12.09.2022 – Chronique du lundi

12 septembre 2022 § Poster un commentaire

De loin arrivent les chaînes !

Me voilà encore une fois embarqué sous ma plume aux aurores d’un nouveau jour. Je vous y entraîne avec moi, chères et chers internautes, lecteurs, lectrices, auditrices, auditeurs ainsi que tous et toutes les autres. Toujours aussi tôt dans l’aube qui s’éveille aujourd’hui en plein cœur de la symphonie des gazouillis d’une ville s’étirant encore mollement. Je suis tout engourdi de ma nuit. Au dehors, je sens l’été finissant mais encore si chaud derrière les rideaux de la fenêtre à moitié ouverte à la rue. Je tapote les premières phrases de cette Chronique du lundi 12 septembre 2022 autour de 6h10. Je rédige ces mots sur le pad idoine partagé entre mes divers appareils numériques après y avoir rassemblé toutes mes notes prises essentiellement le weekend qui vient de s’achever. Les enfants dorment paisiblement dans leur chambre leurs rêves encore loin de l’école. Quelques moteurs vrombissent à peine en bas dans cette rue tranquille pour l’heure. Louison, notre petite minette oscille entre ronrons et turbulences joyeuses du matin. Le souffle léger du sommeil de ma chère et tendre Thérèse [+] emplit mon cœur de joie. Ce matin elle a une odeur de caramel dans la blondeur de ses cheveux, c’est un petit bonheur incontournable de mon existence…
Le décor est enfin prêt pour vous souhaiter une très douce bienvenue dans cette nouvelle chronique et vous remercier de m’y rejoindre.

Un nouveau matin où je vais encore explorer les turpitudes de la vie qui passe sous nos yeux, mais aussi quelques peu de choses de l’art en m’adressant à vous comme si vous étiez toutes et tous mes ami·e·s proches. Je sais de vous que certaines et certains le sont vraiment et même de la famille, d’autres sont de plus lointaines relations, mais beaucoup ne me connaissent qu’à travers ces lignes hebdomadaires, lues ou écoutées. Je sais certaines et certains me donner des commentaires et m’encourager, j’ai même rencontré des internautes inconnu·e·s IRL, comme le dit l’acronyme anglais pour nommer : « dans la vie réelle », qui m’ont gratifié·e·s de tous leurs encouragements. C’est chouette, c’est inestimable. Voilà un bail que cela dure avec une forte délectation de ma part je le confesse. Je m’y prépare d’un lundi pour le suivant. Même si parfois le cœur, l’inspiration ou le moral n’y sont pas aussi forts d’une semaine à l’autre, l’exercice éditorial de ces chroniques se fait avec la rigueur métronomique d’un rythme hebdomadaire, depuis octobre 2020, quelle que soit ma situation et la scène du moment.

J’avoue à l’instant présent que les choses ne se présentent pas si simplement. Pour une raison un peu nombriliste et tout dans mon ego, je commence tout de go cette écriture hebdomadaire approximative et désordonnée par une réflexion qui me questionne l’esprit ce matin : comment peut-on imaginer que travailler dans la douleur puisse donner un coup d’accélérateur à la créativité ? Ainsi que je l’ai entendu à maintes reprises par quelques personnes ces derniers temps. Veuillez me passer l’expression, mais ce type d’affirmation me semble être ici et maintenant un véritable bullshit.

