21.11.2022 – Chronique du lundi

21 novembre 2022 § Poster un commentaire

Dans ta coupe !

Amies lectrices ou auditeurs, lecteur ou auditrices, internautes de tous genres et de tous horizons, bien le bonjour…
Peut-être vous ne vous en rendez-vous pas compte, mais à chaque introduction de mes Chroniques du lundi je ressens cette sensation de pouvoir me renouveler tout en restant dans une même dynamique de rédaction, une reproduction immobile semaines après semaines… La fréquence hebdomadaire a ceci de fascinante qu’elle semble me faire évoluer dans un temps qui se mesurerait au rythme chélonien de la fable. Enfin ceci reste mon ressenti. Je ne serai jamais et bien fort heureusement dans vos têtes !
Le temps passe sous nos yeux, tout compte fait languissant et une nouvelle fois je vous souhaite ainsi bienvenue dans une inéprouvée Chronique du lundi.
Chronique du 21 novembre 2022 composée du côté de la Garonne, ou plutôt de la fameuse eau verte du Canal du Midi, dans un quartier chic mais sympathique de la capitale occitane sur laquelle la pluie tombe enfin un peu plus drue que quelques gouttes éparses, quoi que !

Cette eau qui nous manque tant comme je vous le disais la semaine dernière, déjà le fameux stress hydrique dans notre Midi toulousain commence inexorablement à déteindre sur le stress des femmes et des hommes qui l’habitent. Peut-être enfin, les comportements individualistes [+] vont finir par tomber pour bon nombre de petits bourgeois qui se croyaient au dessus du lot et qui se retrouvent à la même enseigne que tout le monde face à l’ampleur du désastre. Car il n’est plus question de pelouses mais bien d’eau potable nécessaire à la survie de toutes et tous. Mes mots sont durs mais cela m’énerve sérieusement plus qu’à mon tour de voir ces sempiternelles attitudes de type après moi le déluge. Nous devrions d’ailleurs plutôt dire : après moi la sécheresse !

Nous avons à partager notre Terre entre 8 milliards d’individu·e·s à présent, ce n’est pas neutre. Il me semble qu’à la fin de cette nouvelle COP [+], la 27e du nom, l’opinion publique est plus intéressée par les turpitudes d’une coupe du monde [+] que des problèmes liés à notre impact sur la nature qui est notre habitat. Bien que tout ceci se conjugue intimement. Ce qui me fait penser qu’il y a peu dans une de mes récentes chroniques, je vous entretenais déjà de la nature de ce que nous appelons nature, surtout parce que le travail plastique que nous menons avec Thérèse [+] interroge souvent ce sujet. Et justement je reviens sur notre rapport avec cette nature à travers les travaux de l’anthropologue Philippe Descola [+] élève de Claude Lévi-Strauss [+] et qui fut un de ses successeurs à la tête du laboratoire d’anthropologie sociale (LAS [+]). Philippe Descola [+] a étudié les connaissances de la nature dans les sociétés tribales et a travaillé, entre-autre, à la critique du fameux dualisme nature/culture. Dans un entretien donné à Bastamag ici en lien [+], il revient avec force et acuité sur notre capacité de sapiens à partager la Terre.

Parler de partage dans ce monde si précieux qui nous héberge renvoie évidemment au capitalisme qui n’a de cesse que de le pourrir [+]. Nous n’y pouvons rien c’est systémique. Et évidemment aussi nous sommes confronté·e·s tous les jours à ces champions de l’imbécilité de nos temps contemporains. Un de ces champions est évidemment l’ineffable Elon Musk, dont je vous avais déjà narré les frasques la semaine dernière. On peut retrouver un bel échantillon de sa stupidité mortifère en lisant cet article ici en lien [+]. Une histoire extrêmement cocasse parmi tant d’autres qui met tout de même le doigt sur l’imbécilité crasse de la gestion du monde par les affaires et l’argent, comme cette autre histoire de conflits d’intérêts [+] d’une ministre autant dynamique qu’hors-sol du gouvernement de la République Française. Il est du capitalisme comme des soi-disant intelligences artificielles, tout ceci n’est issu que de cerveaux humains. Les cerveaux qui dirigent et programment le présent comme le futur imaginent mal, on pourra même dire que ce ne sont pas toujours les moins stupides. Il ne faudra donc pas s’étonner de voir les choses tourner ainsi.
Et pourtant pour sortir de ce trou dans lequel ces sinistres du monde entier nous enfoncent, les solutions existent en terme de volonté politique écologique et sociale, comme ici en lien [+] à Grigny en région parisienne. Voilà qui doit énerver plus d’un du côté de ce bloc bourgeois, qui n’imagine pas pouvoir fonctionner sans profit et sans compétition pour l’acquérir, ainsi que nous le faisait souvent remarquer ce remarquable homme de science à la barbichette si reconnaissable qu’était Albert Jacquard [+].

