24.04.2023 – Chronique du lundi

24 avril 2023 § Poster un commentaire

Les jeux sont faits, il reste les œillets…

Chères et chers ami·e·s qui me rejoignez à travers ces premiers mots que je jette difficilement dans l’état brumeux d’un réveil en ce petit matin du 24 avril 2023, je vous dis bonjour et vous souhaite bienvenue dans ma 134e Chronique du lundi, si j’ai bien calculé. Mais vous le savez, comme le dit le proverbe : « quand on aime on ne compte plus », surtout dans la pénombre de la nuit finissante alors que l’on tape un texte sur le clavier virtuel d’un appareil qui au départ est sensé être conçu pour communiquer par voies téléphoniques…

Dans cette chronique du jour qui s’annonce brève à l’image de l’homme moderne que je suis perdu dans le « zapping mondial ». Un être humain plongé dans l’immensité des contradictions d’un monde où parfois je me noie. Je pourrais me consoler à me dire que je suis loin d’être le seul qui y perd pieds. Et je pourrais surtout me permettre d’y rester un observateur du monde qui passe sous mes yeux. Hélas j’avoue que cela ne peut constituer en aucune sorte une quelconque consolation à mes peines. Même si je me rappelle de ces mots de ce cher Lucrèce [+] que j’affectionne tant : « Il est doux de contempler du rivage les efforts des rochers tourmentés par les vents furieux, sur le vaste gouffre des mers. Non que leur infortune ait pour nous des charmes mais il est doux d’être affranchi de leur effroi douloureux. Il est doux aussi d’observer, à l’abri du danger, des légions homicides se heurtant dans la plaine. »

Le weekend qui vient de passer aurait pu être foulé par de fameuses légions homicides. Fort heureusement, dans le Tarn, à Saïx [+], elles n’ont pas été lâchées comme à l’habitude ainsi que des bêtes féroces sur les pâturages en opposition, ne provoquant ainsi ni haine, ni blessures. Tous ces effets de style un peu hasardeux pour dire que quand près de 10000 personnes manifestent dignement leur opposition à un projet écocide, liberticide et inutile [+], maintenir les forces de l’ordre loin de la foule est bien évidemment la meilleure des positions à adopter. L’idée d’un pouvoir paranoïde qui consiste à voir des « black blocs », de « l’ultra-gauche », des « terroristes verts » ou des étrangers partout, est bien une vision dégénérée du monde dont il a le destin en main. Il faudra bien qu’on en finisse un jour par changer ce point de vue délétère.

D’ailleurs, je me demande comment, dans un pays qui se dit démocratique et qui plus est la « patrie des droits de l’homme », on peut glisser du vocable « gardiens de la paix » à celui de « forces de l’ordre ». Quelle que soit la langue, les mots [+] portent des valeurs.
Alors il est clair que l’oscillation est permanente entre construire définitivement la police comme un corps de l’état irréprochable au service des citoyen·ne·s ou en faire un outil de répression au service d’un pouvoir corrompu. Et c’est loin d’être nouveau. Les violences policières systémiques ne datent pas d’hier, déjà en 1973 ce qui était un fait divers pour certain·e·s est en fait une vrai affaire d’état comme des milliers d’autres après, ainsi qu’on peut le lire en suivant ce lien [+].

Je vais être très court et à surtout à court de temps pour développer une quelconque idée novatrice dans cette tentative éditoriale du jour. Car encore une fois un début de semaine bien trop sur les chapeaux de roues m’oblige à y être très bref. Je vous livrerai ici une des plus courtes Chronique du lundi depuis sa genèse, pas que j’en sois fier, mais la vie est ainsi avec ses hauts et ses bas.

Je vais tout de même revenir sur la mobilisation qui a eu lieu dans le Tarn-Sud tout au long du weekend, malgré une pluie parfois battante mais bien trop peu abondante en ce printemps de par nos contrées. Je me dis qu’il faudra bien que ce débat autour de ces projets imbéciles ait lieu. Même s’il va à l’encontre de toute l’idéologie capitaliste mise en œuvre par le bloc bourgeois. Car tout de même nous ne pouvons être qu’effaré·e·s par ce qui se passe sous nos yeux et consterné·e·s par l’inaction mondiale [+]. Comme l’a dit sans rien faire de plus un certain président de la République Française du temps pas si ancien : « la maison brûle ! »…
De par le monde les morts commencent à tomber, au cœur d’une canicule déjà effroyable dans toute l’Asie du Sud, comme on peut le lire en suivant ce lien [+]. Canicule évidemment décuplée dans les mégapoles de ce coin de notre planète Terre à cause l’extrême pollution due aux activités humaines [+].
En Espagne les nouvelles sont terrible et avant d’aller baigner nos fesses de touristes dans les eaux de son merveilleux littoral, on ne peut que redouter la catastrophe agricole et humaine qui s’y prépare. Les données des remontées agricoles nationales espagnoles sont stupéfiantes : sécheresse actuelle sur 60 % des surfaces et une production de céréales nationale qui a baissé cette année à moins de 50 %. 3,5 millions d’hectares, soit plus de 300 fois la taille d’une grande ville européenne comme Paris sont définitivement perdus.
De quoi sera faite la suite ? Il y a fort à parier sur une canicule durable avec des pointes à 40 °C en Andalousie et 43 °C au Maroc qui semble se dessiner pour les semaines prochaines. Nous sommes juste en avril, et comme je viens de le lire dans une publication espagnole : de quoi finir d’achever la production agricole dans la péninsule ibérique.

Tel un pyromane de la pensée, je vais vous laisser, dans cet environnement anxiogène sans y avoir éteint le feu de l’angoisse, car je n’aurais pas du tout parlé d’art dans cette chronique. Je n’en ai pas parlé, mais soyez certain·e·s que je vais pratiquer fortement les semaines qui vont suivre. Je resterai dans le sujet d’une écologie d’urgence ces prochains jours car au travers quelques passages de droite et de gauche dans notre Sud Occitan, je vais reprendre ma quête de l’eau… D’où le dessin du jour dans ma production narrative de ce lundi, dessin extrait de mon labeur aux longs termes : « Aiga – La cartographie sensible de l’eau », pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas ces séries de dessins autour de l’eau. Séries dont je rappelle vous pouvez acquérir une édition, voire des reproductions en suivant ce lien [+] ou en me contactant, il n’y a pas de mal à faire sa promotion quand les fins de mois ressemblent à une peau de chagrin de la comédie humaine moderne.

Il me reste à tirer ma révérence, rejoindre ma chère et tendre Thérèse [+] pour de nouvelles aventures. Ce sera tout pour aujourd’hui. Je vous souhaite une très chouette dernière semaine d’avril, vous y espérant de surcroît de belles et fortes pluies. Je souhaite aussi une belle pluie renouvelée de ces si beaux boutons d’œillets à nos amies et amis portugais·ses, gardant dans ma mémoire un si cher disparu en ces jours révolutionnaires. Je vous donne évidemment rendez-vous la semaine prochaine. Adissiatz !

Dessin de Philippe Pitet - artiste plasticien, extrait du projet "Aiga - La cartographie sensible de l'eau". Carnet de la Montagne Noire - 2015
Dessin extrait du projet « Aiga – La cartographie sensible de l’eau ». Carnet de la Montagne Noire – 2015

La suite la semaine prochaine pour une nouvelle « Chronique du lundi »…

PhP

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