Vous devez vous demander pourquoi j’entame ma chronique du jour ainsi. Ce doit être ma colère intérieure qui bout et est à bout. Car à parler de ma pomme aux ami·e·s que vous êtes et qui m’entourez dans cette Chronique du lundi, je vous confie que voilà des semaines, des mois, un problème assez pénible de santé me harcèle. Un truc con autant qu’apparemment génétique et dur comme ce fer qui coule dans mon sang [+] en abondance malgré la fin annoncée de cette dernière. Je passe sur les détails, mais pour vous décrire l’objet de mon désarroi : j’ai souvent l’impression de patauger dans les sables mouvants d’un environnement qui devient terriblement cotonneux et d’un corps qui devient péniblement douloureux d’un instant à l’autre.
Pour le coup depuis des semaines, mes boulots plastiques et visuels n’avancent plus vraiment au rythme soutenu que je leur souhaiterais. Ils avancent par à-coups lors de phases d’accalmies, mais vite crevé je suis obligé de les délaisser un temps pour mieux repartir. Et puis afin de préserver ma force de concentration, je suis aussi bien obligé de délaisser d’autres projets professionnels dans lesquels j’étais engagé.
J’avoue que ce n’est pas facile et que ça me pèse. C’est sûrement pour cela que j’en parle ici. Ce n’est pas que je me plaigne plus que ça, je suis suivi et le traitement est en cours depuis plusieurs semaines. Je retrouverai dans quelques mois, en tout cas à l’horizon d’un peu plus d’une année l’intégrité de mes capacités physiques à coup presque sûr d’après le corps médical. Et puis je n’ai aucune atteinte dans mes capacités intellectuelles à part quelques légères confusions, parfois, dues à une fatigue mécanique. Sauf que tout cela ne laisse pas trop de place à la sérénité nécessaire pour l’action artistique tout d’abord, et aussi à l’écriture hebdomadaire de mes chroniques que je me dois de raccourcir pour être plus efficace à d’autres labeurs. Ce n’est pas le moment, ce n’est jamais le moment et c’est rageant.

Je vais arrêter de me lamenter à parler des misères que me fait subir une pénible santé. Et sous une belle lune qui commence sa décroissance, au petit matin de cette nouvelle semaine, avant le lever du jour et l’arrivé des ouvriers du chantier d’à côté, je préfère parler de labeur productif et j’organise mes pensées en ce sens, soyez-en rassuré·e·s quant à ce qui va suivre aujourd’hui…

Pour rentrer dans le vif du sujet, là je pense à la semaine passée dans des surchauffes médiatiques qui sont l’aubaine de la rentrée pour tout bon média « populaire et de qualité » qui se respecte.
Petite digression comme il y a longtemps que je n’en ai point eu l’usage dans ces chroniques. En effet depuis la semaine dernière j’utilise cette expression : « populaire et de qualité », afin de vous édifier de ces processus manipulateurs issus de la pensée de droite, conservatrice tout autant que de bon aloi dont vous aurez remarqué mon aversion à son égard. Tous les vocables ont un sens, il ne faut pas l’oublier. Ce genre de termes, utilisés par nombres d’édiles de cette droite de l’extrême jusqu’à sa gauche pour nous expliquer ce qu’est l’art, la culture et toutes les choses de l’esprit. L’information n’échappe pas à la règle. Pour tout ceci il suffirait de relire quelques lignes des études du sociologue britannique Stuart Hall [+], quand il déconstruit le mot « populaire » [+].
Trêve de digression à présent, et revenons à nos moutons éditoriaux, car en effet c’était bombance pour le flux de l’infospectacle : entre la connerie congénitale de footballeurs décérébrés, la mort d’une reine, et le dérapage habituel d’un dirigeant communiste accoutumé à des communiqués stupides, dérapage mis évidemment en fausse perspective de propos d’un autre genre et fort intéressants du député de la 1e circonscription de la Somme, il faudrait d’ailleurs vraiment écouter ce que dit ce fameux député, ici en lien [+], avant de s’emballer. Y compris chez nos ami·e·s journalistes que je sais réellement de gauche radicale dont parfois on dirait qu’ils ne voisinent jamais les classes dont elles et ils sont sensé·e·s exprimer les attentes.
Heureusement ce weekend a vu le triomphe de la Fête de l’Huma à Paris avec plus de 400 000 visiteurs [+] en 3 jours. Malgré les évidentes et rageuses attaques de la presse fer de lance du bloc bourgeois en France, une presse qui essaye à tout prix de déceler la moindre et inévitable dissension au sein des mouvements d’une gauche qui devient enfin un minimum radicale et un tant soit peu écologique. En tout cas cette infospectacle restera longtemps, semble-t-il, le seul espace de l’industrie humaine où l’abondance coulera à flots.

