08.08.2022 – Chronique du lundi

8 août 2022 § Poster un commentaire

Feu !

Amies lectrices, ami lecteurs, chères auditrices et chers auditeurs, joyeux internautes de tous poils et de tous genres, je vous souhaite humblement mais chaleureusement la bienvenue dans cette chronique du lundi 8 août 2022.

Deuxième chronique du mois d’août 2022, l’été est à son apogée alors que la montagne brûle au-dessus de Die. Le week-end qui vient de passer, des feux de forêt que la sécheresse a rendus inévitables, se sont allumés sur les cimes au-dessus des endroits que j’arpente à la recherche des ruisseaux et des canaux dans le cadre de mon projet « Aiga – La cartographie sensible de l’eau », tant les arbres sont anhydres et la moindre étincelle est une bombe. Les panaches de fumée ont peuplé un temps le ciel d’azur immaculé juste après les orages souvent secs qui ont déclenché ces feux. Sur la montagne autour de la « Dent de Die », les soldates et les soldats du feu se sont courageusement démené·e·s à les contenir afin que l’habitat humain ne soit pas touché malgré un fort vent qui attisaient les foyers [+]. La ronde incessante des avions bombardiers d’eau ou des hélicoptères au-dessus de nos têtes m’a rappelé ma fragilité d’être humain. Que nos vies dépendent des autres comme la vie d’autres peuvent dépendre de nous. Cette fragilité qui ne peut être contenue que parce que nous menons des actions communes et solidaires les unes et les uns envers les autres, loin de l’organisation capitaliste et bourgeoise, qui prévaut dans le monde, basée sur la loi du plus fort.
Les feux ne sont pas éteints et embrasent toujours plus la montagne et nous avons tout intérêt à modifier au plus vite notre modèle de société si nous ne voulons pas toutes et tous brûler avec nos forêt, car l’urgence est là [+].

Comme depuis le début de l’été je ne parlerai pas ou peu de politique politicienne ni de politique étrangère si ce n’est pour exprimer mon énervement quand je vois les agissements de l’état d’Israël ces derniers jours dans une action de destructions et d’assassinats préventifs [+]. Peu de levé de boucliers comparé à ce qui s’est passé un temps à l’Est de notre continent européen. C’est désespérant à deux titres. Tout d’abord que ce soit Israël avec son histoire si chargée de tragédies qui me touchent jusqu’au fond de mon histoire familiale et qui se rend coupable de tels crimes, me semble impensable et pourtant c’est l’impensable règle qui règne dans cette partie du monde depuis des décennies. Ensuite parce que les deux poids deux mesures de notre conscience occidentale est monstrueusement honteuse. L’écœurement et la nausée m’obligent à m’arrêter là.

Un autre énervement monte aussi en moi quand je vois que toujours à l’affût une certaine presse de gauche de droite se lance à polémiquer sur ce qu’a pu dire un ancien candidat à la présidence de la République, vraiment de gauche lui, sur le passage d’une secrétaire d’état des États-Unis d’Amérique, en brodant évidemment sur le contenu des dits dires, sortant tout du contexte et lançant une petite polémique qui fait frémir tous ses lectrices et lecteurs du bloc bourgeois qui se fantasment en vrai gauchistes garant de la république, de la laïcité et du bon goût. Bon bref pour se prémunir de réflexions débiles, il vous restera à lire le texte d’origine sur le blog de cet ancien député des Bouches du Rhône ici en lien [+].

Et puis à parler de ces lecteurs et lectrices bourgeois masochistes échoué·e·s dans les bans de sables gauchistes, et surtout pour leur gouverne, je ne résiste pas à partager cet article en lien [+] sur Frustration Magazine à propos de ces lectures bourgeoises, et du fameux mythe de celles et ceux de cette classe sociale qui auraient tout lu. Comme je le disais la semaine dernière on arrêtera d’étaler sa confiture. Mais bon à tant qu’à étaler cette marmelade de cerveau, je vous conseillerai encore du Bourdieu pour lecture de fin d’été en ouvrant « La Distinction » [+], histoire de s’entraîner à fond sur la critique sociale du jugement avant de se lancer dans la chaleur des luttes sociales de la rentrée.

Sinon à être dans nos chères montagnes qui entourent cette Drôme exsangue. Malgré ces feux qui nous effrayent autant qu’ils nous révoltent. Je tenais à vous entretenir encore une fois, à l’image de mes deux dernières chroniques, de l’art qui si créé et sui s’y passe. En effet, je vous y avais parlé de là peintre plasticienne Alina Cociere [+], de son origine moldave et russophone, ainsi que de son implication avec son compagnon dans l’accueil de réfugié·e·s ukrainien·ne·s. Il s’avère que si vous passez du côté de Châtillon en Diois, au Hangar à locomotives pour être précis, vous pourrez visiter l’exposition « Solidarité Ukraine » tout au long de ce mois d’août, dans laquelle vous pourrez admirer de grandes travaux d’Alina ainsi que ceux de Nadia Pronina [+] et d’Evgenii Liskin [+]. Je n’ai pas trop de documentation à partager à propos de cette exposition et des artistes, mais n’hésitez pas une seconde à vous y propulser, particulièrement le 14 août à 17h où vous pourrez y rencontrer les artistes et y voir une performance mise en œuvre avec la complicité du Théâtre des Aires de Die [+].

