08.02.2021 – Chronique du lundi
8 février 2021 § Poster un commentaire
Ma langue est pâteuse, la fatigue menace le bout de mes doigts
Une chronique est bonne quand tout est dans le titre. Savourez votre chance car cette nouvelle chronique du lundi, va sûrement vous paraître toute aussi pâteuse que légère…
Amies auditrices, amis auditeurs, chères et chers internautes de tous poils, bonjour !
Vous écoutez bien les programmes de Radio FMR – Toulouse [+], sur tous les supports que vous connaissez bien maintenant, si vous m’écoutez évidemment, sinon bienvenue à la lecture de cette chronique toujours sur mon site Philippe Pitet point com. Adresse url web que je répète tout de même aux auditrices et auditeurs au cas où le démon de la lecture les titilleraient tout d’un coup.
Hors donc oui, beaucoup de fatigue ce lundi pour, si j’ai bien compté, cette 17e semaine de mon petit jeu éditorial. Ainsi, je serai aussi bref qu’un pépin de raisin.
Pas uniquement parce que le weekend fut festif dans ma cuisine, mais comme je vous en avais fait part la semaine dernière, parce qu’une couche supplémentaire s’est ajoutée sur le dos de l’âne que je suis.
En effet un nouvel environnement de travail temporaire dans les réserves d’un grand musée, m’accueille en ce moment. Travail assez agréable et passionnant il faut le dire, avec de super collègues.
Bien que ma mission d’accompagnement soit un peu éloignée de mon cœur de labeur… Quoi que… Bon je ne vous en écrirai, ni en dirai, pas plus. Peut-être seulement à la fin de cette mission dans quelques semaines ou mois… Enfin bref tout cela ne me laisse que peu de temps pour réfléchir à ce dont je souhaite vous entretenir dans mes chroniques. Et surtout de faire de jolis (ou non !) dessins.
Et puis, mes doigts ce lundi sont engourdis par ce soudain froid hivernal, ou plutôt cette humidité hivernale et glaçante qui s’est abattue de bon matin sur la Ville rose où je suis malheureusement coincé pour encore quelques semaines.
Ce n’est pas que je n’aime pas ma ville natale (et oui : j’y suis né !), même si la direction qu’elle prend me désespère, mais ce sont surtout mes chères cimes Dioises qui manquent terriblement à mon horizon ! Un gris mélancolique du moment qui espère revenir au bleu du ciel.
Désespoir tout de même de savoir le chemin si long, tant les affaires qui secouent la quatrième ville de France sont dramatiques : de la disparition du Pavillon Mazar [+], en passant par la fermeture de Mix’Art Myrys [+], pour finir par la collection du Château d’Eau [+] jetée aux gémonies de la bêtise locale… Ce n’est pas la peine d’être très perspicace pour constater le naufrage de la culture à Toulouse !
Mais soyons positives tout autant que positifs : ouf, nous l’avons échappé belle… Nous n’avons pas été confiné·e·s. Merci président, je ris mais c’est nerveux !
Tout comme la semaine dernière je ne vais toujours pas m’étendre plus sur la bêtise systémique ambiante et les stupides qui gèrent si mal le bien public et nos communs.
À ce point de ma chronique du 8 février 2021, vais-je enfin parler d’art me direz-vous ?
Oui mais avant cela, voilà quelque temps que je voulais tout de même vous entretenir de mon sentiment au sujet de cette fameuse transition énergétique dont dépend la survie de notre espèce. Et là aussi je me dis : c’est loin d’être gagné quand on voit quotidiennement, comme ce week-end passé, les dégâts occasionnés par le mode de production et de consommation de nos sociétés gérées par le capital et les aveuglements du bloc bourgeois.
Comme il est expliqué quand on y fait bien attention dans quelques images récentes de la chaîne germano-française Arte [+] que j’ai vues il y a peu.
Oui ça m’arrive de m’informer sur des chaînes du PAF, même si nous n’avons pas la télé à la maison.
En gros dans un des reportages que je regardais sur ma tablette numérique à propos des paradoxes de la transition écologique [+], j’apprends que c’est le monde du commerce qui mène cette fameuse transition au lieu de bénévoles ou des volontaires engagé·e·s qui auraient à cœur de rechercher les meilleures solutions. Ça ne peut donc pas marcher.
J’apprends aussi que l’on ne peut pas baser l’éolien ou le solaire sur le profit. Que l’on ne peut pas qualifier les voitures électriques de véhicules propres. Tiens comme c’est étonnant, pourtant on ne pourra pas accuser cette chaine éminemment intellectuelle d’être ni complotante, ni complotiste. C’est juste de la raison.