Et bien oui, ces sportives ou ces sportifs propulsé·e·s au sommet de l’adulation sont cons plus souvent qu’à leur tour. Ce n’est pas un scoop. Mais je peux vous garantir que beaucoup d’ingénieur·e·s ou doctorant·e·s sont aussi connes que cons. Comme du pareil au même le sont beaucoup d’artistes, ou bien d’autres personnes assimilées à une certaine élite. Je préfère être clair sur le sujet ; ce qui se joue est plutôt dans l’ordre systémique. Il faudrait mieux réfléchir ici aux processus qui sont en œuvre quand une multitude de tous ces « prolos » adule des ultra riches qui lui polluent l’atmosphère.
Galtier et Mbappé rient tout haut ce que la bourgeoisie pense tout bas comme le dit si bien Révolution Permanente dans l’article ci-après en lien [+].
Parler de condescendance de tous ces « intellos » par rapport au vulgum pecus que sont les « prolos » pourrait être en partie vrai. Sauf qu’il ne faudra jamais oublier que le dénigrement de l’intelligence reste un moteur du racisme et du fascisme. Que je sois clair encore : je ne parle pas ici d’une intelligence tout droit sortie de la culture bourgeoise occidentale érigée en dogme incontournable par certaines autant que certains, car heureusement il existe d’autres manières de voir à travers notre vaste Monde des humain·e·s comme peuvent nous l’apprendre anthropologie, histoire, sociologie et philosophie, à lire ici dans ce lien [+].
Par contre, il se trouve beaucoup de confusion dans ce que l’on appelle trop catégoriquement les élites [+]. Les élites financières ou industrielles, ne sont forcément pas les mêmes que les élites politiques, et souvent éloignées des élites universitaires qui ne sont pas les élites littéraires, elles-mêmes à des milliards d’années lumière des élites sportives ou des stars du monde du showbiz !
Bref tout ceci n’est pas simple. La seule simplicité est à la fin des fins celle qui nous indique le fossé séparant les populations dans la détresse et le dénuement, du monde des riches, un petit tour chez Frustration Magazine ici en lien [+], pour nous le rappeler.

Au moins, ce qui pourra mettre tout le monde à égalité, à vouloir des stades de foot réfrigérés dans le désert pour assouvir une passion assez proche de celles auxquelles on s’adonne à l’âge anal, nous finirons par avoir de bien beaux déserts dans nos contrées dites tempérées tant l’été qui se termine fut réellement le plus chaud enregistré en Europe. Ce n’est pas moi qui le dit mais bien Copernicus [+], le programme européen d’observation du changement climatique, comme vous pouvez le lire ici en suivant ce lien [+].
Et c’est donc ainsi qu’en France, la canicule si longue fut singulièrement meurtrière, plus de dix-mille décès, comme nous l’explique cet autre article de Révolution Permanente en suivant cet autre lien [+], exit les épisodes épidémiques, bienvenue dans votre nouvel autocuiseur. Tant mieux diront certain·e·s, il y a trop d’humain·e·s sur cette terre, j’aimerais pour ma part savoir où se trouve l’humanité ici bas à travers tant de stupidité.

Cette humanité que l’on cherche si souvent dans la transcendance des choses de l’esprit.
Une transcendance que j’avoue avoir approchée lors de la dernière prestation du trio composé par ces formidables musiciens que sont Michel Cloup [+], Julien Rufié [+] et Pascal Bouaziz [+], pour leur concert « À la ligne – Chanson d’usine » [+], d’après le roman quasi éponyme – « À la ligne : feuillets d’usine » [+] – de feu Joseph Ponthus [+].
Je connais assez bien Michel Cloup et Julien Rufié pour les avoir croisés dans diverses aventures, je ne connaissais pas Pascal Bouaziz. Enfin si je ne le connaissais que de notoriété et parce qu’il avait écrit une très juste tribune dans Le Monde Diplomatique il y a un peu plus d’un an, en pleine crise pandémique, sur la difficulté d’être artiste-auteur. Vous pourrez lire celle-ci en suivant ce lien [+], je m’étonne de l’avoir point partagée alors. D’autant que cet article du Diplo était illustré par la photographie d’un boulot de la plasticienne Nancy Fouts [+] décédée il y a 3 ans dont j’aimais bien le boulot plastique assez iconoclaste.
Quoiqu’il en soit, ce travail de ces trois musicien-auteurs issu du monde du rock, autour de ce projet est simplement scotchant, je vous conseille de les voir en concert s’ils passent près de chez vous sous cette formation. Et vous pouvez tout aussi bien vous procurer l’album [+] de ce labeur.