Alors je ne sais pas pourquoi, enfin si je crois savoir, mais la semaine dernière tout en vibration positive je n’avais pas le cœur à vous entretenir de de la mort de ce grand artiste qu’est Jean-Luc Parant [+]. Jean-Luc Parant [+] est un artiste visuel conceptuel et poète, obsédé par la sphère, mais surtout par les yeux et la vision. Il faut noter que cet artiste formé à l’école Boulle (ironie !) au début des années 60, avait créé sa première installation muséale d’envergure, 300 boules, fut réalisée pour le Centre Culturel de la Ville de Toulouse en 1974. C’était un temps où il restait encore quelques ambitions à la Cité Mondine.
Au delà de cette anecdote, ce que je trouve remarquable c’est le couple d’artiste et les travaux en commun qu’il menait avec sa compagne et femme Titi Parant [+]. Il y a quelques mois, à propos de Christo et Jean-Claude [+], je vous avais entretenu de cette appétence que j’avais pour le couples d’artistes qui créent ensemble en gardant leur capacité propre de création. Le « couple Parant » est de ceux-là.
À coup sûr parce que cela me renvoie au travail et aux études plastiques que nous menons au long terme avec ma chère et tendre Thérèse Pitte [+]. Il y a là quelque chose d’aussi heureux que sérieux dans ces associations totales, en tout cas c’est mon avis.

Pour changer de sujet et en pensant à cette momie qui fut à l’origine du fameux « Cri » [+] d’Edvar Munch, en plein dans le cœur de cette saison estivale j’avais l’envie dilettante de me tourner vers la passionnante aventure de cette lignée d’Homos dans laquelle notre espèce de Sapiens s’inscrit. Ainsi je vais vous laisser en compagnie d’une revue de presse et de liens que j’ai glanés de-ci de-là, autour de ce sujet des origines qui me préoccupe depuis bien longtemps…

Tout d’abord à penser aux branches éteintes de notre généalogie sur cet article en lien [+] du National Geographic. Puis penser à ce que contient nos gènes toujours dans un article en suivant cet autre lien [+] du même journal. Journal dans lequel nous allons rester en suivant le lien ici [+] du plus vieux fossile humain jamais découvert hors d’Afrique. Et puis enfin ce dernier lien [+] encore dans la National Geographic qui nous informe de quelques rebondissements chez nos cousins Neandertal.

Des cousins Néandertaliens il en est question et surtout de leur rapport avec notre espèce dans cet entretien en lien [+] avec l’archéologue et anthropologue culturel Ludovic Slimak dans le magazine Pour la Science.
Je saute des dizaines de millénaires d’histoires inconnues pour passer du paléolithique au néolithique avec cette civilisation chinoise encore plus ancienne qu’ancienne ici en lien [+], ou avec l’Afrique qui est le berceau de notre humanité et la terre de nos ancêtres pour découvrir ces civilisations africaines oubliées en suivant cet autre lien [+]. Nous sommes toutes et tous issu·e·s de migrations successives qui nous viennent de ce magnifique continent.
Car de tous temps les migrations ont été le moteur de sapiens même à l’âge du fer qui a vu l’avènement des celtes sur toute l’Europe à lire ici [+].

Pour finir ce tour d’horizon mémoriel, comment voir le génie humain s’avilir dans tant d’imbécillités alors que nous sommes capables de prouesse jusqu’à faire apparaître l’image de morts millénaires en lien ici [+].

Voilà il est temps de vous quitter pour ce lundi, d’ailleurs pour quelques petites journées nous quittons notre cher Pays Diois pour rejoindre les rivages méditerranéens à l’ombre du Mont Saint-Clair dans cette bonne ville de Sète. Encore une histoire d’eau en perspective, non que j’ai produit beaucoup pour Aiga mais j’ai besoin de revenir sur des endroits que j’ai déjà « croqués » il y a des années. Ce projet s’inscrit dans le temps à l’évidence. Je vous laisse avec un autre dessin de carnet en cours de ruisseau exsangue comme la Drôme, alors que le feu fait rage et détruit la forêt sur les cimes parce que certaines et certains aiment bien se balader en jet privé [+] comme on enfourche une bicyclette… Ma rage est aussi palpable.

Je vous souhaite tout de même une belle semaine d’été et vous donne rendez-vous la semaine prochaine. Adissiatz…

Photo d'une page d'un carnet "Aiga - La cartographie sensible de l'eau" du plasticien Philippe Pitet - Carnet de Romeyer 2018-2023
Aiga – La cartographie sensible de l’eau, photographie d’une page du carnet Confluent Meyrosse – 2020-2023

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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