08.05.2023 – Chronique du lundi

8 mai 2023 § Poster un commentaire

Tant de choses à penser…

Une semaine après la fête des travailleuses, des travailleurs et de tous les combats pour leur émancipation, nous voilà aujourd’hui à commémorer la victoire contre cette monstruosité que fut le nazisme… À travers mes chroniques, les lundis se suivent et se ressemblent parfois sans s’en faire le portrait. Me voilà à composer cette nouvelle Chronique du lundi ce 8 mai 2023. Vraiment pas très tôt à l’encontre de mes habitudes, sûrement à cause de l’aspect férié de ce lundi, car il est déjà 9h ce matin dans le continuum espace-temps de mon présent actuel.

Pour tout vous dire c’est dans un passé très récent de ce continuum que Thérèse [+], notre petite famille et moi-même sommes redescendus de nos montagnes drômoises entre Baronnies provençales et Vercors, cet espace à l’accent des reines et des rois de nos frontières sauvages. Les yeux emplis de belles choses entre nuages majestueux et ruisseaux impétueux, malgré ce terrible manque d’eau qui s’annonce, le travail de nos esprits a pu reprendre son cours.

Nous y reviendrons vite à la recherche de l’eau qui nourrit si bien nos racines. Cette eau qui, malgré un mois d’avril à peu près pluvieux comme un mois d’avril normal, est déjà en déficit dans les sols partout dans l’hexagone ainsi que le dernier bulletin d’Eau France [+], l’agence d’état qui surveille nos réserves, nous le dit en suivant ce lien [+].
Je sais, j’entends et je vois de-ci de-là beaucoup de mes contemporain·e·s se réjouir avec raison de ce retour de la pluie. Mais surtout beaucoup d’autres se voient sauvé·e·s : ils pourront remplir leurs piscines et arroser leurs plantes, tristesse de l’égoïsme occidental !
Hélas ce retour de la pluie n’est juste qu’en trompe l’œil trop souvent relayé par les fameux amplificateurs de stupidité que sont toutes les plateformes de réseaux sociaux sur le web. Mais aussi des sites où l’on trouve toute une littérature mélangeant de théories biaisées avec autant de données tronquées que fallacieuses. Le web peut être un formidable outil de connaissance comme une grosse machine vecteur de stupidité crasse. Or donc, il faut le marteler, rien n’y fera nous nous dirigeons bien, et très sûrement, vers une nouvelle sécheresse d’été [+].

Sûrement parce que mon cerveau vagabonde dans des limbes sérendipiennes ce matin calme, plein d’une inégalable douceur, en pensant au web et à l’Internet le mot « innovation » est apparu tout à coup quelque part dans un recoin de mon cortex préfrontal, un mot mis à toutes les sauces du capitalisme triomphant et de la consommation toute puissante. Ce mot est bien un des mots que j’exècre le plus au monde, quelle que soit la langue qui le signifie. Et comme ça en passant je me dis que c’est bien à cause de celui-ci que nous assistons à de belles stupidités numériques comme la mise à mort de milliers d’objets mis il y a pourtant peu sur un marché ainsi que nous le rappelle ce lien [+] vers Reporterre.

Cette digression entre linguistique et état d’âme finie, je me réjouis de savoir que mes semaines de recherches artistiques, à l’instar de ces lundis fériés, se suivent et parfois se ressemblent. Des bords de la Drôme à ceux de la Garonne, juste à vous dire que l’eau sera donc et encore le sujet de ma résidence de création qui débute cette semaine à Lahage pas loin de Toulouse, dans le cadre d’Utoparc #2 [+], une résidence de création dans le paysage de Bordanova [+] mise en œuvre par l’association PAHLM [+]. Pratiques Artistiques Hors les Murs est une association qui développe des résidences dans des lieux atypiques, populaires, patrimoniaux, au cœur des territoires entre Muretain, Comminges et Volvestre qui remontent le cours de la Garonne vers sa source pyrénéenne. Cette association est animée par ce formidable artiste qu’est Carl Hurtin [+]. J’aurai l’occasion d’ici le 1er juillet de vous en dire abondamment quelques mots.

Aujourd’hui comme la semaine dernière je ne serai pas plus prolixe que cela. Je vais même opérer un retrait rapide à l’identique de lundi dernier en ce qui concerne ce traditionnel billet hebdomadaire miroir narratif du temps qui passe sous mes yeux… Il sera réduit à sa plus simple expression car il est déjà fini. Mon record de brièveté est pour ainsi dire à nouveau battu.

Tout de même avant de vous quitter, même si j’avais pris l’habitude de ne plus trop annoncer des manifestations artistiques dans mes chroniques, je ne peux m’empêcher de dire à mes ami·e·s toulousaines autant que toulousains de ne pas rater le prochain et imminent WeAct [+], un 14^e weekend de l’art contemporain organisé par le réseau Pink-Pong [+] dans une Ville rose et son agglomération qui ont bien besoin de sortir de leur léthargie en la matière.
Le coup d’envoi de cette manifestation sera donné au CIAM [+] dès ce jeudi 11 mai prochain, suivi d’une soirée d’ouverture à IPN [+], puis de tout un excellent programme jusqu’à dimanche, à ne pas rater.

Je vous laisse ainsi, presque à sec comme on dit trivialement, avec un croquis à la gouache qui préfigure mon installation prochaine à Lahage. Une installation dans la perspective de mon travail entêtant autour de l’eau [+] qui interrogera la relation que sapiens entretient avec ce précieux liquide. Je vous souhaite une belle semaine que j’espère pluvieuse. Et je vous donne rendez-vous lundi prochain même continuum espace-temps… Adissiatz !