Lors de ce concert vendredi dernier, en écoutant les paroles de Ponthus scandées et éructées à fort escient par ces musiciens, des souvenirs en total éparpillement de ma vie tout aussi éparpillée sont montés du fin fond de mon hippocampe [+] pour me rappeler mes expériences dans le monde ouvrier. L’expérience de travailleur à la chaine ou sur des chantiers, dans des plonges de restaurants ou de distributions de prospectus. Effectuer des intérims dans un abattoir pestilentiel, ou encore souder des composants électroniques sous des loupes en me cramant un peu (beaucoup !) le bout des doigts pour atteindre le bon nombre à la fin de la journée, trier des paquets qui défilent sur des tapis roulants sous la lumière de néons aussi glauques que blafards. Ou encore ces autres expériences ouvrières comme celles de ces chantiers à monter des seaux de mortier sur des échafaudages ou enfin à piocher dans le bitume et la terre aussi dure que du granit sous un soleil de plomb. Ce fut souvent le lot pour l’artiste que j’essayais d’être et qui avait besoin de se nourrir, de se loger, de survivre. Je ne disais rien et le cachais à mon entourage, par fierté évidement, pour ne pas vivre aux crochets comme on dit, par honte sûrement. Sauf quand il s’était agit de mettre de la fonte dans des casses, d’insoler des films ou de farcir mes poumons d’alcool isopropylique. Même si c’était répétitif et à la chaine autant qu’à la ligne, il y avait tout de même une certaine gloire à être un prolétaire du livre.

Et puis un jour il y eu l’approche du monde ouvrier de l’autre côté de la barrière. J’ai fini par observer ce monde là comme un cadre supérieur. J’en suis arrivé à ce point au moment où le désespoir avait pris le dessus. À un moment où j’avais abandonné l’idée même de travailler mon art pour finir travailler dans une filiale d’une des plus grosses industrie chimique du monde, bien crade, bien sale. Une opportunité que ma naissance bourgeoise me permit d’attraper au vol je l’avoue sans honte, j’en remercie les artisans familiaux de cette fortune, puisque c’est ainsi.
Ce fut une autre expérience, un autre temps, un temps qui m’a tout de même appris à connaitre et à comprendre cet attachement que les travailleuses et les travailleurs vouent à leurs usines lorsque le patronat triomphant décide de détruire des vies en masse à l’autel de la rentabilité, quelles que soient leurs implantations, quel que soit leur pays, à travers la France, l’Allemagne, à travers le monde. Même mieux, la leçon que j’ai acquise dans cette expérience d’une décennie est avant tout celle des formes multinationales du capital. De ces structures qui favorisent l’accroissement du capital dans la ségrégation des classes populaires en les enfermant à travers leurs archétypes nationaux contre l’archétype national étranger. Alors que ces classes laborieuses ont un réel intérêt commun. Diviser pour mieux régner est un atout majeur des méga-structures délétères qui dépassent le cadre des nations.

Ce concert de vendredi m’a rappelé bien des souvenirs. Souvenirs en fait douloureux dès qu’ils s’agissait d’être loin de l’exercice de mon art. Je ne sais pas pourquoi, en mettant les notes prises ce weekend dans mon pad [+] et dans la perspective de ces souvenirs, mon esprit se met à vagabonder à travers une nébuleuse d’idées décousues. Il faut que je change de sujet.
Sûrement parce que je viens de vous entretenir de formes de structures supra-nationale et de nationalismes. Je suis trop loin d’être thuriféraire de l’idée de la nation comme elle est souvent acceptée, en France on la dira cocardière, je la déteste.
En fait, je n’ai aucune envie aujourd’hui de m’enflammer à l’évocation de tous ces nationalismes mortels qui engendrent des guerres d’un autre âge. La guerre à l’Est nous le rappelle assez bien tous les jours.