À côté de cela on nous annonce que la France a lancé un grand plan de développement Hydrogène qui par effet papillon l’oblige à mettre en œuvre une politique de relance de son nucléaire pour produire en masse ce nouvel or gazeux. Il y a un bon papier sur ce sujet dans l’excellent site d’infos en ligne reporterre.net [+].
Effectivement, comme je l’ai entendu et discuté : on pourra dire que c’est un très bon scénario pour la réduction à zéro des émissions de CO2. Sauf qu’il est évident que le problème est une nouvelle fois déplacé et qu’une pollution remplace une autre.
L’enfer est donc bien pavé de bonnes intentions. Pendant ce temps là un glacier qui décroche sur les pentes de l’Himalaya et sous la pression du réchauffement climatique et c’est la catastrophe humaine en Inde. Voilà pour ce petit aparté digressif, sur la base d’une vision politique approximative de bistrot dont j’ai le secret.
Il ne me reste qu’à parler d’art pour me sortir d’affaire.
Et dans ces circonstances, surtout pour le mettre en perspective de ce dont je viens de parler (écrire !), je tenais à revenir sur cette super expo, la dernières je j’ai pu voir : « l’éternel objet de ma décroissance » [+]. Une expo collective que malencontreusement peu de public a pu voir ayant été malheureusement mais courageusement présentée à la fin de l’année passée chez nos ami·e·s de Lieu-Commun, Artist Run Space à Toulouse entre couvre-feu et confinement.
Voilà un des exemples les plus pertinents où l’art contemporain interroge à bon escient le Monde dans lequel nous vivons.
Cette expo dans laquelle on pouvait voir, entre-autres le super travail artistique de Jacques Barbier [+] en chineur/recycleur céleste, faisait écho à une autre très belle expo au rez-de-chaussée de ce même Lieu-Commun de la collection de ce même Jacques Barbier côté galeriste/collectionneur… il vous suffit d’aller sur le site de Lieu-Commun [+] pour en savoir plus. Mais je tenais tout de même à remercier Manuel Pomar [+] – artiste et directeur artistique de cet artist run space toulousain -, d’avoir cette réflexion rare sur ce sujet qui devrait être le point central, que dis-je (écris-je !), le point chaud de nos réflexions.
Quand le monde de l’art est trop souvent pris dans de fausses interrogations qui caressent le bloc bourgeois dans le bon sens du poil, ces expériences sont terriblement salutaires.
Sans transition, je saute du coq à l’âne (que je suis dans cette mini chronique du jour) pour parler de l’affaire qui nous a fortement animée ces derniers jours au sein du collectif Art En Grève Occitanie [+]. Une tribune intitulée « Le monde de l’Art se mobilise : soutenons les artistes contemporains » émanant de personnalités issues des structures labellisées (Musées, FRAC, Centres d’Art, …). Encore une fois je vous laisserai prendre connaissance de l’affaire en cliquant le lien correspondant sur mon site, si vous y êtes déjà c’est ici [+].
J’adore cet exercice de style dichotomique !
Je résume un peu l’affaire : il nous semble à AEGO, en tout cas pour beaucoup d’entre-nous, que de mettre le statut de l’artiste plasticien·ne à l’avant dernière place des revendications est un faux pas et un mauvais signe de la part de ces institutions.
Espérons que tout cela se soit fait dans l’inconscience de l’enthousiasme de la rédaction de cette tribune [+]. Les discussions furent vives et constructives, ce qui est un très bon signe de notre vitalité… Nous ne sommes donc pas mort·e·s et le groupe toulousain d’AEGO s’est vu revivifié au contact de cette discussion. Je dirais : c’est chouette !
Je termine cette chronique de ce lundi 8 février 2021, et pour une fois je n’ai pas encore parlé de ma vie avec ma compagne la photographe plasticienne Thérèse Pitte [+], des travaux que nous menons ensemble, et surtout de son superbe, précieux et rare travail photographique.
Voilà c’est fait à présent et je vous encourage encore une fois à aller consulter une partie de son labeur sur son site. Je précise aux auditrices et auditeurs que vous trouverez tous les liens sur le mien (de site), pour les lectrices et lecteurs vous y êtes. Et en ces temps hivernaux quoi de mieux que de voir ses géniales photos de sa série (déjà un peu ancienne) : « comme entre terre et soi la neige » [+]. Je vous laisse savourer…
Et surtout, je vous souhaite enfin un belle nouvelle année car nous entrons cette semaine dans l’année du buffle de métal, comme le dit le proverbe chinois : « le buffle est lent mais la Terre sait attendre ! ».
J’aime bien parler de la Chine et des chinois·e·s en ce moment… Allez, ciao les ami·e·s !

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…
PhP
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