du sujet du jour, si tant est qu’il y en eut un. Je vous souhaite une belle semaine d’hiver et vous donne rendez-vous dans sept jours, même endroit, même procédé. Adissiatz amigas e amics…

Dessin exécuté par Philippe Pitet plasticien, au stylo bille et retravaillé sur ordinateur pour l'habillage du site Web du groupe de musique One Arm.
Dessin exécuté au stylo bille pour l’habillage du site web du groupe musical One Arm – 2021

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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