Cet esprit vagabond qui m’anime a juste envie de parler cultures et préservation de ces cultures à travers les mosaïques de langues que notre espèce humaine a su mettre en place parce qu’elle existe depuis plusieurs centaines de milliers d’années. Et à ce point précis de ma prose du jour, je me dis que j’aime bien l’idée de continuum linguistique [+]. Vous le lisez et voyez souvent dans mes chroniques : je suis très attaché à ma culture occitane et à sa langue à multiples facettes qui s’ancre dans ces pays ou l’Òc vibre encore. J’aime l’occitan et ses dialectes stupidement ravalés en patois dans la doctrine du fameux roman national français. J’aime cette langue parce qu’elle fut justement celle du « petit peuple » pendant des siècles jusqu’à mon enfance et mon adolescence, alors qu’elle prend sa source dans l’expression d’une civilisation florissante.
Des sables landais jusqu’aux rochers niçois en passant par les plateaux déserts aux vaches rustiques propices à la fabrication de mes fromages préférés, ou par les montagnes aux crêtes acérés, là où poussent leurs cornes les bouquetins à l’est et les isards au sud, c’est la langue de ma mémoire historique, c’est la langue de ma culture.
Mais voilà à l’inverse d’autres qui s’excitent partout dans le monde à l’idée de défendre une culture et une langue par le sang, je sais que je ne tuerai jamais un·e seul·e être humain·e pour elles. Et pour clore ce lyrisme pas vraiment populaire en France et très loin d’être qualitatif, surtout pour revenir sur mes notes du weekend, je vous laisse ici un bon lien [+] de synthèse en ce qui concerne les langues vernaculaires de la France dite métropolitaine.

Je vous entretiens de culture et je vous parle peu d’art. Ces arts visuels et plastiques qui restent encore le centre de mes intérêts.
D’ailleurs il y a quelques jour je lisais un article sur un fameux journal qui fut une référence de probité dans le monde du journalisme, ça c’était il y a bien longtemps, mais dont je lis parfois les pages culture avec ce vieux fond de bourgeoisie qui reste malheureusement ancré en moi. Dans cet article, ici en lien [+], il était question de la rétrospective que consacre Beaubourg à l’œuvre de Gérard Garouste [+]. J’avoue n’avoir que peu d’idées au sujet de cet artiste. Un artiste faisant partie de celles et ceux qui se trouvent au sommet de la pyramide de l’art hexagonal. Je n’arrive pas à adhérer totalement à son boulot, mais je ne peux détester ce travail figuratif qui ne me laisse pas indifférent. L’ambivalence de Gérard Garouste n’est pas étrangère à ces sentiments. Sa participation assumée par exemple à une exposition fourre-tout en 2103 à la Fondation Maeght [+] dont le commissaire d’expo n’était autre que l’ineffable BHL n’a pas amélioré le score de mes sentiments vers des points positifs. Ou encore sa proximité lors d’une autre expo à Argentan [+] avec un autre non-moins ineffable philosophe de salon qui a vrillé il y a un certain temps, ne m’a pas trop donné le goût à aller plus loin dans la connaissance de l’œuvre de Garouste. Peut-être serait-il inconnu je n’y jetterais même pas un œil. En fait et sûrement la puissance de la communication alliée à celle du marché de l’art sont là comme des vers dans le fruit de ma tête. Sauf que les délires psychiatriques assumés de l’artiste auraient tendance à me le rendre sympathique. Il raconte, dans son récit autobiographique « L’intranquille » [+], la difficulté d’être le fils d’un salopard antisémite qui lui a valu ses bouffées de folie récurrentes. Il y a aussi cette repentance à travers des boulots qui l’ont amené à étudier Torah et Talmud. Il reste que je ne connais que très peu son œuvre par manque d’appétence malgré sa célébrité ou tout du moins sa notoriété. Mais à la fin des fins j’ai commencé à le découvrir, d’autant que je trouve fort intéressant la parole qu’il porte quand il parle de la force de l’apprentissage de l’art dans la construction d’une société plus solidaire, à lire aussi ici en lien [+]. Et surtout qu’il acte à travers son association La Source [+] qu’il a créée il y a déjà plus de 30 ans en faveur des enfants et des adolescent·e·s issu·e·s de milieux défavorisés ou en situation d’exclusion. Je dis chapeau et bravo à sa mémoire retrouvée que l’on peut lire en lien ici [+].