J’arrête là, car pour les mêmes causes que celles avancées lors des trois dernières semaines, c’est à dire en raison d’activités intenses et diverses qui multiplient les disjonctions cérébrales dans les synapses de mon cerveau, je ne vais pas faire long feu en votre compagnie aujourd’hui. Je vais donc abréger là ma prose hebdomadaire. Non sans vous avoir dit deux ou trois choses de l’art, à voir ici et là. Avec l’écho de quelques événements à mon sens incontournables

Tout d’abord dans quelques heures, si l’on se place du point de vue de la temporalité dans laquelle navigue la rédaction de ce présent exercice éditorial, je me dois de vous mentionner sans aucune hésitation le Salon Reçoit [+] du 22 novembre 2022. Ce mois-ci le Salon reçoit l’artiste Alexandre Lessoult, alias Alex Less, alias A4 Putevie [+]. Je vous ai déjà parlé dans ces Chroniques du lundi de ce plus que génial artiste dont j’adore le labeur. Un labeur dont la force m’étonne à chaque fois que mes yeux se posent sur les dessins, les peintures ou les formes qui le constituent. Dans son travail, Alex interroge la violence de notre monde comme le miroir de cette part d’humanité que nous perdrions jours après jours. À travers sa rugueuse représentation des turpitudes notre société humaine et du temps qui passe sous nos yeux, il finit par dresser avec finesse et tendresse la grammaire et le vocabulaire d’un portrait de ces êtres humains que nous sommes toutes et tous et qui aspirent tout simplement à vivre dans un air libre. « La cour des mirages » c’est le nom de cette exposition flash d’Alex Less au Salon Reçoit [+] du 22 novembre 2022 de 18h à 22h, c’est à Toulouse 274 Rue Henri Desbals, dans le quartier des Arènes, c’est à ne pas rater si vous êtes du côté de la Cité Mondine.

Je reste campé à Toulouse dans cette fin de chronique du jour. Et je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais fin août, début septembre je vous bassinais littéralement avec cet autre formidable artiste qu’est le cinéaste et auteur F.J. Ossang [+]. Et pour cause, ces trois premiers long-métrages viennent d’être restaurés et remastérisés cette année. Ils ressortent dans les circuits des bonnes salles obscures de France et de Navarre. Pour celles et ceux qui seront aussi dans la capitale occitane, le 23 novembre 2022, mercredi prochain donc toujours si nous plaçons notre temporalité de l’heure et de la date où je compose cette chronique, Ossang sera présent au cinéma Utopia [+] de Toulouse – Borderouge pour une rencontre avec le public en collaboration avec la librairie Ombre Blanche [+] et la Cinémathèque de Toulouse [+]. Le maestro présentera son livre « Génération Néant » à 18h dans l’espace convivial du cinéma, cette rencontre dédicace sera suivie par la projection de « Docteur Chance » [+] un de ces trois films restaurés. La projection sera présentée par Frank Lubet de la Cinémathèque. À noter pour les néophytes qu’un des rôles principaux de ce film est tenu par le plus que regretté Joe Strummer [+] qui, pour un de ses seuls rôles de fiction au cinéma, s’était glissé en cette occasion dans la peau d’un marchand d’art. Je sais je me répète, mais quand on aime on ne compte pas ! Dans tous les cas si vous ne connaissez pas le travail de ce génial cinéaste qu’est l’ami F.J. Ossang, précipitez-vous mercredi prochain à l’Utopia – 59 Avenue Maurice Bourgés-Maunoury – du côté de Borderouge dans les quartiers nord de la Ville rose.

Je termine ma tournée de promotions du jour et de la semaine toulousaine avec un autre événement à ne pas manquer. Je vous en avais là aussi déjà dit quelques mots le mois dernier. Il se trouve que le formidable petit lieu d’art contemporain Trois‿a [+], qui fait partie de cet inespéré maillage d’espaces d’art et d’ateliers d’artistes du quartier Bonnefoy de Toulouse, finit son cycle « Camisole de France » initié il y a quelques mois avec le super chouette artiste qu’est Étienne Cliquet [+]. Un cycle d’expositions, de projections, de conférences et de rencontres qui interrogeait entre-autres le passé colonial de notre bel hexagone. Les Trois‿a [+] ont tout au long de ce cycle développé et dynamisé sérieusement un réseau à travers des partenariats divers dont le dernier se fera avec Lieu-Commun – Artist Run Space [+] pour une série de projections et une conférence les samedi 25 et dimanche 26 novembre prochains dont vous pourrez trouver les détails en suivant ce lien [+]. Vous pourrez trouver plus d’infos à propos du cycle « Camisole de France » en suivant cet autre lien [+]. Toujours pareil, si vous êtes de ce côté-ci d’un Sud coincé entre Massif-Central et Pyrénées et qui commence enfin sa transition hivernale (ou presque !), n’hésitez pas à aller voir ces projections et cette conférence.

Sinon vous le savez, une bien débile coupe du monde commence alors que le cinéaste Jean-Marie Straub [+] vient malheureusement de s’éteindre. Aucune relation de cause à effet entre ces deux événements si ce n’est qu’ils se sont passés tous les deux sur la seule planète que l’homme puisse habiter.
Voilà cet ainsi sous la pluie qui tombe enfin plus qu’au compte goutte sur la Garonne, bien que le soleil repointe à présent un petit bout de son nez, que je vous laisse encore une nouvelle fois avec une autre image issue de mon projet « Aiga – La cartographie sensible de l’eau »… Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. E vos desiri a totas e totes coma a l’acostumat una polida setmana, adissiatz !

Tirage d'exposition d'une page d'un carnet "Aiga - La cartographie sensible de l'eau" du plasticien Philippe Pitet - Carnet de Caudebronde 2013
Aiga – La cartographie sensible de l’eau, tirage d’exposition d’une page du carnet de Caudebronde – 2013

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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