Comme quoi en parlant d’art je peux vous parler d’artistes ou de structures dont je n’encense pas forcément le travail. Mais s’il y a bien une structure que j’estime à Toulouse être au plus haut du pavé, et que j’adore encenser c’est bien cet espace en commun qu’est Trois‿a [+] dans le Faubourg Bonnefoy de la Ville rose. Depuis le début du 2e trimestre il y est présenté un cycle intitulé « Camisole de France ». Un cycle qui explore la mémoire de la décolonisation algérienne à partir d’un point de vue sensible autant que sensé. Nous y avions vu l’excellent travail de l’artiste plasticien Étienne Cliquet [+] dont je vous avais parlé il y a quelques mois dans une de ces chronique du lundi. D’autres événements jusqu’à la fin de l’année seront mis en œuvre, il vous suffit de rester connecté·e·s en suivant ce lien [+]. N’hésitez pas un instant à vous y rendre.

Et puis je ne peux encore que reparler de la suite des événements qui se déroulent autour de la réédition et restauration des 3 premiers longs-métrages du fabuleux cinéaste et vieil ami qu’est F.J. Ossang [+]. Je vous avais dit que je vous en bassinerai tout au long de cette rentrée et bien plus. Chose encore faite aujourd’hui pour vous annoncer que cette semaine c’est en Occitanie et à Montpellier plus précisément que vous pourrez rencontrer cet artiste plus que talentueux à l’Utopia [+] de cette ville, demain mardi 13 septembre 2022 dès 20h. Je ne me lasse pas non plus de partager les coupures de presse à propos d’Ossang, ici avec « Le retour du Messagero Killer Boy » sur l’Huma du 24 août dernier en lien par là [+] .

De l’autre côté de notre région Occitanie qui est loin d’être le vrai domaine occitan, tant ce dernier est bien plus vaste, vous pourrez aller voir l’excellent boulot en volume de la non moins excellente plasticienne Denise Bresciani [+] et le tout aussi excellent travail de dessins de la formidable artiste qu’est Océane Moussé [+], deux artiste donc dont je recommande très fortement le travail à voir à l’Omnibus à Tarbes dans une exposition nommée « Strates » [+]. Le vernissage aura lieu le 16 septembre 2022, vendredi prochain donc à 19h en présence des artistes.

Si vous allez à Bordeaux, autre grande ville occitane, vous pouvez aller à la rencontre d’un super espace en commun d’artiste, un artist run-space, ou plutôt un espace de travail et d’expérimentation partagé par plusieurs artistes, dans une ancienne usine de pâtes alimentaires, qu’est la Réserve – Bienvenue [+]. Ce lieu de la mémoire ouvrière ouvre ses portes, et vous convie à la diffusion d’archives sonores, la déambulation dans l’espace et à une rencontre avec les habitants de de ce super atelier, vous pourrez retrouver les détails de cette opération en suivant ce lien [+]. En 2018 nous y avions fait le lancement du numéro 33 de la revue Multiprise [+], il y a presque 4 ans en octobre 2018, avec l’exposition itinérante « Isthme » [+] qui accompagnait la sortie de ce numéro. Pour ma part j’y avais présenté ma série « Slow Gang », je parle de cela parce qu’un dessin [+] de cette série m’amène à un travail collaboratif que je vais bientôt mettre en œuvre avec l’artiste plasticienne et performeuse Grecia Quintero Salazar [+], une autre formidable artiste qui réside elle en Colombie. Nous entamerons ce labeur vers la fin de ce mois de septembre quand Grecia sera en Europe entre Madrid, Barcelone, Toulouse, Munich et Berlin . Un travail collaboratif sur son projet « Territorios Portables » qui interrogera les migrations humaines à travers différents pays. Restez connecté·e·s ici même pour en savoir plus les prochains jours.

Sinon, je vous en ai déjà parlé la semaine dernière, nous vivons 20e Festival ManisfestO [+] dans le Grand Toulouse, cette semaine ce sera au tour des emblématiques conteneurs à se mettre en action pour une dernière fois sur la place Saint-Pierre, alors ne soyons pas tristes, aillons à la fête vendredi 16 septembre prochain pour l’ouverture de ce Village ManisfestO. Mais avant cela vous aurez une multitude d’événements et de rencontre tout au long de la semaine, il vous suffit de vous rendre sur ce lien [+] pour les connaitre tous.

J’aurais pu aussi bien vous parler de cet autre festival qui se déroule à Toulouse sous le nom de Fifigrot [+], le fameux Festival international du film grolandais, mais on ne présente plus Groland [+]. J’en parle juste parce qu’avant tout c’est un excellent festival de cinéma où j’y ai pu découvrir des belles pépites comme le travail de Guy Brunet [+], ce formidable cinéaste art brut [+], il y a dix ans. Mais surtout je vous en dis un mot car l’Atelier TA, sous la haute autorité de Fabrice Warchol [+], accueille en résidence délurée l’artiste Fred Felder, alias Franky Baloney [+] qui fut un temps co-directeur artistique du festival d’Angoulême [+]. Une résidence qui s’inscrit dans la biennale annuelle d’art contemporain Grolandais au cœur de ce Fifigrot 2022, une biennale annuelle sûrement tout aussi déjantée que son nom.

Voilà, je vais vous laisser et clore ma chronique dans le chlore des piscines. Ou plutôt dans cette eau de ces piscines nécessaires à la vie de la cité, j’en parlais il y a plusieurs chroniques au cœur de la saison estivale. J’en parlais surtout sur l’angle de leurs fermetures en cascade.
Je voulais ici agrémenter cette réflexion et vous partager les fausses raisons de ces fermetures, à lire sur Frustration Magazine ici en lien [+]. Et pour confirmer la mauvaise foi ainsi que les arguments pratiquement toujours fallacieux du capital et du libéralisme économique il suffit d’en avoir la confirmation ici dans cet article [+] que vous pourrez mettre en perspective de l’article du lien précédent.
À parler d’eau, je persiste et signe dans l’affirmation que l’ancien 3e homme des deux dernières présidentielles de la République Française reste le meilleur et le plus intègre discours politique que nous puissions encore entendre [+] dans l’hexagone, même si je n’ai pas toujours été d’accord avec lui, et ne le suis pas plus aujourd’hui sur certaines de ses positions dont celles qui sont des plus jacobines, ainsi que vous l’aurez compris quand je vous ai entretenu aujourd’hui plus amont de mon amour pour la langue et la culture occitane.

Sur la mort d’une reine, je n’ai rien à dire. Je ne la connaissais pas. J’y vois juste le temps de ma vie qui est passé jusqu’alors et les rides sur mon visage.
Bref je vous souhaite à présent une belle semaine encore toute en été et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, dans une même valeur d’espace-temps. Quant aux chaînes : mystère… À moins que vous ayez compris au premier coup d’œil ou d’oreille, car moi-même je ne suis sûr de rien ! Il est déjà 14h dans mon espace temps et je vous laisse encore une fois avec un de mes dessins, celui-ci issu de la série tarnaise d’Aiga – La cartographie sensible de l’eau
Adissiatz !

Dessin de Philippe Pitet "Aiga - La Cartographie sensible de l'eau" - Série "Pesquier, Susfacias e Ondadas" Tarn 2014-2015
« Aiga – La Cartographie sensible de l’eau ». Série « Pesquier, Susfacias e Ondadas » Tarn 2014-2015

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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